Après avoir honoré la mémoire de Georges Clémenceau (le père de la Victoire) Le Président Nicolas Sarkozy a accueilli  la chancelière allemande Angela Merkel pour commémorer « ensemble » l’armistice de la guerre de 1914-1918.

Pour mieux comprendre  ce chemin parcouru qui a mené de la guerre à la paix, un petit retour en arrière s’impose.

Comprendre 1918 et 2009 :

1918 : La suprême offensive allemande jusqu’à l’effondrement des Austro-Allemands :

Les Traités de Brest-Litovsk et de Bucarest :

Lénine et Trotsky signent avec l’Allemagne le Traité de Brest-Litovsk, qui livre à cette dernière la Pologne Russe, la Lituanie et la Courlande (3 mars 1918).
Par le Traité de Bucarest, la Roumanie cède la Dobroudjda à la Bulgarie et se met complètement sous la dépendance économique de ses ennemis (26 Mars).

L’Offensive allemande du printemps 1918 :

La conséquence de ces traités ne tarde pas à se produire : les Allemands peuvent concentrer toutes leurs forces sur le front occidental et, commandés par Ludendorf, ils attaquent dans la Somme avant que les soldats américains ne soient arrivés en nombre suffisant.
Sous ce choc formidable, le front anglais est d’abord rompu ; les Allemands réoccupent Noyon, s’approchent d’Amiens, essaient de couper l’armée anglaise de l’armée française.
En même temps, ils bombardent Paris à l’aide de canons à longue portée.
En ce péril extrême est enfin réalisée, grâce à l’énergie de Clémenceau, l’unité de commandement, si longtemps réclamée en vain : le général Foch obtient la direction des opérations sur le front occidental (30 mars).
Les allemands  arrêtés aprés une grande bataille qui s’est livrée de Noyon à Montdidier(25-29 Mars). Ils attaquent alors plus au Nord dans les Flandres.
Les Anglais abandonnent Armentières et le mont Kemmel, mais Ludendorf ne peut enlever Dunkerque ni Calais (Avril 1918).
Il reprend l’offensive sur un autre point : à la fin de mai, le Kronprinz attaque brusquement sur le chemin des Dames, enlevant Craonne, Fismes, Fère-en-Tardenois et Soissons.
Toutes les troupes françaises sont refoulées et les Allemands s’avancent jusqu’à Château-Thierry. Ils y seront péniblement arrêtés. Mais les Américains commencent à arriver en nombre considérable.
Une dernière attaque est prononcée par les Allemands au Nord-Est de Château-Thierry, dans la direction d’Epernay et de Reims.
Ils parviennent à traverser la Marne à Dormans, mais, partout ailleurs, leur échec est complet.
L’armée américaine pouvant désormais nous apporter une aide appréciable, Foch passe de la défensive à la contre-offensive : nos troupes rejettent l’ennemi de la Marne à l’Aisne ; Soissons, Château-Thierry, le Tardenois sont dégagés.
C’est la deuxième victoire de la Marne ; la guerre est définitivement gagnée par les Alliés.
En effet, désormais, leur progression ne s’arrête plus.

En Picardie, Haig, généralissime de l’armée anglaise, dégage Amiens par une série de victoire ; de notre côté, nous réoccupons Montdidier, Lassigny, Noyon, Roye, Péronne (août-septembre 1918).

Les anglais reprennent Bailleul, Armentières et le Mont Jemmel.
En Argonne, les Américains attaquent dans la direction de Montfaucon et s’emparent de Saint-Mihiel.Les principaux points d’appui de la ligne Hindenburg succombent les uns après les autres.

L’Effondrement des Austro-Allemands :

Dés lors, la débâcle ennemie se précipite : l’offensive générale du 25 septembre nous donne Saint-Quentin, Laon, La Fère, Lille, Ostende ; celle du 25 Octobre rejette l’armée allemande sur la frontière franco-belge, que nous franchissons bientôt à sa suite.
Sur le front italien, le Général Diaz reprendra, au mois de juin, l’offensive contre les Autrichiens, qui seront rejetés des rives de la Piave.
De son côté, l’armée d’Orient, sous le commandement de Franchet d’Espérey, a attaqué sur tout le front de Salonique.
Les Bulgares ont été mis en pleine déroute, la Serbie est délivrée (15-28septembre).
Ferdinand de Cobourg signe un armistice et abdique le 4 octobre.
A son tour, la Turquie capitule le 31 Octobre ; sa défection sera  bientôt suivie de celle de l’Autriche (3 novembre).
Les Allemands demeurés seuls, sont réduits aux abois.

Dans la défaite, la Révolution gronde en Allemagne.
Ludendorf envoie des plénipotentiaires le 6 novembre.
Mais les alliés réclament tout d’abord la déchéance des Hohenzollern.
Guillaume II finit par céder, abdique (10 novembre) et s’enfuit en Hollande.
Le lendemain, l’Allemagne souscrit aux conditions dictées par le Maréchal Foch et signe l’Armistice qui arrête les hostilités (11 Novembre 1918).
Le 12, Charles Ier d’Autriche abdique à son tour.
La victoire de l’entente est complète.

11 novembre 2009 :

Il est 11 heures lorsque Nicolas Sarkozy accueille Angela Merkel au pied de l’Arc de Triomphe, c’est d’une même main qu’ils raniment la flamme du tombeau du soldat inconnu et y prononcent une courte allocution. A cet instant, ils sont entourés d’un détachement de la brigade franco-allemande et des élèves-officiers de deux armées.

Cette présence sur ce lieu de défaite en 1918 est très  importante puisqu’elle ne reflète aucunement l’humiliation mais bien la réconciliation (même si une erreur d’hymne a été commise).
Entendre chanter français et allemand  au pied de l’Arc de Triomphe doit nous faire prendre conscience qu’aujourd’hui, l’intérêt de  la France et de l’Europe c’est une alliance forte avec l’Allemagne.

Certes, les deux pays doivent rester conscients de leur histoire mais, comprendre les horreurs de ces guerres c’est vouloir la Paix jusqu’aux entrailles de l’homme !

Les discours :

Lorsque Nicolas Sarkozy prend la parole c’est d’abord pour s’adresser à la Chancelière allemande :
«  Madame La Chancelière, en acceptant l’invitation de la France vous avez fait ce matin un geste historique qui honore la France et les Français »
« Ce 11 Novembre, nous ne commémorons pas la victoire d’un peuple contre un autre mais une épreuve qui fut aussi terrible pour l’un que pour l’autre… »
« Cela fait presqu’un demi-siècle qu’ensemble nous construisons l’avenir, chacun d’entre nous » «refusant, désormais, de confondre l’amour de sa patrie avec la haine de l’autre ».

Puis, il évoquera l’histoire du jeune italien fier d’avoir défendu la cause française, il enchaînera sur les bonnes relations franco-français qui, selon lui, doivent être considérées comme un « trésor » pour la France…

A ce propos, Angela Merkel parlera elle de « cadeau » pour l’Allemagne.

Elle poursuivra :
« Je sais que ce qui s’est passé ne peut être effacé…Cependant, il y a une force, une force qui nous aide, qui peut nous aider à supporter ce qui s’est passé. Cette force, c’est la réconciliation. ».

Tous deux termineront leur discours par « Vive l’Amitié franco-allemande ».

Si nous devons garder au fond de nous les mots qui touchent nous devons nous dire que ce sont les compromis qui nous sauveront d’autres guerres.

Gageons que ce puissant rapprochement  aboutira à de nouvelles initiatives du « couple » franco-allemand…

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