NIMES : OUVERTURE DU MUSÉE DE LA ROMANITÉ…

Face aux Arènes bimillénaires, en plein centre de Nîmes, le Musée de la Romanité ouvre ses portes le 2 juin 2018.

Bâtiment contemporain conçu par Elizabeth de Portzamparc, ce nouveau musée au rayonnement international constitue un splendide écrin pour présenter au public quelque 5 000 œuvres patrimoniales, dont la valeur archéologique et artistique est exceptionnelle. Il accueillera également des expositions temporaires, à l’instar de « Gladiateurs, héros du Colisée », qui reviendra tout l’été sur cette période captivante de l’Histoire à laquelle la ville est intimement liée.

Célèbre pour son riche passé antique, Nîmes met en valeur le remarquable état de conservation de ses monuments romains dans un centre-ville repensé. Entre nouveaux jardins urbains et places réaménagées, le cœur de ville offre un cadre plein de charme à la découverte patrimoniale comme à la flânerie.

Pourquoi un Musée de la Romanité ?

En 2006-2007, lors des fouilles préventives précédant les travaux des allées Jaurès, une domus (maison romaine) et deux mosaïques, dites d’Achille et de Penthée, ont été mises au jour.

En excellent état de conservation, elles sont qualifiées par les spécialistes de « plus belles pièces après celles de Pompéi ».

C’est cette découverte qui a renforcé la volonté de Jean-Paul Fournier, Maire de Nîmes, de mettre à l’ordre du jour le projet d’un musée contemporain pour présenter ces œuvres d’une grande rareté, ainsi que celles conservées dans le musée archéologique de Nîmes datant du XIXe siècle, devenu trop étroit.

La Ville a souhaité valoriser et transmettre ce magnifique patrimoine dans un édifice adapté aux exigences muséographiques et aux attentes du public d’aujourd’hui. Poursuivant le processus engagé depuis des siècles à Nîmes – s’inspirer du bâti ancien tout en s’ancrant dans la modernité –, la Ville s’est dotée d’un espace résolument contemporain de 9200 m2 présentant environ 5 000 œuvres sur les 25 000 que compte le musée.

D’autres pôles archéologiques complémentaires existent. Ils révèlent la richesse des vestiges de la région, haut-lieu de l’Antiquité romaine.

Nîmes, avec ce nouveau musée, établit un dialogue entre les monuments, la cité ancienne et l‘architecture d’aujourd’hui.

« Révélateur de l’enracinement de l’identité nîmoise dans son passé romain, le Musée de la Romanité est l’un des projets architectural et culturel les plus marquants de ce début de siècle pour la Ville de Nîmes, mais aussi, plus largement, pour toute la région.

Guidés par l’exigence forte de valorisation et de transmission de notre magnifique patrimoine aux générations futures, nous avons tout mis en œuvre afin que ce musée soit une vitrine exceptionnelle pour nos impressionnantes collections archéologiques, restaurées à cette occasion.

Le Musée de la Romanité s’inscrit ainsi parfaitement dans la philosophie de la candidature de Nîmes au Patrimoine mondial de l’Unesco sur le thème de « L’Antiquité au présent ».

Jean-Paul Fournier,

Maire de Nîmes

En effet, le Musée de la Romanité est un bâtiment ouvert sur la ville, en plein centre de la cité face aux Arènes, qui offre aux visiteurs une immersion unique dans la civilisation romaine en Méditerranée.

Le cœur de Nîmes bat au rythme d’une histoire vieille de 2 500 ans

En permanence, l’identité romaine, avec ses monuments phares

– les Arènes, la Maison Carrée, la Tour Magne, le Temple de Diane… –, accompagne Nîmois et visiteurs.

