Photo sommet du Mont-Blanc 2 (© Kazaden - Vacclav)

Les sportifs en recherche de nouveaux défis sont chaque année plus nombreux à vouloir gravir le sommet des Alpes, parfois au détriment de l’environnement et de leur sécurité. Entre juin et septembre, 20.000 personnes tentent chaque année l’ascension…

Les autorités limitent volontairement les places en refuges pour préserver les lieux

« Près de 20.000 alpinistes tentent l’ascension chaque année, mais ils pourraient être 2 à 3 fois plus nombreux » estime François Lacour, guide de haute montagne. « Le massif du Mont-Blanc est un espace protégé, et le nombre de places en refuge est volontairement limité pour éviter une sur-fréquentation » poursuit-il. La demande est beaucoup plus importante que l’offre et le refuge du Goûter, point de passage obligé sur la voie normale du Mont-Blanc, est souvent plein pour tout l’été quelques jours seulement après la mise en vente des places au printemps.

Pour pallier au manque de places et au prix élevé des refuges, ces dernières années des campings sauvages s’improvisaient aux portes des principaux refuges. « Planter sa tente est formellement interdit sur le Mont-Blanc; il m’est arrivé de trouver plus de 40 bivouacs sur l’Aiguille du Goûter. Cela pose de réels problèmes environnementaux et de sécurité » rapporte François Lacour.

Les autorités sont de plus en plus vigilantes depuis que les cas d’inconscience se multiplient. L’été dernier, l’aventure a failli mal se terminer pour un américain qui accompagnait ses enfants de 9 et 11 ans sur la voie normale du Mont-Blanc. Au niveau du fameux « couloir de la mort », à plus de 3000m d’altitude, sa plus jeune fille manqua de se faire emporter par une coulée de neige. « Exploit » filmé par une petite caméra puis relayé par les talkshow américains, provoquant la colère des élus de la vallée de Chamonix.

Photo refuge du Goûter (© CC BY-SA 3.0)

Le nouveau refuge du Goûter (3800m) ouvert à l’été 2013 est capable d’accueillir chaque nuit 120 alpinistes. Un des 2 refuges sur la voie normale du Mont-Blanc.

Chaque jour, 350 à 400 personnes tentent l’ascension du Mont-Blanc. Lorsque les conditions sont favorables, 60% parviennent au sommet.

Un public très large : 30% des clients qui tentent l’ascension avec un guide ne fréquentent que très rarement la montagne

Si le Mont-Blanc était autrefois réservé aux alpinistes aguerris, il s’est depuis totalement démocratisé. Modernisation des refuges, structuration des compagnies de guides de haute montagne, médiatisation permanente des exploits sportifs sur internet, de nombreux paramètres peuvent en partie expliquer cette tendance.

« Environ 30% des particuliers qui souhaitent réaliser une ascension du Mont-Blanc avec un guide par l’intermédiaire de notre agence ne font que très rarement de la randonnée » , nous explique Jérémie Crémer, président d’une agence spécialisée en alpinisme et randonnée. Autre chiffre étonnant, « plus de 60% n’ont jamais marché avec des crampons et un piolet » précise t-il, le Mont-Blanc constitue donc pour beaucoup une première expérience en haute montagne.

Les agences se sont adaptées à cette clientèle sportive mais pas forcément habituée à la montagne. « Pour leur permettre de tenter l’ascension, les guides ont créé les stages Mont-Blanc. Lors de ces stages, les clients s’initient à l’alpinisme et s’acclimatent à l’altitude pendant 3 jours, puis tentent le sommet les 2 derniers jours » poursuit Jérémie Crémer, « ces formules permettent de mieux préparer les prétendants à l’ascension, mais il ne faut pas oublier que d’autres superbes sommets sont plus adaptés à une initiation à l’alpinisme. »

Malgré ces nouvelles possibilités, de nombreux touristes continuent de vouloir braver la montagne sans guide et mettent en péril leur vie. « Il n’est pas rare de croiser des personnes très mal équipées à plus de 3500m. De telles inconsciences sont régulières » nous explique François Lacour, guide de haute montagne. Chaque été, les secours mènent ainsi environ 2 interventions par jour, dont 80% pour épuisement lié à une mauvaise préparation physique.

