Frédéric Flamand, nommé Directeur Artistique du Festival de Danse de Cannes

La Ville de Cannes et la Direction du Palais des Festivals et des Congrès ont le plaisir d’annoncer la nomination de Frédéric Flamand, Directeur du Ballet National de Marseille, au poste de Directeur Artistique du Festival de Danse de Cannes. Il succèdera pour deux Festivals à Yorgos Loukos, dès l’édition 2011 programmée du 22 au 27 novembre.

Considéré comme l’un des événements chorégraphiques des plus attendus de l’hexagone, le Festival de Danse de Cannes, propose depuis 1993, au rythme d’une biennale, une programmation, composée de créations mondiales, découvertes, rencontres et colloques, reflet des grands mouvements chorégraphiques actuels.

Le choix d’une personnalité qui a exercé successivement des responsabilités pour des grandes institutions vise à poursuivre et à amplifier dans la durée l’action brillamment entreprise ces dernières années par Yorgos Loukos. Celui-ci a su en effet donner au Festival de Danse de Cannes une image forte de grande scène chorégraphique dans le monde, pour devenir une référence incontestée de la création contemporaine.

Deux biennales internationales, en 2011 et 2013, seront confiées à Frédéric Flamand dont le projet artistique pour le Festival s’articulera autour d’une thématique commune aux deux prochaines éditions : Les Nouvelles Mythologies.

Le choix du thème part d’une réflexion du grand philosophe allemand Peter Sloterdijk pour qui l’homme vit un nouvel horizon mythologique, « la somme de toutes les informations et de toutes les histoires véhiculées dans nos médias produit un effet mythologique… ». La programmation du Festival de Danse de Cannes pourrait ainsi aborder les rapports qu’entretient le corps du danseur avec l’image, les techniques et les nouveaux médias, tant sur le plan historique que dans leurs développements futurs.

Selon Frédéric Flamand, « la thématique Les Nouvelles Mythologies a l’avantage de nous obliger à réfléchir à ce qui est spécifiquement humain, à la danse en tant que réappropriation du corps, à ce qui nous différenciera toujours des machines et des images, à ce que peuvent être les définitions d’un nouvel humanisme au moment où les repères identitaires changent en même temps que l’organisation de l’espace ».

Le prochain Festival de Danse de Cannes sera une invitation à découvrir ce langage universel du corps autour des expressions contemporaines. Il sera le témoin du dynamisme des grands mouvements et de la diversité des écritures chorégraphiques actuelles, mais aussi une plate-forme favorisant l’éclosion de nouveaux talents en les inscrivant sur la scène internationale, sans oublier la mise en lumière des talents régionaux. »Je dois avouer que la perspective de diriger le nouveau  Festival de Danse de Cannes m’apparaît particulièrement  intéressante d’autant que j’ai toujours été séduit par la création de concepts désireux de les partager avec d’autres artistes chorégraphes; démarche que je poursuis en tant que Directeur du Ballet National de Marseille », conclut Frédéric FLAMAND.
« La personnalité de Frédéric Flamand et son parcours professionnel doivent garantir  l’articulation indispensable  entre l’ancrage régional et l’aura nationale comme internationale d’une telle manifestation, dont le rayonnement dépasse les frontières azuréennes et hexagonales » ajoute David LISNARD.

En prenant la direction du Ballet National de Marseille en 2004, Frédéric Flamand a situé son projet « entre mémoire et innovation » ; ce n’était pas pour parler de mémoire d’un côté et tenter d’innover de l’autre. Le mot « entre » impliquait pour lui la communication, que ce soit pour son travail ou pour les œuvres qui seraient demandées à des chorégraphes invités. Danse classique, danse contemporaine sont des étiquettes destinées à clarifier la connaissance et l’appréhension des phénomènes mais qui dit étiquette sous-entend également limite et enfermement. Flamand est partisan pour le Ballet National de Marseille d’une vision transversale des choses : que ce soit pour les disciplines ou pour les techniques.

