La politique de valorisation patrimoniale que je conduis avec Madame Dominique Bourret, Adjointe déléguée aux Affaires Culturelles, a valu à notre Cité l’attribution du label « Ville d’art et d’histoire » par le Ministère de la Culture et de la Communication.
C’est pourquoi j’ai porté mon soutien sans réserve au projet, « Grasse au fil du temps » initié en 1999 par Madame Dominique Bourret, qui a pour objet de présenter les richesses du patrimoine grassois conservées par les Archives communales, ma Bibliothèque patrimoniale et les Musées municipaux.
Rarement exposées de par leur fragilité, certaines de ces œuvres sont restaurées  à cette occasion. Outre son envergure, de projet d’un grand intérêt patrimonial, pédagogique et touristique, reflète la synergie déployée par les services culturels.
Les Grassois ont ainsi découvert les « Trésors et curiosités du patrimoine » en 2002, « Charles Nègre et le patrimoine photographique » en 2004 et « Architecture et industrie photographique » présentant la richesse du patrimoine industriel grassois en 2010.
Cette année, madame Dominique Bourret a choisi le thème des divertissements à Grasse au XVIIIème siècle : réunions familiales ou amicales, fêtes populaires, cérémonie civiques, musique, littérature,… nous sont présentées au travers de l’architecture, des collections de la Bibliothèque patrimoniale et des Musées municipaux, ainsi que des fonds des Archives communales.
Le site nouvellement réhabilité de la Bibliothèque patrimoniale servira d’écrin à cette exposition.

Un voyage au cœur de l’histoire de Grasse, auquel j’invite tous les publics, amateurs et avertis, Grassois et touristes !

Se divertir à Grasse au XVIIIè siècle

Du roué à l’âme sensible, si les moyens sont différents, le but ne change pas :
c’est toujours à se rendre heureux que l’on travaille (1)

Il semble que de tout temps l’homme ait cherché le bonheur dans la société d’autrui. Le besoin de se divertir procèderait alors d’un désir de vivre en accord avec les autres, en recherchant un plaisir commun : fête, danse, jeux…C’est ce besoin de gaité, de divertissement qui provoque au XVIIIè siècle en Provence un changement d’orientation sensible de la fête : de périodique et à caractère religieux elle tend à devenir hebdomadaire, souvent profane et joue un rôle primordial dans la vie quotidienne.
Réunions familiales ou amicales, fêtes populaires, cérémonie civiques, musique, littérature, peinture… sont ici présentées au travers des fonds des Archives communales, des collections de la Bibliothèque patrimoniale et des musées municipaux.

Catalogue de l’exposition en vente à la Bibliothèque patrimoniale et par correspondance à la Maison du Patrimoine. 22 rue de l’Oratoire :
« Se divertir à Grasse au XVIIIè siècle »,
Les Editions du Patrimoine de Grasse n°4, mars 2014.

Fêtes et cérémonies civiques

Pour légitimer son pouvoir, l’Etat instaure les cérémonies publiques.

Sous la monarchie absolue

Les fêtes religieuses encadrent la vie quotidienne de l’ensemble de la population. Pour légitimer son pouvoir, l’Etat insère également dans le calendrier des fêtes religieuses les cérémonies publiques (commémoration des victoires, couronnement des rois, naissance des héritiers de la couronne, décès des rois…). Les instructions de ces festivités proviennent généralement des procureurs de Pays ou de l’intendant général et suivent un protocole très strict partageant les modalités entre le pouvoir civil et le pouvoir ecclésiastique. Des délibérations d’usages codifient les processions, la place des autorités religieuses et des autorités civiles. Chaque dépense est minutieusement récapitulée dans les délibérations de la communauté et leurs pendants (application des délibérations).
A l’échelon local, les consuls organisent également des fêtes publiques : en 1781 et 1785, l’intendant de la Provence autorise la communauté de Grasse à organiser et payer les baptêmes des fils des premiers consuls Robert d’Escragnolle et Mougins de Roquefort. En 1781, elle organisera aussi les obsèques du troisième consul Bruéry.