Photo sommet du Mont-Blanc 1 (© Kazaden)

Seules les personnes sportives et bien acclimatées parviennent généralement au sommet

2500m de dénivelé, voilà ce qu’il faut gravir en 2 jours pour assister à un lever de soleil à 4812m d’altitude. Le projet semble accessible à tous bons randonneurs, mais l’apparence est trompeuse ! François Lacour nous explique : « la principale difficulté ne réside pas dans la longueur de la course ou la technicité de certains passages, mais dans l’altitude ! Le sommet est à près de 5000m, et l’Homme perd 30% de ses capacités physiques à de telles altitudes. »

L’acclimatation est donc le maître mot si l’on veut réussir l’ascension. « Chaque année des centaines de personnes échouent non pas à cause de leur condition physique mais parce qu’elles ont voulu monter sans acclimatation préalable. Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut bien préparer son ascension et passer 2 jours à plus de 3500m pour habituer son corps » poursuit François Lacour.

De nombreuses alternatives possibles pour les débutants

 » Si le Mont-Blanc est bien entendu un sommet mythique, il faut rappeler aux amateurs d’aventures hors du commun, que les Alpes présentent de nombreux sommets qui n’ont pas grand chose à envier au toit de l’Europe. » insiste Jérémie Crémer, lui-même féru d’alpinisme. « Le Grand Paradis, le dôme des Écrins sont par exemple de superbes sommets pour s’initier à la haute altitude » précise t-il.

Commencer par une sortie peut-être un peu moins exigeante sur le plan physique et technique permet ainsi de mettre toutes les chances de son côté pour devenir un jour un véritable alpiniste.

Le Mont-Blanc a malgré tout encore de beaux jours devant lui

Conscientes des nombreux enjeux auxquels elles doivent faire face, les autorités chamoniardes trouvent peu à peu des solutions. Des gendarmes de haute montagne présents aux point clés de l’ascension ont ainsi depuis peu permis de limiter les problèmes liés au camping sauvage. Une réglementation est également à l’étude pour limiter l’accès du plus haut sommet des Alpes aux personnes correctement équipées et ayant réservé une place en refuge.

Les problèmes inhérents aux ascensions mythiques ne devraient pas empêcher les quelques 20.000 candidats annuels de vivre une expérience unique cet été. Glaciers majestueux, premières lueurs du jour à 4000m, vue à 360° sur les plus beaux sommets des Alpes, autant de souvenirs magiques qui accompagneront pour toujours les alpinistes qui parviendront encore cette année au sommet…

Plus d’informations sur l’ascension du Mont-Blanc : www.kazaden.com

Photo ascension du Mont-Blanc 1 (© Kazaden - Prometheus72)

 

2 voies classiques pour atteindre le sommet du Mont-Blanc

La voie normale par le refuge du Goûter

Considérée comme la plus accessible et empruntée par 2/3 des alpinistes, cette voie démarre à l’arrivée du tramway du Mont-Blanc à 2380m. Après 4 à 6h de marche et le passage délicat du couloir du Goûter surnommé couloir de la mort, les alpinistes parviennent au refuge du Goûter perché à 3835m. Après un levé vers 2h du matin et 1000m de dénivelé supplémentaire, le sommet est atteint au lever du soleil.

 

 

 

Photo ascension du Mont-Blanc 2 (© Kazaden - Janyst)

 

 

La voie dite des « 3 monts »

La première journée d’ascension est très modeste : 30 minutes de marche suffisent pour atteindre le refuge des Cosmiques (3613m) depuis l’Aiguille du Midi.

Le lendemain est une toute autre histoire : environ 6h de marche en passant successivement sous les sommets du Mont-Blanc du Tacul et du Mont Maudit.

 

 

 

 

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