EXPOSITIONS FRAGONARD GRASSE
10 JUIN / 8 OCTOBRE 2023

Depuis sa création en 1926, la maison FRAGONARD a associé son nom à celui du grand peintre, né à Grasse en 1732, fils d’un gantier-parfumeur.

Chaque été, l’entreprise familiale poursuit activement sa politique culturelle par l’organisation d’expositions temporaires dans ses musées de Grasse, entre peinture, photographie et costumes.

En 2023, le programme culturel des musées Fragonard met particulièrement les femmes à l’honneur :

les sœurs Lemoine & Chaudet, qui ont marqué l’histoire du portrait français au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, et Sainte Agathe, patronne de la ville de Catane en Sicile et symbole de la résistance féminine.

Le musée Jean-Honoré Fragonard consacre son exposition de peinture à la redécouverte des sœurs LEMOINE & leur cousine CHAUDET, une fratrie de femmes artistes hors du commun aussi brillantes que mystérieuses.

Carole Blumenfeld, la commissaire de l’exposition intitulée « Je déclare vivre de mon art », a dû se prêter à un véritable jeu de piste pour :

retrouver et obtenir le prêt de nombreux tableaux conservés tant dans les collections publiques qu’au sein de collections particulières.

Le rez-de-jardin du musée, traditionnellement réservé à la photographie, présentera #SiamoAGATA* Les tétins de la Résistance.

L’exposition réunira des œuvres de plusieurs photographes ayant travaillé sur Sainte Agathe.

Souvent représentée dans la peinture classique tenant deux seins sur un plateau (elle fut torturée jusqu’à l’amputation de ses seins par le Consul
de Sicile à qui elle s’était refusée) :

sainte Agathe est vénérée depuis sa mort en 251 après J.C. et continue, à l’heure de #Metoo, d’inspirer les artistes contemporains.

Le costume populaire paysan sera mis à l’honneur au Musée provençal du costume et du bijou avec Païsan.o Paysan.nes, célébrant les récoltes, les moissons, la nature et les paysans du XVIIIe au début du XXe siècle.

Le musée exposera des pièces usuelles et intemporelles rarement montrées.

*« Nous sommes Agathe »
EXPOSITIONS FRAGONARD
10 JUIN / 8 OCTOBRE 2023
GRASSE

LA SAGA FRAGONARD
UN PEINTRE, UNE USINE, DES MUSÉES

L’histoire de la Maison Fragonard prend racine à Grasse en 1926, lorsqu’Eugène Fuchs s’installe dans une ancienne tannerie de la
ville pour y ouvrir son usine de parfum.

Il nomme l’usine du nom du célèbre peintre grassois, Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), lui-même fils d’un gantier parfumeur.

Pendant les Années Folles, Eugène Fuchs imagine un concept tout à fait nouveau, celui de proposer la visite de son usine, ainsi que la vente de ses parfums, à une clientèle mondaine venue se divertir sur la Riviera.

Sa descendance fait prospérer les affaires, et deux générations plus tard, Jean-François Costa, passionné par les arts et collectionneur d’objets d’art
inaugure :

au sein de l’Usine Fragonard un étage consacré à l’histoire du parfum de l’Antiquité à nos jours, ce sera le premier musée du parfum à voir le jour en France.

Quelques décennies plus tard à quelques mètres de là, sont inaugurés le Musée Provençal du Costume et du Bijou en 1997 ainsi qu’en 2011, le
Musée Jean-Honoré Fragonard, abritant la collection de Jean-François Costa.

Depuis le décès de leur père en 2012, Anne, Agnès et Françoise, ses
trois filles, perpétuent une politique d’acquisition active et contribuent
au dynamisme de leurs trois musées grassois et trois musées parisiens,
notamment par l’organisation d’expositions temporaires annuelles.

HÉLÈNE & JEAN-FRANÇOIS COSTA
L’HISTOIRE DE LA COLLECTION

Passionnés d’art, d’histoire et fiers de leur culture provençale, Jean-François et sa femme Hélène Costa avaient le goût pour les collections.

Celle de JeanFrançois Costa, qui réunit une multitude d’objets d’art anciens relatant l’histoire du parfum de l’Antiquité à nos jours, est à découvrir au ́ musée du parfum dans l’usine historique de la maison Fragonard, toujours en activité.