Pendant la Révolution Française

La Révolution française veut faire table rase de tous les héritages de l’ancien régime et en même temps légitimer le nouveau pouvoir. Trente quatre nouvelles cérémonies publiques sont ainsi instituées. Les comités de salut public et d’instruction publique sont chargés de programmer des fêtes et de les organiser. Elles peuvent également être supervisées par les sociétés républicaines et populaires dont les membres sont minutieusement choisis.
La municipalité de Grasse suit ce calendrier qui est d’ailleurs rappelé par des lettres provenant du Département du Var. Elle délibère pour chaque fête : une première délibération annonce la cérémonie (date, lieu) et un membre du conseil est choisi pour préparer la cérémonie; une deuxième présente le programme; une troisième en indique le déroulement.
Par lettre imprimée du 11 ventôse an 7, Grasse reçoit les félicitations du département du Var pour son zèle à organiser toutes ces fêtes et cérémonies publiques.

Se divertir en famille et entre amis

La maison où l’on reçoit habituellement compagnie, et, particulièrement,
bonne compagnie, et où l’on cause (2)

Au cours des XVIIè et XVIIIè siècles, plusieurs familles essentiellement aristocratiques de la ville font construire leur lieu de résidence dans le goût du temps. Les hôtels particuliers illustrent les modes de représentations sociales des classes qui les possèdent.
Les salons de réception participent de la mise en scène sociale par le décor mais aussi par les activités qui s’y déroulent : causeries en tout genre, réunions d’opinions, lectures à haute voix, pratique et écoute de musique jouée et/ou chantée, jeux de cartes, dégustations de café ou de chocolat…
L’été venant, les familles avaient pris l’habitude de se retirer dans leur bastide à la fraicheur de la campagne pour des loisirs plus bucoliques.
Des jardins agrémentent parfois les demeures de la noblesse provençale et accueillent ces « Fêtes galantes » du siècle des Lumières qui conjuguent avec brio promenades, haltes musicales, jeux, fantaisies et légèreté.
Jean-Honoré Fragonard en offre une vision pertinente en attachant cependant une importance particulière au décor.
Grâce à son fort intérêt pour les jardins pittoresques et son expérience des parcs italiens, Fragonard fait surgir de la peinture du XVIIIè siècle une sensibilité nouvelle. Il réussit, de manière singulière, à mettre en résonance la métamorphose des lieux et celle des mœurs et c’est en cela qu’il devient un témoin admirable de son temps.

Grasse au fil du temps 2014

Médiations autour de l’exposition « se divertir à Grasse au XVIIIè siècle »
Coordination Grasse, Ville d’art et d’histoire

Pour les enfants
Mercredis 12,19 et 26 mars 2014 et 2, 9 et 16 Avril 2014 à 15h
Bibliothèque patrimoniale (Boulevard Antoine Maure)
Visites guidées de l’exposition et questionnaire-jeu

Mercredis 23 et 30 avril 2014 à 11h
Bibliothèque patrimoniale (Boulevard Antoine Maure)
Visites guidées de l’exposition et questionnaire-jeu

Mercredis 23 et 30 avril 2014 à 15h
Maison du Patrimoine (rue de l’Oratoire)
Atelier Tric Trac-les jeux de société au XVIIIè siècle

Pour les scolaires
Visites guidées de l’exposition et questionnaire-jeu par les médiateurs et guides de la Ville de Grasse
Les mardis, jeudis et vendredis matin uniquement du 10 mars au 18 avril 2014 et sur réservation à la Maison du Patrimoine 04 97 05 58 70

Pour tous

Samedis du 8 mars au 26 avril 2014 en continu entre 10h et 12h et entre 15h et 17h
à la Bibliothèque patrimoniale (Boulevard Antoine Maure)
Visites guidées gratuites de l’exposition

Samedis 15 et 29 mars 2014 à 15h
au départ de l’Office de Tourisme

Sur les pas de Jean-Baptiste Grenouille
Ce personnage horriblement étrange est issu de l’imaginaire de l’écrivain P.Süskind. Cette promenade accompagnée de lectures, nous replonge dans l’univers de ce roman.

Samedi 22 mars 2014 à 15h

au départ de l’Office de Tourisme
Promenade au XVIIIè siècle
Que se soit l’Hôtel Court de Fontmichel (extérieurs, l’hôtel Fanton d’Andon (extérieurs) ou la chapelle du Saint-Sacrement de la cathédrale, ces lieux nous évoquent la vie de la Cité à une époque florissante.