Les découvertes archéologiques, leur préservation et leur réemploi tout au long de son développement assurent à la ville une physionomie exceptionnelle. Nîmes s’est en effet agrandie en tissant des liens étroits entre histoire et modernité. Au tournant du second millénaire, elle poursuit son inscription dans son temps, tout en respectant son passé, avec la construction du Carré d’Art par le Britannique Norman Foster en 1993 et, aujourd’hui, par celle du Musée de la Romanité, face aux Arènes, par Elizabeth de Portzamparc.

CONCEPTION DU MUSÉE, L’ANTIQUITÉ AU PRESENT

Important complexe de la culture romaine, à la fois musée innovant, jardin archéologique et lieu de vie, le Musée de la Romanité est l’un des plus grands projets architecturaux et culturels contemporains en France.

Ses exceptionnelles collections archéologiques comportent 25 000 pièces, dont environ 5 000 sont présentées sur 3 500 m². Elles invitent à une expérience historique unique à travers 25 siècles d’histoire grâce à une muséographie immersive.

La Ville de Nîmes offre désormais un écrin à la hauteur de ses collections archéologiques. Ce bâtiment répond à une triple ambition : préserver ce patrimoine, le partager avec les Nîmois et les visiteurs du monde entier, le transmettre aux générations futures. Son emplacement, en plein centre historique de Nîmes, établit un dialogue unique avec l’histoire de la cité.

Un site d’exception

Face aux Arènes nîmoises, le Musée se trouve en bordure de l’Écusson, dans le cœur historique de la ville. Traversé par les vestiges du rempart romain, il prend place sur l’épine dorsale du site, autrefois limite entre la ville moyenâgeuse et la ville moderne.

Sur ces vestiges se superposent vingt siècles de strates urbaines et autant de morceaux d’architectures. C’est là le patrimoine exceptionnel de la ville de Nîmes.

Comme soulevé au milieu des témoins du passé, le musée est conçu comme la porte d’entrée d’un parcours urbain : par un dispositif de percées urbaines et une mise en scène des perspectives, les trésors du patrimoine romain et celui plus moderne de l’architecture bâtie autour sont valorisés. Les axes et liens créés entre les rues et les places attenantes au site offrent une grande perméabilité urbaine et de nouveaux parcours à travers la ville.

Un concours d’architectes

Lancé en juin 2011, le jury du concours a retenu trois dossiers parmi les 103 candidatures réceptionnées, avant de déclarer lauréat, un an plus tard, le projet de l’agence 2Portzamparc dessiné par Elizabeth de Portzamparc.

Au-delà du projet urbain et architectural du musée, Elizabeth de Portzamparc a également conçu sa muséographie, son architecture intérieure et des éléments de mobilier. Il en résulte un projet d’une grande cohérence.

Un bâtiment conçu par Elizabeth de Portzamparc

Dans son activité d’architecte et d’urbaniste, Elizabeth de Portzamparc conçoit ses bâtiments comme des symboles architecturaux porteurs de valeurs, des repères urbains forts qui structurent et habitent avec justesse les lieux où ils s’installent. Appliquant ses réflexions sur l’identité des villes et des métropoles, ses équipements renforcent les qualités du contexte dans lequel ils s’insèrent. D’une architecture légère et épurée, favorisant les espaces traversants et une relation forte avec la nature, ils communiquent des valeurs collectives facilement identifiables et instaurent un dialogue avec le paysage urbain environnant. Grâce à sa double approche sociologique et architecturale, elle combine l’exigence de la portée sociale, urbaine et écologique avec une réalisation optimale de la forme.

Ouverts sur la ville et sur ses habitants, ses projets sont pensés comme des lieux « à vivre » que l’on s’approprie aisément : une architecture favorisant les interconnexions spatiales et humaines, support d’animation locale et de qualité de vie pour ceux qui la pratiquent.