Dès le départ, l’itinéraire de Frédéric Flamand est inscrit sous le triple signe de la rencontre, du dialogue et d’une certaine utopie teintée de réalisme. Il fonde en 1973 le groupe Plan K : il y interroge le statut et la représentation du corps humain en intégrant au spectacle vivant les arts plastiques et les techniques de l’audiovisuel, jetant ainsi les bases de la démarche interdisciplinaire qui alimente son travail jusqu’à ce jour.

Plan K développe d’emblée ses activités à l’échelle internationale et la reconnaissance dont il bénéficie à l’étranger lui permet d’asseoir sa position. Convaincu de l’importance pour une compagnie d’être attachée à un lieu qui permet les rencontres, Frédéric Flamand ouvre à Bruxelles en 1979 un centre multi-arts dans une ancienne raffinerie de sucre d’une superficie de 4000 m2. Là sont accueillis des artistes issus de différentes disciplines tels Bob Wilson, William Burroughs, Charlemagne Palestine, Steve Lacy, Pierre Droulers, Philippe Decouflé, Marie Chouinard, Michael Galasso, Thomas Schütte, Joy Division, Eurythmics, etc…. La Raffinerie est également un lieu de travail où s’installe à un niveau international un dialogue entre la danse, les arts plastiques, la musique, les arts audiovisuels, prolongeant ainsi la vocation initiale de Plan K.

C’est à la Documenta 8 de Kassel où il est invité avec le spectacle  » If Pyramids Were Square  » réalisé en 1987 en collaboration avec le plasticien Marin Kasimir que Frédéric Flamand rencontre l’artiste vénitien Fabrizio Plessi. Il développera avec celui-ci une trilogie qui aborde la problématique de la technologie envisagée à trois époques différentes : « La Chute d’Icare » (1989) envisage la Renaissance et les techniques artisanales. Ce premier volet de la trilogie, créé sur une musique originale de Michael Nyman, est une commande de Gerard Mortier, alors Directeur de La Monnaie, Opéra National de Belgique. La création d’Icare à La Monnaie renforcera la présence de Frédéric Flamand sur les grandes scènes internationales.

Suivront ensuite « Titanic » (1992) qui parle de la révolution industrielle lourde du début du XXe siècle, et « Ex Machina » (1994) qui évoque la fin du XXe siècle et la prolifération des technologies de l’image et de la communication. Ce spectacle a été invité, en 1995, à La Biennale de Venise.

En 1991, Frédéric Flamand est nommé directeur artistique du Ballet Royal de Wallonie, une compagnie néoclassique qu’il rebaptise Charleroi/Danses, Centre chorégraphique de la Communauté française de Belgique pour insister sur l’implantation exacte de la compagnie dans une ville industrielle en pleine reconversion et sur les différentes missions qui lui sont confiées. C’est à partir de cette nomination qu’il intensifiera dans son travail l’intégration de la technique classique de danse et des techniques contemporaines, convaincu qu’il est plus fécond de les faire dialoguer que de les opposer.

Avec Charleroi/Danses, Frédéric Flamand assure à la fois son travail de création, la coproduction de différentes compagnies de la Communauté française de Belgique, la mise en place d’un programme de formation à l’intention des danseurs professionnels et l’organisation de biennales internationales de danse. Ces dernières sont déclinées suivant des thèmes choisis en fonction de leur pertinence par rapport à la situation de l’être humain dans un environnement contemporain : « Corps et Machine »s en 1994, « Vitesse et Mémoire » en 1996, « Gender » en 1998. Que Frédéric Flamand puise ses sources d’inspiration dans le passé ou dans l’époque contemporaine, il se soucie d’abord d’interroger le statut du corps contemporain dans ses rapports à son environnement, ce corps qui est l’outil privilégié du danseur.