Quant à celle d’Hélène Costa, qui tourne autour des vêtements et des
bijoux provençaux, elle est présentée dans le décor intimiste de
l’ancienne demeure de la marquise de Cabris.

Enfin, le Musée Jean-Honoré Fragonard, installé dans l’Hôtel de Villeneuve, demeure historique du XVIIIe siècle, ouverte au public en 2011, est dédié à l’œuvre du plus célèbre enfant ́de la ville :

le peintre Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), le peintre de Louis XV. Le Musée présente également le travail de deux artistes grassois, Jean-Baptiste Mallet (1759-1835) et Marguerite Gérard (1761-1837), belle-sœur et élève de Fragonard.

« JE DÉCLARE VIVRE DE MON ART»
DANS L’ATELIER DES SŒURS LEMOINE & CHAUDET
COMMISSARIAT D’EXPOSITION : CAROLE BLUMENFELD

MUSÉE JEAN-HONORÉ FRAGONARD
COLLECTION HÉLÈNE ET JEAN-FRANÇOIS COSTA
14 RUE JEAN OSSOLA, 06130 GRASSE
10 JUIN – 8 OCTOBRE 2023

Énigmatiques, aussi brillantes que secrètes :

les sœurs Lemoine,
Marie-Victoire (1754-1820),
Marie-Élisabeth (1761-1811),
Marie-Geneviève (1771-1845)
et Marie-Denise (1774-1821),
et leur cousine, Jeanne-Élisabeth Chaudet (1767-1832),
filles de maîtres perruquiers parisiens, formées par les meilleurs peintres parisiens, amies d’artistes très en vue, protégées par une kyrielle de personnalités choisies,

s’imposèrent sur la scène artistique parisienne grâce aux seuls mérites de leurs pinceaux et à leur émulation respective.

Si les femmes artistes de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle font l’objet d’une attention particulière de la part des musées depuis quelques années, il semble indispensable, avant d’embrasser le sujet comme un tout, de bien connaître le parcours et l’œuvre des artistes les plus réputées de leur temps, les plus engagées, et surtout les plus brillantes.

Le Musée Jean-Honoré Fragonard qui abrite la plus grande collection de tableaux d’une femme artiste du XVIIIe siècle, Marguerite Gérard, invitera l’été prochain le public à découvrir cinq femmes hors du commun dont le parcours est aussi riche que leurs créations.

Fragonard Parfumeur
Le parcours personnel de ces filles de maîtres perruquiers parisiens est en effet digne d’un conte de leur amie Félicité de Genlis.

Élevée à quelques encablures du Palais Royal, elles furent choyées par deux femmes de têtes, la princesse de Lamballe et la duchesse d’Orléans, mais aussi de nombreuses personnalités hautes en couleurs qui les accompagnèrent pendant plusieurs décennies.

Marie-Victoire bâtit un terreau fertile de création au sein de sa propre famille en encourageant Marie-Élisabeth, Marie-Geneviève, Marie-Denise
et Jeanne-Élisabeth à suivre sa voie.

Tout en les aiguillant avec brio, elle se nourrit elle-même de leurs expériences et de leurs recherches.

Et en faisant le choix d’exposer les portraits tantôt de l’une, tantôt de l’autre, mais aussi en multipliant les autoportraits, Marie-Victoire, Marie-Élisabeth, Marie-Denise exprimaient leur fierté mutuelle mais aussi le plaisir de former un groupe bien identifiable.

Faisant fi des conventions, elles formèrent un panel d’exception dont les réussites artistiques rejaillirent sur le reste de leur famille, bien décidée à gravir les échelons sociaux.

Si leur trajectoire quelque peu romanesque offre un éclairage original sur leur époque, l’étude de leurs carrières fait aussi voler en éclats nombre de préjugés sur les femmes artistes de la période révolutionnaire.

DE DÉCOUVERTES EN REDÉCOUVERTES

Pour l’évènement, la commissaire d’exposition, Carole Blumenfeld,
a dû se prêter à un véritable jeu de piste pour retrouver, obtenir le prêt de nombreux tableaux de provenance publique et privée.

Parmi les œuvres conservées dans les collections nationales, le public découvrira le portrait de :

– la princesse de Lamballe par Marie-Victoire Lemoine récemment acquis par la Banque de France,
– la Jeune fille donnant à manger à des poulets par Jeanne-Élisabeth Chaudet du Napoleonmuseum à Arenenberg qui provient des collections
de l’Impératrice et qui est rarement exposé
– ou Un enfant endormi sous la garde d’un chien courageux exposé par
Jeanne-Élisabeth Chaudet au Salon de 1801 et aujourd’hui conservé au musée de Rochefort-sur-Mer.