Un musée ouvert sur la ville

Le bâtiment s’organise autour d’une rue intérieure suivant les traces de l’ancien rempart augustéen. Accessible à tous, ce passage public crée une ouverture visuelle et relie le parvis des Arènes au jardin archéologique. En traversant le rez-de-chaussée du musée entièrement transparent, les visiteurs et promeneurs sont invités à la découverte. En son centre, un atrium de 17 m de haut révèle un fragment du propylée du Sanctuaire de la Fontaine, dans une reconstitution spectaculaire de ce lieu sacré datant de la fondation de la cité pré-romaine. Cette restitution publique inédite invite à la découverte de l’ensemble des collections et contenus du musée.

Depuis ce passage, il est également possible de rejoindre la librairie du musée, le café, ou le restaurant avec vue imprenable sur les Arènes, La table du 2, tenu par le Chef Franck Putelat, 2 étoiles au Michelin pour Le Parc à Carcassonne.

Grâce à des ouvertures disposées en façade, de multiples points de vue sont offerts sur les Arènes et sur le jardin archéologique.

Tout au long des espaces d’exposition, un dialogue constant est maintenu entre la muséographie et l’extérieur, faisant pénétrer la ville dans le musée.

La création d’un dialogue architectural

Le Musée de la Romanité dépasse la simple fonction d’exposition : il est conçu comme une porte d’entrée pour la compréhension de la ville et de son histoire. Plus largement, il offre une lecture exceptionnelle de l’empreinte de la civilisation romaine en Méditerranée.

Le choix d’un geste architectural contemporain face à un monument, tel le Carré d’Art il y a quelques années, inscrit le musée dans la tradition nîmoise. C’est une nouvelle vision de la place du parvis et

de la courbe des Arènes que le musée offre aujourd’hui : sa légèreté, face à la massivité classique, crée un dialogue architectural fort entre deux bâtiments séparés par deux mille ans d’histoire.

Les façades : un écrin et oeuvre à part entière

Les façades constituent la ponctuation finale d’un bâtiment, elles ont la double fonction identitaire et pratique. Elles sont les cartes de visite des bâtiments et communiquent ainsi leurs valeurs.

Situé à l’entrée de la ville ancienne, le musée laisse apparaître les Arènes depuis la rue de la République à travers son rez-dechaussée transparent : il annonce le spectacle, attire et surprend.

Le drapé souple de la façade évoque la toge romaine et les carreaux de verre qui la constituent conjuguent la transparence moderne et la tradition d’un art majeur romain : la mosaïque. Elle évoque ainsi avec subtilité un élément phare des collections du musée. Cette peau de verre translucide se compose de près de 7 000 lames de verre sérigraphié couvrant une surface de 2 500 m².

Les reflets et les ondulations de cette mosaïque de verre changent selon les différents moments de la journée. Œuvre dans l’œuvre, elle offre des reflets cinétiques, des variations de reflets subtiles en fonction de l’angle, des inclinaisons, des creux et bombés, qui accentuent son mouvement et la métamorphosent sans cesse au fil des heures et des saisons, créant un dialogue avec la ville en reflétant les couleurs, la lumière et la vie environnante.

 

« J’ai longuement analysé les Arènes et me suis interrogée sur la notion même de bâtiment contemporain et comment exalter les 21 siècles d’histoire de l’architecture qui séparent ces deux bâtiments. Concevoir une architecture légère, rendue possible par la technologie actuelle, m’a semblé une évidence, ainsi que d’exprimer les différences entre ces deux architectures à travers un dialogue juste, basé sur leur complémentarité. D’un côté un volume circulaire, entouré par les verticales des arcs romains en pierre et bien ancré au sol, de l’autre un grand volume carré, en lévitation et entièrement drapé d’une toge de verre plissé. »

Elizabeth de Portzamparc

Le toit terrasse : une vue panoramique sur Nîmes

Le toit terrasse végétalisé a été pensé comme une cinquième façade ouverte sur le ciel. Point culminant du parcours ascensionnel, il ponctue la visite en offrant un belvédère avec une vue prodigieuse à 360° sur Nîmes et sur ses 26 siècles d’Histoire, avec en premier plan les Arènes et plus loin la Tour Magne, érigée sur une tour du rempart gaulois. Espace public accessible à tous, lieu de rencontre, cette place haute fait monter l’espace urbain dans le musée.

