Pourquoi des bradeurs acceptent-ils de payer entre 1000 et 1500 Euro  un emplacement ?

Lors de cet  « événement populaire » qui date du 15ème Siècle, les domestiques étaient autorisés à vendre les vieux objets de leur maître, une fois par an, pour se faire « un sou ».

Depuis, cette simple foire a pris le nom de  « braderie »,  pour les flamands « braaden » c’est-à-dire « rôtir » parce que des viandes et des harengs seraient rôtis pour servir aux participants,  pour les espagnols « barato » c’est-à-dire « pas  cher ».

Pour les français, qu’est devenue  la  braderie de Lille ?

Des étales sur des dizaines de kilomètres, plus de 3 millions de chineurs de toutes nationalités et plus de 10 000 bradeurs, certes on brade, on chine encore  mais surtout on mange et on boit à outrance, on mobilise 1600 policiers et gendarmes pour assurer la sécurité.

Une pollinisation qui permet au moins de féconder un bonheur éphémère.

A l’origine, il s’agissait d’un besoin « vital »  des domestiques, aujourd’hui, nous parlons de fête pour faire du  fric. Le mot « nécessité » n’est plus de mise.

Quand les uns dépensent 10 Euro les autres en gagnent dix fois plus, un argument destiné à prouver que la braderie dure « officiellement » du samedi en début d’après midi jusqu’au lundi 13 heures sans interruption, en fait, elle dure beaucoup plus longtemps. Il paraîtrait même que le lundi serait encore un jour chômé pour le personnel de la ville ?

Certes, on pourra  toujours dire qu’il faut soigner la morosité ambiante ou que cette braderie permet un rapprochement culturel au delà des frontières, mais de quelle culture parle t-on, quand tout est question d’argent ? De la culture des moules ? Des frites ? De la fabrication de la bière ou de la « bonbonaille » ?

Cette braderie n’est-elle pas un piège pour les personnes aux revenus modestes qui voudront dépenser et s’amuser comme celles qui vivent plus confortablement ?

N’est-elle pas  la rencontre culturelle du « gras » du « sucre » avec « l’alcool » ? Notre souffrance n’a-t-elle donc que cette appétence pour relever notre valeur personnelle face à la vie ?

Si, à l’origine, il s’agissait de dons (de vieilleries certes) des riches aux  pauvres, aujourd’hui, il s’agit de vendre à tout prix et n’importe quoi, bien souvent aux plus modestes pour remplir les poches d’une certaine catégorie de riches.

Mardi prochain il faudra remettre les pieds dans les sabots et, ils risquent d’être lourds à porter.

Ma conclusion ;

Une fête que l’on pourrait  appeler : « Politiquement vôtre »

Régina,
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