CINQ PEN DUICK A CANNES ; MOMENTS INTENSES ET INOUBLIABLES ….

  LA FLOTTE « PEN DUICK » ET « ERIC TABARLY » UNE UNION PARFAITE

Regarder les « Pen Duick » c’est voir, entendre et comprendre le plus marin des marins qu’était Eric Tabarly jusqu’à sa disparition en mer le 13 juin 1998, mais c’est aussi voir ceux qui perpétuent  son œuvre maritime et éducative en maintenant en condition de navigabilité des bateaux au palmarès exceptionnel.
C’est ceux aussi qui poursuivent la recherche et l’innovation, ceux qui impulsent et encouragent les activités de la Cité de la voile d’Eric Tabarly, c’est aussi la Banque Populaire, partenaire de l’Association Eric Tabarly (née après sa disparition en mer), qui, depuis 2003 s’engage à pérenniser l’action du plus célèbre des marins français en offrant un appui financier sans égal  pour l’entretien et le fonctionnement de la flotte des Pen Duick, porte drapeau du patrimoine français, ce sont enfin tous les bénévoles, les adhérents voire les « plus » qu’adhérents ……
C’est à bord d’un bateau familial «Annie » qu’Eric Tabarly, né le 24 juillet 1931 à Nantes, découvre la voile, il a alors 3 ans.
Quatre ans plus tard, son père, Guy Tabarly, achète le célèbre Pen Duick, un cotre en bois de 15 mètres.
C’est l’après guerre, le bateau vieilli par la mer est à l’abandon et Guy Tabarly décide de s’en séparer, c’est Eric Tabarly qui achètera le Pen Duick à son père. Il y consacrera toute son énergie et toutes ses économies jusqu’en 1989 où le Pen Duick sera remis à l’eau. C’est à son bord qu’Eric Tabarly fera son apprentissage en mer, de la manœuvre et de la course. Dés lors, une vrai histoire d’amour commence avec ce qui deviendra le premier d’une lignée de 6 bateaux célèbres qui accompagneront toute la vie d’Eric Tabarly.
Parlons-en de ce Pen Duick dont le nom breton veut dire « petite tête noire » qui désigne la mésange charbonnière à tête noire et qui a été dessiné en 1898 par l’écossais William Fife sous le nom de Yum.
Les matériaux utilisés : Coque polyester, pont et intérieur et finition bois, d’abord connu sous les noms de Griselidis (1902), Magda (1908), Cora V (1919), Astarté (1922), Panurge (1931), Butterfly (1933), Pen Duick (1935). Construit en 1898 par Gridiron and Workers à Carrigaloe près de Crosshaven en Irlande. Sa longueur hors tout : 15,10 m, sa longueur à la flottaison : 10,05 m, son déplacement : 11 tonnes, sa largeur : 2,93 m, son tirant d’eau : 2,20 m, son gréement : Cotre Franc aurique, son année de construction : 1898, son année de  reconstruction : 1958, refait à neuf : en 1989, sa surface de voilure au près : 160 m2.
Délaissé à certaines époques, remis à neuf à deux reprises, voilures rehaussées, Pen Duick n’aura jamais été plus beau qu’au moment où son maître «l’abandonne » en juin 1998 pour le second Pen Duick.
Aujourd’hui, c’est la famille d’Eric Tabarly qui navigue sur ce bateau légendaire. Selon le vœu du père, Marie Tabarly en est la propriétaire depuis sa majorité (août 2002).

– « Pen Duick II », le célèbre N°14 :

 C’est avec « Pen Duick II » qu’Eric Tabarly a bâti le socle de sa notoriété. En remportant la seconde édition de la Transat anglaise en 1964 devant Francis Chichester, il est entré dans la légende. Le ketch portant le N°14 est considéré comme l’un des plus illustres bateaux de plaisance français. La victoire aux USA, devant les Britanniques, n’ouvrera pas seulement la porte des compétitions océaniques mais aussi  la voie au monde de la plaisance.
Pen Duick II révèlera non seulement les compétences manœuvrières de Tabarly, mais aussi sa clairvoyance architecturale.
Trente ans après sa victoire, une association a participé à sa reconstruction au chantier Pichavant de Pont Labbé. Aujourd’hui, le célèbre ketch continue de former des équipiers au sein de l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon auquel il appartient.
Le Pen Duick II, le célèbre N°14  a été dessiné par Gilles Costantini, construit en 1964 au chantier « Costantini » à la Trinité-sur-Mer, sa longueur hors tout est de 13m60, sa longueur à la flottaison est de 10m , son déplacement est de 6,5 tonnes, sa largeur est de 3 m 40, son tirant d’eau 2m20, son Gréement : Ketch pour la Transat, sa surface de voilure de : 60 m2, le matériau utilisé pour  Pen Duick II  du Marine plywood hull.