Le jardin archéologique : musée végétal et lieu de vie

Aménagé autour de l’enceinte romaine et d’autres vestiges découverts au moment des fouilles de terrassement, le jardin archéologique est pensé comme un « musée végétal ». Toutes les traces de l’Histoire ont été préservées et restaurées et sont aujourd’hui rendues accessibles gratuitement à l’ensemble des visiteurs et promeneurs.

Cet espace végétal public de 3 500 m² est structuré en trois strates correspondant aux grandes périodes – gauloise, romaine et médiévale – du parcours muséographique, enrichissant ainsi le propos scientifique. Un site sur la tradition romaine de l’agriculture urbaine complète le jardin.

Pour chaque niveau, arbres, arbustes et plantes vivaces ont été choisis en fonction de leur époque d’introduction, au gré des échanges, des influences et des occupations.

Au-delà de sa vertu scientifique, le jardin archéologique offre un nouveau lieu de nature en ville aux visiteurs et aux passants.

Entièrement désenclavée, la parcelle est directement connectée au tissu urbain environnant : les accès reliant la rue Ducros à la rue de la République permettent de le traverser comme un espace public.

Il constitue ainsi un lieu de passage et de rencontres, créant un nouveau lieu de convivialité urbaine. Il peut également être un point de départ à la découverte du musée et de ses collections.

PARCOURS DU MUSÉE DE LA ROMANITE

Mieux connaître et comprendre la civilisation romaine est l’enjeu majeur du Musée de la Romanité à Nîmes. L’Histoire y est racontée par les témoins matériels – vestiges issus des fouilles archéologiques menées au fil des siècles – et immatériels – reconstitutions, évocations multimédia. Illustrant le passé exceptionnel de la ville, lieu de référence sur l’Antiquité romaine, les œuvres sont mises en valeur par une muséographie novatrice et proposent aux visiteurs une expérience unique à travers 25 siècles d’histoire.

Le Musée de la Romanité offre un parcours du VIIe siècle avant notre ère (Âge du Fer, période gauloise) jusqu’au Moyen Âge, augmenté de plusieurs collections d’érudits des XVIIIe et XIXe siècles. Son ouverture sur la ville, notamment la vue sur les

Arènes ou le toit terrasse d’où l’on aperçoit les monuments importants, est exemplaire du lien entre l’empreinte romaine visible dans les collections et celle visible dans Nîmes aujourd’hui où s’épanouissent in situ les nombreux vestiges d’une des plus grandes civilisations de l’Antiquité.

L’établissement concilie les exigences scientifiques d’un musée avec une volonté pédagogique destinée à intéresser un large public, grâce à la mise en œuvre de programmes multimédia, documentaires audiovisuels, projections immersives, réalité augmentée, visites virtuelles et cartographies interactives.

Le principe muséographique

Le principe muséographique retenu ici consiste à « faire parler les objets », c’est-à-dire à les replacer dans le contexte de leur création et de leur usage. Ce principe est un fil directeur qui s’inscrit au sein de trois axes d’interprétation :

Un axe topographique centré autour de la source de Nîmes : sur ce site, est née la vénération de la divinité indigène de la source donnant à la ville de Nîmes son nom, Nemausus. À l’époque romaine s’établit aux abords de cette même source le sanctuaire de la Fontaine, complexe destiné au culte impérial. Détruit, il devient abbaye Saint-Sauveur de la Font au Xe siècle, avant d’être réaménagé en Jardins de la Fontaine au XVIIIe, époque de la redécouverte archéologique du site antique.

Un axe civilisationnel : il s’agit de faire ressortir les rencontres entre les peuples et leurs échanges éventuels.

