Union sacrée privée/publique/académique pour une filière d’excellence made in Cannes.

COLLECTIVITÉS

Mercredi 12 mai 2021 à 09h09

Déjà fortement identifiée sur le segment cinéma, la ville pousse le curseur un peu plus haut, en ciblant le luxe en général, et ses technos en particulier. Plus qu’une tendance, une nouvelle filière à exploiter sans modération. Pour ce faire, appel à toutes les Bentleys. Vous avez dit proactif ?

David Lisnard parle d’un « moment important, voire fondateur » dans les ambitions cannoises.
On pourrait même parler de moment inédit et d’un certain bon sens côté stratégie de développement à mettre à l’actif de l’agglo Cannes Lérins.
« Des idées devenues projets, et des projets devenus programmes. »

Tout s’accélère pour cette filière originale baptisée Luxury Tech, portée de concert par une collectivité, une université, et des partenaires fortement impliqués que sont Tik Tok (ou plutôt la griffe Eric Garandeau)
et surtout Launchmetrics, aux excroissances internationales, drivée par
un cannois, Michael Jaïs.

Tik Tok en appui

Un cocktail magique, pour couvrir tous les pans de la filière, de la formation à la recherche en passant par le monde de l’entreprise ou l’installation d’un accélérateur de startups à conserver sur le territoire.

« Nous sommes sur une idée et une thématique fortes, elles-mêmes appuyées sur une filière prospère, l’industrie du luxe, l’un des rares secteurs où la France excelle encore dans le monde », souligne David Lisnard, qui n’a désormais plus qu’une ligne éditoriale : placer Cannes en épicentre absolu de ces technologies nouvelles dévolues à anticiper les comportements de la clientèle de demain.

Pour l’image, un bon zeste de Tik Tok, application la plus téléchargée au monde, qui signe là son premier partenariat officiel avec une université française. Université, qui elle s’acquittera, outre son potentiel en termes de recherche, du volet formation, avec l’avènement d’un nouveau master of science luxury tech entrepreneurship & affluencers management, basé à Cannes, en fort partenariat avec Launchmetrics, pilier porteur sur le flanc des entreprises conviées au tour de table.

La synergie se déroule sans trous dans la raquette, et la valeur ajoutée est attendue sur l’effet startups, avec la création d’un accélérateur dédié, qui aura la particularité d’utiliser deux plateaux en simultané : l’un en accompagnement traditionnel pour une cinquantaine de jeunes pousses en croissance sélectionnées en et hors territoire, et un braquet supplémentaire avec renforts financiers et R&D pour une équipe élite d’une dizaine de têtes dont la maturité demande du temps long, sur-entraînée.

Et si c’était ça, l’exemple topique de fertilisation croisée ?

Sous l’aile de Launchmetrics

Pour Michael Jaïs, être pilier porteur de la Luxury Tech, c’est aussi faire de Cannes un centre mondial de la filière luxe qui a du sens.

Launchmetrics ? Une entreprise créée il y a une dizaine d’années par Michael Jaïs, devenue leader mondial du marketing d’influence sur le segment luxe-beauté-mode. Une R&D à Paris et à Barcelone, un siège à Paris, des bureaux à Shanghai, New York, Milan, Hong Kong… Epaulée par Bpifrance, la structure se développe bon train, sur un secteur d’activité où la France, partout dans le monde, reste référence. « Même dans les technos associées et les stratégies digitales ». Aussi ce projet, qui le fait revenir à Cannes, sa ville natale, est-il à son pied.

Evolution des produits et des usages, pourquoi pas même influer sur les tendances, avec pour finalité de créer de l’activité et de la richesse in situ : pour Michael Jaïs, la conjonction cannoise est idéale.

« Tout le monde connaît les atouts de la ville, l’excellence en fait partie, et il y a des synergies évidentes entre le cinéma et le luxe. » Luxe qui représente 30% du CAC 40… « Créer ici une filière Luxury Tech, c’est rassembler toutes les technos et toutes les données qui permettront aux marques de mieux comprendre leurs clients.

L’enjeu est colossal. » Et le ciblage malin…

Richard Siegl