Dans son analyse, intitulée « Promouvoir et valoriser l’engagement des jeunes, un potentiel à développer », le groupe de recherche du « Labo des Engagements », analyse l’évolution de l’engagement, les attentes des jeunes français et aboutit à des propositions efficaces pour le développement de l’engagement et l’insertion professionnelle des jeunes.

En 2010, les jeunes de 14 à 25 ans, perçus comme oisifs, détachés et individualistes, ont une mauvaise image auprès de 65 % des français. Les jeunes ne se reconnaissent plus dans la société et rejettent de plus en plus souvent les politiques qui les concernent. Cela s’explique par les difficultés rencontrées à l’entrée dans la vie active et rend les jeunes français parmi les plus pessimistes d’Europe quant à leur avenir. Pourtant, leur engagement associatif ne faiblit pas et 29 % d’entre eux continuent à donner de leur temps pour la communauté. De récents sondages révèlent même un potentiel bien supérieur, puisqu’ils seraient 66 % à souhaiter s’engager.

Mais leurs attentes évoluent et considérant la difficulté à trouver un emploi et les contraintes liées à leur projet professionnel, étudiants et jeunes actifs doivent désormais se tourner vers des engagements plus utilitaristes, pouvant leur apporter à eux, autant qu’aux autres. Nous assistons alors à une situation paradoxale, entre des jeunes qui souhaitent s’engager mais ne trouvent pas de missions adaptées à leur recherche et des associations qui ont besoin de jeunes bénévoles compétents et dynamiques, mais qui ont du mal à en trouver.

Il devient alors impératif de mettre en place une politique capable de répondre aux besoins et aux attentes des jeunes et de redynamiser le secteur associatif. Pour cela Le Labo préconise de faciliter l’accès à l’engagement, en assouplissant les statuts existants et en développant notamment une meilleure communication auprès des jeunes et des structures d’accueil. Un important travail de valorisation doit également être entrepris auprès des établissements et des employeurs, qui méconnaissent encore les nombreux acquis de cette expérience. Pour cela, il faudrait renforcer les partenariats avec les établissements, proposer des missions au sein même des cursus et mettre en place un « certificat national de l’engagement », permettant de valoriser l’expérience et les compétences acquises lors des missions effectuées. Car au-delà de l’aide apportée aux autres, l’engagement doit être repositionné comme un formidable atout pour les jeunes, leur insertion professionnelle et un moyen d’acquérir de nouvelles compétences transposables dans l’entreprise.

Créé en 2010 par l’Agence pour le Volontariat et la Valorisation de l’Engagement (AVE), association Loi 1901, « le Labo des Engagements » est placé sous l’autorité d’un conseil scientifique auquel participent des spécialistes reconnus et a pour vocation d’analyser les évolutions du mouvement associatif et de l’engagement bénévole afin de mieux en comprendre les enjeux, les orientations et les limites et d’aboutir à des propositions efficaces pour améliorer les pratiques des acteurs et les politiques publiques.