-Le Pen Duick III, l’étrange goélette noire :

Avec la goélette mise à l’eau en 1967, Tabarly terrorise les Anglais à l’occasion de leur championnat du Royal Ocean Racing Race.
Pen Duick III, sera construit en aluminium et d’une longueur de 17,45 m, une grande taille pour l’époque, selon le souhait d’Eric Tabarly. Un choix qui lui fera gagner toutes les courses importantes de la saison.
Les qualités nautiques de ce bateau, lui valurent une longévité exceptionnelle ainsi que de s’aligner avec succès dans de nombreuses épreuves océaniques durant plus de vingt ans.
Par la suite, Pen Duick III a poursuivi une longue carrière aux mains de Philippe Poupon, d’Eric Loiseau et de Jean-François Coste. Dessiné par Eric Tabarly, il sera construit en 1967 au chantier « La perrière » à Lorient, sa longueur hors tout est de : 17 m 45, sa longueur à la flottaison est de : 13 m, son déplacement est de : 13,5 tonnes, sa largeur 4 m 21, son tirant d’eau est de : 2m75, son Grément est : Goélette marconi, pour une surface de voilure de : 152 m2, son matériau Coque en Duralinox.

– « Le Pen Duick IV », le trimaran de course – disparu en mer en 1978 :

Pen Duick IV est sans doute l’invention la plus marquante d’Eric Tabarly. Pour concevoir le trimaran océanique qui va être le plus rapide du monde, il rompt avec la tradition des monocoques de course conçus en fonction d’un système de jauge. Tabarly navigue encore sur Pen Duick III, mais il est persuadé que les multicoques vont bouleverser la donne. Son instinct le pousse à concevoir un multicoque de 20 m de long pour la troisième Transat Anglaise. Malheureusement, sa « pieuvre d’aluminium » ne sera pas prête à affronter l’édition 1968 et il abandonne dans les premiers jours de l’épreuve.
Mais, une fois au point, Pen Duick IV pulvérisera tous  les records, Eric Tabarly réalisera le tour du monde par le Horn en solitaire avec comme  skipper Alain Colas, puis gagnera la Transat 72.

En 1978,  dénouement sera tragique pour ce Pen Duick IV acheté par Alain Colas, dans la première Route du Rhum, le premier grand trimaran du monde disparaît avec son skipper Alain Colas, alors qu’il portait le nom de Manuvéra.
Le Pen Duick IV  dessiné par  André Allègre et construit  en  1968 au chantier de Perrière à Lorient, sa longueur hors tout est de : 20m 80, sa longueur à la flottaison est de : 19m50, son déplacement est de 8 tonnes, sa largeur est de : 10 m 70, son tirant d’eau en Dérive Haute est de 0, 80 m, en Dérive Basse : 2,40 m, son Gréement est : Ketch marconi, avec une surface de voilure  de  107 m2, son matériau est : Coque en Duralinox.

-« Le Pen Duick V », le monocoque à Ballast :   

Conçu spécialement pour la première édition de la transpacifique (San Francisco-Tokyo) et sorti de chantier en 1969, Pen Duick V est l’ancêtre des monocoques 60 pieds Open qui courent aujourd’hui autour du monde. Ce sloop léger et large a réuni plusieurs innovations dont les ballasts. Il appartient maintenant au Musée de la Marine et navigue le plus souvent en Bretagne Sud.
Le Pen Duick V  dessiné par Michel Bigoin et Daniel Duvergie et construit en 1968 au chantier La Perrière à Lorient, sa longueur hors tout est de :10 m 67, sa longueur à la flottaison est de : 9 m 15, son déplacement est de : 3,2 tonnes (ballast vide), sa largeur 3 m 50, son tirant d’eau : 2 m 30, son Gréement : Sloop marconi, sa surface de voilure au près : 63 m2 et son matériau : Coque en Duralinox.

 -« Le Pen Duick VI » :  

Le Pen Duick VI  a été conçu pour le Tour du Monde en équipage de 1973  mais, c’est à son bord et en solitaire, qu’Eric Tabarly connaîtra le triomphe en rempotant la Transat Anglaise de 1976.
En 1986, Pen Duick VI  rejoint le « Club Croisière Pen Duick ». Depuis, il a parcouru l’équivalent de 12 fois le tour de la terre et participé à des courses telles que Québec-Saint Malô, Lorient-Saint Pierre et Miquelon-Lorient, à des courses du RORC, à la Nioulargue.
Le Pen Duick VI  dessiné par : André Mauric et construit en 1973 à l’arsenal de Brest, sa longueur hors tout : 22 m 25, sa longueur à la flottaison est de : 18 m 80, son déplacement 32 tonnes, sa largeur : 5 m 30, son tirant d’eau : 3 m 40, son Gréement : Ketch marconi, sa surface de voilure au près : 260 m2, son matériau : Coque en Duralinox.

Cette année les cinq Pen Duick participent aux événements Voile de renom.

A cannes, c’est dans le cadre des Régates Royales que la flotte a rejoint les compétiteurs de cette prestigieuse manifestation.
Et……. Lorsque les compétiteurs, les organisateurs, les directeurs des Pen Duick sont aussi passionnés et disponibles que leur défunt maître d’oeuvre on assiste, par bonheur, à une conférence de Presse sans limites.
merci à Jean-Pierre pour sa gentillesse et sa grande disponibilité.

Régina