L’objectif est la compréhension du « comment » et du « pourquoi » de la formation, de l’union
et/ou de la disparition de cultures ou phénomènes grâce à un dialogue entre l’objet et un outil d’interprétation : la monnaie pour le commerce, l’épigraphie (étude scientifique des inscriptions gravées) pour le phénomène de l’écriture, les stations, comptoirs, la via Domitia pour les infrastructures et mobilités, etc.

Un axe comparatif : il établit un rapprochement avec des monuments ou structures romaines qui définissent des jalons de la romanité, depuis la proche Narbonnaise jusqu’au bassin méditerranéen romanisé (Italie, Espagne, Turquie, Tunisie, etc.).

L’interaction entre les objets et leur histoire est donc fondamentale.

Elle permet de comprendre l’instauration et la diffusion des modèles romains, leur permanence et l’intérêt qu’ils continuent à susciter. Le but ? Rendre vivante l’approche du monde romain, non seulement en décrivant les objets, mais en les interprétant pour donner à voir les enjeux humains et sociétaux, les modes de vie, les prouesses techniques, les talents artistiques…

Le Musée de la Romanité, indissociable de son territoire urbain et rural

Les objets conservés au musée sont le plus souvent de provenance locale (agglomération nîmoise) ou régionale (département du Gard). Quand le contexte de la découverte est connu, il est, dans la mesure du possible, restitué dans la présentation au public. Le musée souhaite montrer le rôle polyvalent que jouait la colonie latine de Nemausus et les liens qu’elle avait tissés avec les agglomérations secondaires de sa cité. L’expérience de visite du musée permet ainsi d’appréhender l’empreinte de la civilisation romaine sur la ville. Elle agit comme un portail vers une compréhension des lieux de la romanité présents dans la région.

L’entrée principale

Exemplaire du passage de l’Antiquité à nos jours, l’entrée principale du musée a été aménagée dans le prolongement de l’ancien rempart augustéen. Elle fait directement référence à la naissance de Nîmes, puisqu’un imposant vestige du sanctuaire de la Source accueille les visiteurs. Il s’agit d’un fragment du fronton qui constituait en partie, voici près de 2 000 ans, l’entrée monumentale du sanctuaire de la Source (actuels Jardins de la Fontaine). Placé à 15 m du sol, il retrouve sa fonction de porte d’entrée, ici du musée, mais également de l’atrium, et reste visible depuis la quasi-totalité de l’exposition muséographique. Cette restitution, accessible à tous, est un élément fort marquant une volonté de partage des connaissances à l’adresse d’un public spécialisé comme d’amateurs et de curieux. Elle symbolise le lien qui nous unit avec les hommes de l’Antiquité, quelle que soit notre aire géographique, puisque le musée de Nîmes accueille des visiteurs venus du monde entier.

« Le musée a été conçu comme une porte d’entrée pour la compréhension de la ville de Nîmes. Il permet de diffuser auprès d’un très large public les richesses du patrimoine architectural nîmois. C’est également un lieu incontournable pour suivre et comprendre toute l’actualité de la recherche archéologique. »

Dominique Darde,

Conservatrice en Chef du Patrimoine, Ville de Nîmes

Les collections permanentes

Les collections permanentes sont issues de récentes découvertes archéologiques, parfois spectaculaires, ainsi que du musée archéologique de Nîmes créé au XIXe siècle. Environ 5 000 pièces (sur les 25 000 qui y sont conservées) se déploient selon un parcours chronologique et thématique, du VIIe siècle av. J.-C. jusqu’au Moyen Âge, sans oublier le legs romain au XIXe siècle. Les visiteurs contemplent des mosaïques, des statues en bronze, en marbre… dans un état exceptionnel, collectées au fil des siècles et restaurées, pour certaines encore jamais dévoilées. Des objets de la vie quotidienne – en verre, céramique, métal – ainsi que des monnaies ou des inscriptions, complètent ce vaste panorama illustrant le génie d’une des plus grandes civilisations de l’Antiquité.

