VENTE D’UNE COLLECTION PRIVÉE

HOMMAGE À JORGE DE BRITO

« La collection privée portugaise la plus importante de la seconde moitié du XXe siècle »

SAMEDI 22 OCTOBRE 2011

Art Moderne et Contemporain, Tableaux Anciens, Meubles et Objets d’Art, Porcelaines Chinoises

La collection que Jorge de Brito a constituée tout au long de sa vie est un objet d’étude incontournable pour l’historiographie de l’art portugais contemporain et probablement, la collection privée portugaise la plus importante de la seconde moitié du XXe siècle.

L’oeil du Collectionneur

« les oeuvres d’art ont leur personnalité propre et celui qui les aime vraiment doit chercher leur destination légitime et naturelle». Jorge de Brito

Comment caractériser cette Collection ?

TAJAN dispersera le jeudi 20 octobre à Paris plus de soixante-dix pièces de la collection Jorge de Brito. Reconnue pour son exceptionnelle qualité, l’ensemble de la collection est estimé aux alentours de 8 à 10 millions d’euros. Mais étant donné l’exceptionnelle qualité des oeuvres qui la composent, elle pourrait atteindre des sommes supérieures. Elle représente plusieurs domaines : peinture, meubles et objets d’art, arts asiatiques : statuaires, porcelaines et jade.

L’érudition de Jorge de Brito et son goût de collectionneur éclairé résultent d’un apprentissage commencé à l’enfance au contact d’un père expert en relation avec les antiquaires de l’époque. Une sélection des oeuvres les plus importantes de la vente sera exposée entre juillet et septembre, successivement à Monte-Carlo (en juillet et août), Bruxelles (septembre).

L’ensemble de la collection sera présenté à Paris à partir du 5 octobre 2011 jusqu’à la vente.

Maria Helena Vieira da Silva

Les pistes, 1953

Huile sur toile

89 x 116 cm

CR 1069

Estimation : 500 000/700 000€

Son Parcours

Jorge Brito né à Lisbonne le 7 novembre 1927. Banquier d’envergure internationale, il achète plusieurs banques qu’il fusionne sous le nom de Banco Internacional Portugues. Il participe alors au premier appel d’offre de construction d’autoroute et remporte le contrat. Par ailleurs, il se diversifie en acquérant des entreprises liées au tourisme, à l’agroalimentaire et il est l’actionnaire principal des compagnies d’Assurance Bonança et de Comercio e Industria.

Au milieu des années 70, il se fixe à Paris ne revenant au Portugal qu’au début des années 1980. Il reprend alors ses activités, en parallèle il prépare sa candidature à la présidence du Sport Lisboa e Benfica à laquelle il accédera de 1992 à 1994. Entretemps, il négocie avec la Fondation Calouste Gulbenkian une partie de sa collection d’art portugais et vend certaines oeuvres d’art étrangères. Malgré ces ventes, il détient encore une collection de grande qualité, en particulier des oeuvres de Vieira da Silva, il en dépose quelques unes à la fondation Arpad-Szenes-Vieira da Silva en 1994. De là jusqu’à sa mort en 2006, il continu à vendre certaines pièces de sa collection, mais prenant le soin de conserver ses chefs d’oeuvres que nous proposerons.

Exceptionnelle sculpture animalière en jade vert représentant un buffle d’eau, à la musculature pleine et puissante, en position couchée Chine, dynastie Ming, XVIIe siècle

Long. 30 cm

Estimation : 500 000/700 000€

Une collection fondatrice pour le Portugal

Cet amateur d’Art aimait par-dessus tout les objets uniques, de grandes qualités, et de préférence liés à l’histoire du Portugal. Il lui arrivait de se battre en ventes aux enchères contre des émissaires de Hong Kong venus pour une porcelaine Ming, et de remporter l’enchère. Sa collection, est principalement composée de peinture ancienne, moderne et contemporaine, mais aussi de porcelaines chinoises, d’orfèvrerie portugaise, d’une vaste bibliothèque enrichie par l’achat de la bibliothèque du Commandant Vilhena et d’un grand ensemble de monnaies en or et de meubles.

La peinture et le dessin furent les domaines de prédilection de Jorge de Brito. Au fil des ans il acquit plus de 3000 oeuvres orientées vers quatre axes principaux : la peinture baroque, la peinture naturaliste portugaise, la peinture moderne portugaise et la peinture internationale.

Sonia Delaunay (1885 – 1979)

Marché au Minho 1, 1916

Peinture à la cire sur papier marouflé sur toile.

Signée et datée en bas à gauche

93 x 127,5 cm

Estimation : 400 000/600 000€

Un visionnaire

La collection de Jorge Brito a une importance essentielle pour l’art portugais. Ce n’est pas le cas de la collection de Pedro Daupias (sans que cela amoindrisse le mérite de la collection de l’industriel du XIXe siècle, puisque qu’il a su amener au Portugal des toiles de Corot, Courbet, Delacroix, Millet, Edmé-François Daubigny ou Théodore Rousseau), mais cela souligne l’influence sur son temps et sur la réalité portugaise que Jorge Brito a réussi à exercer à travers ses acquisitions, notamment en faisant monter les cours de la peinture. La collection de Jorge Brito, fruit d’un capitalisme financier qui s’affirmait dans le pays, se composait principalement de peinture portugaise produite à partir de la fin du XIXe siècle, à côté de nombreuses toiles internationales et d’autres ensembles d’objets.

