Alors que les députés ont examiné en deuxième lecture dès lundi le projet de loi de régulation bancaire et financière, la chambre nationale des conseillers en investissements financiers (CNCIF) souhaite qu’un statut encadre les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI). Elle fait entendre sa position par la voix de son président Stéphane Fantuz. Explications.

Le Parlement a entamé lundi l’examen en deuxième lecture du projet de loi de régulation bancaire et financière.

A cette occasion, Stéphane Fantuz, président du CNCIF rappelle la nécessité de donner un vrai statut aux conseillers en gestion de patrimoine.

Bercy proposait un projet d’organisation des professions financières, du crédit et de l’épargne en donnant uniquement une « appellation » de CGPI, la CNCIF a jugé la proposition inadaptée. Elle plaide pour un véritable statut des indépendants et réfute l’idée de dépendre d’une autorité de tutelle supplémentaire. Par ailleurs, la CNCIF appelle à mieux protéger le consommateur-épargnant qui fait de plus en plus appel à la profession.

Un récent sondage de TNS Sofres vient d’ailleurs appuyer ce constat : 58% de ces conseillers affirment avoir conquis de nouveaux clients depuis deux ans, contrairement aux banques de réseau et aux banques privées (15% des clients qui les rejoignent ont délaissé un banquier privé).

La CNCIF invite également les parlementaires à légiférer afin de différencier les CGPI des conseillers dépendants d’un établissement financier. Une distinction particulièrement importante compte tenu que les CGPI sont avant tout là pour affirmer leur expertise et leur conseil dans une démarche indépendante.

La CNCIF prône aussi un élargissement des compétences des associations CIF agréées par l’autorité des marchés financiers ; celles-ci pourraient ainsi superviser la future profession de conseil en gestion de patrimoine indépendant.

A l’heure où les Français déboussolés par la crise, déçus par leur banquier, se tournent vers les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI), l’abandon d’un tel statut serait contradictoire avec la volonté affichée de toute part de mieux encadrer les opérations financières et patrimoniales. De plus, il ne serait pas équitable d’entretenir un flou législatif entre les conseillers indépendants et ceux rattachés aux établissements financiers.

Comme l’indique avec force Stéphane Fantuz, « il faut que le législateur donne un vrai statut aux conseillers en gestion de patrimoine indépendants afin que les grands bénéficiaires soient les consommateurs épargnants grâce à une meilleure lisibilité de nos règles professionnelles ».

A propos de la CNCIF : Totalisant près de 700 professionnels, la CNCIF forte de son antériorité au travers de la CNCEF, syndicat professionnel créé en 1957 et dont elle est issue, regroupe à parts égales, des conseils en investissements financiers « patrimoine » et « entreprise », dans le cadre d’une organisation professionnelle qui préserve l’indépendance au service du client final. La CNCIF a reçu l’agrément de l’autorité des marchés financiers (AMF)