Ce musée n’est pas uniquement un musée archéologique, un musée de beaux-arts ou un musée ethnologique, c’est un lieu qui raconte l’histoire romaine à partir de ses traces matérielles à l’échelle d’une ville.

Les espaces composant l’exposition permanente forment un ensemble de 3 500 m2 (y compris la reconstitution du fronton du Sanctuaire de la Fontaine) répartis sur quatre niveaux : rez-dechaussée, entresol, premier étage, et mezzanine.

Des collections riches et variées

-un millier d’inscriptions latines

-200 fragments architectoniques

-65 mosaïques

-300 éléments sculptés (bas-reliefs et ronde-bosse)

-800 objets en verre

-450 lampes à huile

-389 objets en tabletterie (os et ivoire)

-plusieurs centaines de céramiques (sigillée, commune…)

-des objets en bronze

-12 500 monnaies antiques et médiévales d’autres catégories d’objets, moins abondantes, sont d’autant plus précieuses qu’elles s’avèrent plus rares dans le patrimoine nîmois :

15 panneaux de peintures murales romaines restaurées parmi lesquels une paroi complète du 3e style pompéien (3,50 m x 2,30 m)

-des objets habituellement périssables et dont la conservation est due à des conditions exceptionnelles (un fond de vannerie, un ensemble de petits objets en bois, une petite sculpture en ivoire d’hippopotame, provenant de comblements de puits antiques)

Des technologies innovantes

Des supports de reconstitution variés choisis parmi les technologies les plus récentes accompagnent les visiteurs tout au long du parcours. Ils les aident à imaginer l’aspect originel des bâtiments antiques et la vie quotidienne des habitants. Un visioguide existe en plusieurs langues.

Des dispositifs multimédia sont disséminés tout au long du parcours : des visites virtuelles permettent d’entrer dans une maison gauloise des environs de 400 av. J.-C. et dans une riche demeure romaine. Grâce à des animations graphiques (dessins animés et motion design), on peut par exemple observer les gestes et techniques des artisans romains dans des domaines tels que la mosaïque, la fresque, la céramique, le travail du bronze, et des cartes donnent à voir le positionnement des cités, les sites des batailles ou l’extension des zones d’influence romaine.

Des documentaires audiovisuels, des restitutions 3D, des infographies et des séquences animées abordent une large variété de sujets comme les oppida, l’armement celtique ou les fouilles archéologiques nîmoises. Des récits audio dits par une ou plusieurs voix, dont certains synchronisés avec des jeux de lumière, donnent vie aux personnages historiques et aux légendes.

Outre les œuvres exposées, on appréhende aussi les édifices romains de Nîmes, l’époque médiévale, la numismatique ou l’alimentation grâce à des applications multimédia pour bornes tactiles, des programmes interactifs et mini-jeux pédagogiques sur tables tactiles.

Des reconstitutions en mapping (cartographies dynamiques projetées ou interactives), souvent monumentales, immersives et synchronisées avec des jeux de lumières, abordent des thèmes divers comme la source originelle de Nîmes, l’épigraphie ou les carrières romaines. À noter encore, un dispositif de captation vidéo du visiteur restituée sur grand écran offre l’occasion de s’admirer habillé d’une toge ou d’autres vêtements romains !

Que ce soient les dispositifs de réalité augmentée, les panoramiques interactifs à 180° ou encore le mur d’images interactif (dispositif scénographique unique et innovant), tout est fait pour projeter les visiteurs dans le passé, afin de leur faire découvrir la vie des hommes dans l’Antiquité, l’évolution de leurs savoir-faire et les chefs-d’œuvre qu’ils ont produits.

Les boîtes du savoir

À la disposition des visiteurs, des boîtes blanches lumineuses, appelées « boîtes du savoir », ouvrent les trois sections chronologiques du parcours. Il s’agit d’un procédé créé par Elizabeth de Portzamparc pour servir d’introduction aux différentes séquences : des cartes, des frises chronologiques, des écrans présentent et contextualisent la période considérée.