Julio Pomar

Rugby IV, 1968

Acrylique sur toile

Signée et datée « Pomar 68 »

Au verso « Rugby IV »

97 x 130 cm

CR vol.I 395

Estimation : 100 000/150 000€

Un Mécène pour les Artistes, un grand Donateur pour les Institutions

C’est grâce à cette collection que le Centre d’Art Moderne de la Fondation Calouste Gulbenkian a pu présenter à son inauguration en 1983 un ensemble permettant d’éclairer l’art portugais du XXe siècle et que, quelques années plus tard, la Fondation Arpad-Szenes Vieira da Silva a pu ouvrir ses portes à Lisbonne avec un rassemblement d’oeuvres d’une importance incontestable.

Cette impression est renforcée par le témoignage de Marina Bairrao Ruivo, directrice du musée de la Fondation Arpad-Szenes-Viera da Silva qui nous dit que dans la maison de Jorge de Brito « il y avait des tableaux partout mais qu’il savait exactement où chaque oeuvre se trouvait. Chaque objet avait une place qui lui était propre, rien n’était laissé au hasard. C’était une personne avec une intuition rarissime, au-delà de l’argent et des opportunités, il a su s’entourer d’oeuvres majeures, et même dans les périodes difficiles où il fut obligé de vendre, il a su conserver le meilleur ». Il est fondamental de bien percevoir la contribution de Jorge de

Brito au développement de l’art portugais. Initialement il achète à tempérament, souvent en négociant directement avec les artistes, ou selon les opportunités ou les disponibilités. Nous pouvons affirmer avec certitude que son apprentissage résulte du contact direct avec le milieu artistique. Et c’est de la conjugaison de ce contact avec le champ de l’art national, sûrement enrichi par ce qu’il pouvait observer au niveau international, qu’il a compris le rôle qu’il pourrait jouer socialement et culturellement. Selon Arlete Alves da Silva, « Jorge Brito était un homme supérieurement intelligent et il a su s’entourer des meilleures personnes » en vue de cet objectif, et « il est le moteur du développement des arts au Portugal ». João Teixeira explique, lui, que « Jorge a fait monter les cours du marché de l’art, mais pas dans l’intention de vendre. Il n’a jamais voulu vendre quoi que ce soit. Il voulait seulement valoriser l’art portugais ». L’idée de créer une fondation a aussi été une donnée fondamentale pour l’extension de la collection en cours de constitution, dont le programme avait pour lignes de force l’accumulation et la valorisation des oeuvre d’Amadeo de Souza-Cardoso, Eduardo Viana et Almada Negreiros comme phares de la première génération moderniste portugaise, puis notamment Júlio Pomar et Vieira da Silva comme grands peintres contemporains. Selon Arlete Alves da Silva, « l’idée de Jorge Brito était de tracer une histoire de la peinture portugaise. » Comme nous a confié Clara Ferreira Marques, « Jorge Brito a été une référence dans le marché des collections. Il a eu une notoriété internationale ».

Montague Dawson

Golden Skies – The Tea Clipper

“Kaisow”

Huile sur toile signée I.I Montageu Dawson

61 x 91,5 cm

Estimation : 100 000/150 000€

Témoignages

« Jorge de Brito a construit une collection de grande qualité, il a pris des risques personnels pour acheter des Vieira Da Silva et je pense que son intuition méritait davantage de reconnaissance ».

Diario de noticias, 3 avril 2008, Propos de Jean-François Jaeger

« En fait il avait un ensemble notable d’oeuvres da Vieira da Silva. Jorge Brito a été, ou aura été, le plus grand collectionneur d’oeuvres de Vieira da Silva… peut-être pas seulement au Portugal…mais comme collectionneur, sans aucun doute…J’imagine que chez lui, il avait des tableaux partout et qu’il savait exactement ce qu’il y avait à quel endroit, et chaque objet avait son endroit. Ce n’était pas du tout au hasard. En fait il avait une intuition rarissime, en plus du sens de l’argent et du sens de l’occasion, bien sûr, mais une très grande intuition pour s’entourer de ce qu’il y avait de mieux. Et même dans les périodes difficiles, quand il a vendu diverses pièces, il a gardé les

meilleures. Une chose qui est due à Jorge Brito n’a jamais été faite… jamais personne n’a écrit sur lui ni ne lui a rendu hommage.

C’était quelqu’un de très secret, et puis il n’a jamais dit clairement ce qui possédait ; mais on n’a jamais reconnu le rôle qu’il a eu ».

Marina Bairrao Ruivo, Directrice du Musée de la Fondation Arpad-Szenes – Vieira da Silva

Atelier de Jacques II van der Borcht

Jupiter et Mercure, vers 1774-1794

Tapisserie laine et soie

Marque tissée BB par Bruxelles Brabant et IAC:VD:BORGHT:

Jacques II van der Borcht , fils de Jean-François (+ 1774) dirigea l¹atelier après la mort de son père, mail il avait déjà travaillé avec Daniel III Leyniers avant 1768.

En 1781, il n¹employait plus que trois métiers.

Dernier tapissier de Bruxelles sous l¹Ancien Régime, il mourut le 13 janvier 1794.

Il signait IAC.V.D.BORCHT.

321,5 x 243,5 cm

Estimation : 30 000/50 000€

 

 

 

AMEDEO MODIGLIANI (1884 – 1920)

Cariatide

Technique mixte sur carton

Signée en bas à droite

80 x 50 cm