En 1996, Frédéric Flamand entame sa réflexion sur les rapports de la danse et de l’architecture, tous deux arts de la structuration de l’espace. Pour le spectacle « Moving Target », il choisit de travailler avec les architectes new-yorkais Elisabeth Diller et Ricardo Scofidio en s’inspirant des Carnets non censurés de Vaslav Nijinski, l’un des premiers danseurs classiques à jeter des ponts vers la danse contemporaine. Suit la création des spectacles « E.J.M. 1 » et « E.J.M. 2 » à partir des travaux de Eadward James Muybridge et Etienne Jules Marey, toujours en collaboration avec Elisabeth Diller et Ricardo Scofidio. « E.J.M. 2 » est réalisé pour le Ballet de l’Opéra National de Lyon, « E.J.M. 1 » pour la Compagnie Charleroi/Danses – Plan K. Les deux spectacles sont présentés en première à l’Opéra National de Lyon.

En 2000, Frédéric Flamand crée « Metapolis » avec l’architecte irako-britannique Zaha Hadid, lauréate en 2004 du Pritzker Price, équivalent pour l’architecture du Prix Nobel. En 2000 également, Frédéric Flamand rencontre Jean Nouvel, à l’occasion d’une commande qui lui est faite pour l’Exposition Universelle de Hanovre. Le spectacle qui résultera de leur collaboration « The Future of Work » sera vu par plus de 600.000 personnes pendant les cinq mois de sa présentation. Cette réalisation s’inscrit parfaitement dans le souci de Frédéric Flamand de gagner à l’art de la danse les publics les plus larges possibles. C’est cette même attitude qui l’a amené à faire alterner dans son parcours les présentations de son travail sur les scènes traditionnelles et dans des lieux inusités : un train de laminoir ou une piscine à Charleroi, l’Arsenal à Venise pour ne retenir que quelques exemples.

En 2001, il crée le double spectacle « Body/Work » et « Body/Work/Leisure ». Une prolongation de la collaboration avec l’architecte Jean Nouvel. Le spectacle est présenté en première au Festival International de Danse de Cannes.

L’intérêt de Frédéric Flamand pour le dialogue entre danse et autres disciplines artistiques incite la Biennale de Venise à lui confier la direction artistique du Premier Festival International de Danse Contemporaine de la Biennale de Venise en 2003. Comme pour les biennales de Charleroi, Frédéric Flamand choisira pour cette première édition du festival, un thème d’actualité, à savoir Body/City qui envisage les rapports de l’être humain et de la ville en rassemblant des compagnies issues de divers continents. Il inaugurera le festival avec la création de « Silent Collisions », réalisé avec l’architecte californien Thom Mayne.

Depuis avril 2004, Frédéric Flamand est professeur à l’Université d’Architecture de Venise pour la mise en place d’ateliers de créations interdisciplinaires axés sur la danse. En septembre 2004, il est nommé conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Marseille et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Directeur Général du Ballet National de Marseille et de son École Nationale Supérieure de Danse.

Frédéric Flamand est Officier des Ordres des Arts et Lettres de la République Française.

Les spectacles de Frédéric Flamand sont présentés sur les grandes scènes internationales : Het Muziektheater- Opéra d’Amsterdam, Edinburgh International Festival, Lucent Danstheater / Den Haag, Hebbel Theater / Berlin, South Bank Center / London, Théâtre National de Bretagne / Rennes, Centro Cultural de Belem / Lisboa, Brooklyn Academy of Music / New York, Lirio Hall / Tokyo, GREC Festival / Barcelona, Biennales de Sao Paulo et Venezia, Festival de Marseille, Festival Roma Europa, Singapore Arts Festival, Shanghai Opera House, Maison des Arts de Créteil, Biennale de Lyon, Auditorium de Dijon, Budapest Opera House, Ataturk Centre Istanbul, Grand Théâtre de Genève, Festival de beiteiddine – Liban, Le Carreau – Forbach, Opera de Leipzig, Festival International de danse de Cannes, Teatro Arriaga – Bilbao, Arsenal de Metz, Festival de Bregenz, Hippodrome de Douai, Festival de Cervantino – Mexique, Teatro Alfa – Sao Paulo, Le Manège – Maubeuge, Kampnagel Hamburg, Odyssud Blagnac,..