Un parcours chronologique et thématique

Structuré en grandes périodes – préromanité, romanité, postromanité –, le parcours invite à appréhender la société en quatre phases : la période gauloise d’avant la conquête, le processus de romanisation, le Moyen Âge et enfin le legs romain, c’est-à-dire l’intérêt porté, à travers les siècles, à la civilisation romaine.

La préromanité

Nîmes a connu un essor très précoce et bien antérieur à la période romaine. Dès le milieu de l’Âge du Fer, elle est en effet la principale agglomération du Languedoc oriental. L’existence d’un foyer urbain sur l’actuel emplacement de la ville de Nîmes, où une culture singulière s’est développée, est une originalité soulignée dans le parcours.

Un peu d’histoire

Il faut attendre la fin du VIe siècle avant notre ère pour voir un premier village s’établir sur les pentes sud du mont Cavalier de Nîmes. Attirés par la Source de la Fontaine, ces peuples se sédentarisent et fondent un oppidum se développant sur 30 hectares, cerné d’une enceinte dominée par une puissante tour de guet qui servira de base à la future Tour Magne.

L’agglomération joue sans doute, dès cette époque, un rôle économique important. La plaine est jalonnée de nombreuses routes et chemins desservant un réseau de fermes et d’enclos funéraires et conduisant aux autres oppida et comptoirs commerciaux de la région. De tels lieux ont permis la rencontre des peuples, comme en témoigne par exemple l’écriture gallo-grecque, très bien représentée dans les collections épigraphiques du musée.

Au musée

Les visiteurs sont invités à s’immerger dans le territoire nîmois en abordant les spécificités qui ont permis l’implantation des premiers hommes et leur sédentarisation autour de la Fontaine, qui a donné naissance à la cité nîmoise. Afin de montrer comment s’est opéré le processus de romanisation à Nîmes au cours de l’époque préromaine, le musée dispose de collections qui renseignent aussi bien sur le degré de développement des populations indigènes (statuaire, inscriptions gallo-grecques, mobilier archéologique de la maison gauloise de Gailhan, objets de la vie quotidienne aux deux âges du fer), que sur les premiers témoignages de la pénétration de la culture italique (mobiliers de tombes des IIe et Ier siècles avant notre ère).

Reconstitution de la maison gauloise de Gailhan

La séquence préromaine est ponctuée par la reconstitution de la maison gauloise de Gailhan, témoignage d’un habitat du milieu de l’Âge du Fer en Languedoc oriental. Elle date de la fin du Ve siècle av. J.-C. et a été fouillée par Bernard Dedet de 1978 à 1981 sur l’oppidum du Plan de la Tour à Gailhan (Gard). Les données sont abondantes et d’une qualité exceptionnelle, du fait des circonstances particulières de la destruction de la maison : elle s’est effondrée brutalement, engendrant une fossilisation de son contenu – de nombreuses céramiques écrasées sur le sol d’occupation ont pu être reconstituées. Ces facteurs rendent possible une interprétation ethno-archéologique du site. La reconstitution permet en effet d’appréhender les compétences mises en œuvre par les Gaulois, ainsi que leur mode de vie : la conception et la réalisation de l’habitat, l’aménagement intérieur (foyer décoré, banquettes en pierre sèche qui devaient être recouvertes de peaux, de paillasses), les ressources (viandes, céréales, légumineuses…) et leur mode d’exploitation (part de la chasse et de la cueillette par rapport à l’élevage et l’agriculture), les activités domestiques dont le foyer culinaire, les objets tels que des céramiques servant au stockage des denrées, à la préparation, à la cuisson, au service des aliments (jattes, bols…).

Bel exemple de l’apport des nouvelles technologies à la perception et à la compréhension des vestiges anciens, un procédé de réalité suggérée offre la possibilité de matérialiser l’espace de vie, tandis que des dispositifs multimédia interactifs offrent aux visiteurs une immersion dans la vie quotidienne des Gaulois.