Grâce à l’appui d’Isabelle Leegenhoek, l’Allégorie de la peinture de Marie-Victoire Lemoine, du musée d’Orléans a livré sa date, 1777, qui était cachée derrière des repeints et qui avait été lue de façon erronée.

Cela en fait l’œuvre la plus précoce de l’artiste connue à ce jour.
Aussi Isabelle Leegenhoek a ressuscité un Portrait de la duchesse
d’Orléans inédit provenant des collections nationales, découvert par
Carole Blumenfeld dans les réserves du musée de Saint-Brieuc où il était sous papier japon depuis 1992.

MARIE-GENEVIÈVE LEMOINE,
UNE « NOUVELLE » FEMME ARTISTE DU XVIIIE SIÈCLE
DONT L’ŒUVRE AVAIT JUSQU’ALORS ÉTÉ CONFONDUE AVEC CELLE DE SA SŒUR

Jusqu’à présent, la plupart des auteurs qui avaient consacré quelques lignes aux sœurs Lemoine s’étonnaient que Marie-Geneviève, dont les dates de naissance et de disparition (1771-1845) n’étaient pas connues, ait été
la seule des quatre sœurs Lemoine à ne pas embrasser la carrière de peintre.

Parmi les œuvres conservées pendant deux siècles par les descendants de Marie-Élisabeth Lemoine certaines ne pouvaient être attribuées ni à Marie-Victoire, ni à Marie-Élisabeth, ni à Marie-Denise ou à Jeanne-Élisabeth Chaudet. Elles semblaient être le fait d’une autre main.

La découverte d’une inscription ancienne à l’encre noire sur le châssis d’un portrait a résolu ce mystère et fait renaître une nouvelle femme artiste.

Mot de la commissaire Carole Blumenfeld :
« Depuis une dizaine d’années, Joseph Baillio, le spécialiste d’Élisabeth Vigée-Le Brun voulait me confier les dossiers de sa documentation consacrée à Marie-Victoire Lemoine à laquelle il avait consacré un essai pionnier dans la Gazette des Beaux-arts en 1996.

Et puis deux rencontres m’ont réellement permis de prendre la mesure
de la richesse des surprises que Marie-Victoire Lemoine, ses sœurs et sa cousine réservaient.


En 2018, à l’occasion de l’exposition Parfums d’interdit (Grasse, musée
Jean-Honoré Fragonard, 26 mai-23 septembre 2018), j’ai présenté pour

la première fois une œuvre perdue depuis le Salon de 1817, la Jeune fille
tenant le sabre de son père de Jeanne-Élisabeth Chaudet, une véritable

icône de la peinture de genre.

En 2019, lorsque la maison De Baecque a été chargée de la dispersion d’une partie du fonds familial des descendants de Marie-Élisabeth Lemoine, j’ai retrouvé sous une épaisse couche de poussière et de vernis jaunie par le temps la signature de celle-ci sur le Portrait d’Henri Gabiou avec une charrette de jeux, jouant à faire des bulles, une œuvre que j’avais instinctivement attribuée à sa sœur Marie-Victoire Lemoine en jugeant sur photographie.»

Carole BLUMENFELD, commissaire de l’exposition
Docteur en histoire de l’art, ancienne pensionnaire de l’Académie de France à Rome, Carole Blumenfeld a publié aux éditions Gourcuff-Gradenigo Une Facétie de Fragonard.

Les Révélations d’un dessin retrouvé (2013) ainsi que la monographie consacrée à Marguerite Gérard 1761-1835, fruit de sa thèse de doctorat.

Elle a assuré le commissariat scientifique d’une dizaine d’expositions. Après Parfums d’interdit – L’Audace sous le pinceau de Marguerite Gérard, Louis Léopold Boilly et leurs pairs (2018), Rome/Athènes – Les deux visages de
la femme sous la Révolution française (2019) et Jean-Baptiste Mallet – La route du bonheur (2022), « Je déclare vivre de mon art » – Dans l’atelier des sœurs Lemoine & Chaudet est sa quatrième exposition au musée Jean-Honoré Fragonard dont elle dirige les collections.

https://usines-parfum.fragonard.com/musees/le-musee-jean-honore-fragonard