Transition : le temps de la conquête

Un peu d’histoire

Le deuxième Âge du Fer (425-125 av. J.-C) est marqué par les guerres puniques qui affectent la Gaule méridionale et aboutissent, dans les années 120, à l’intégration de la région au monde romain.

Aux IIe-Ier siècles avant notre ère, la ville est désormais incluse dans la première province gauloise sous contrôle de Rome, la Transalpine – qui deviendra la Narbonnaise sous Auguste.

Sa croissance économique et démographique se traduit par une extension de l’habitat au sud et à l’est, débordant un peu son cadre antérieur. La trame urbaine se densifie de manière sensible au cours du Ier siècle avant notre ère. La pénétration de la culture latine s’effectue assez lentement à travers par exemple l’introduction progressive de nouveautés architecturales. À la périphérie de la ville, de petits groupes de tombes bordent les voies ; en plaine apparaissent de grands domaines agricoles à enclos couvrant plusieurs hectares de champs et de cultures dont celle de la vigne.

Nîmes se distingue des autres établissements du Languedoc oriental par la vaste superficie de son habitat, héritée de l’agglomération du début du IVe siècle. À la fin du IIe siècle av. J.-C.,la ville s’étend sur 30 à 35 ha. On ne trouve guère de parallèles en Gaule méridionale, à l’exception d’Arles ou de Béziers. Sa tour monumentale et ses émissions monétaires sont très particulières :

Nîmes est la première ville en Languedoc oriental à battre monnaie, dès le premier quart du IIe siècle av. J.-C.

Au musée

La politique de domination romaine est montrée dès ses débuts par une sorte de couloir temporel qui matérialise au sol les traces d’une voie romaine. Dans une ambiance sonore spécifique, les visiteurs sont invités à découvrir les inscriptions en gallo-grec (dédicaces ou épitaphes), des tombes des IIe et Ier siècles av. J.-C., les premières monnaies, ainsi qu’une borne « géographique » énumérant les agglomérations sous l’autorité nîmoise à cette époque .

La sculpture préromaine

Une statuaire originale est produite en Gaule méridionale dans le courant de l’Âge du Fer. Elle s’inscrit dans le groupe bien défini des sculptures préromaines dites autrefois « gallo-grecques », dont les ateliers ont été particulièrement féconds dans la basse vallée du Rhône. Les fouilles sur divers sites ont ainsi mis au jour les bustes masculins dits « de Grézan » et « de Sainte Anastasie », les statues de Marbacum, de la Tour de Magne, des personnages assis (Villa Roma), une statue d’animal (bovidé ou animal fantastique), les linteaux de Nages (têtes coupées et chevaux), de Nîmes (têtes coupées).

Les inscriptions gallo-grecques

Les populations indigènes qui vivaient dans la région nîmoise au second Âge du Fer, d’origine celtique, parlaient la langue gauloise, caractérisée par son mode d’expression oral. Cependant, au contact de la culture hellénique qui s’était répandue sur le littoral du Golfe du Lion par l’intermédiaire de Marseille, les autochtones ont utilisé l’alphabet grec pour transcrire leur langue, quand cela leur était indispensable. C’est ainsi qu’ils ont gravé des inscriptions gallogrecques sur la pierre (des dédicaces et des épitaphes). La langue gauloise est encore mal connue et il est difficile de déchiffrer ces inscriptions dès que le texte devient un peu complexe.

Parmi les 15 inscriptions gallo-grecques conservées au musée, six sont exposées. Leurs textes ont été copiés par des érudits comme Guiran ou Séguier dès les XVIIe et XVIIIe siècles. Puis ils furent relus au XIXe siècle par les épigraphistes, qui ont étudié de façon très méthodique les nombreuses inscriptions découvertes dans la région. Il s’agit le plus souvent de dédicaces à des divinités gravées sur stèles ou chapiteaux. Des clefs de déchiffrement sont données aux visiteurs, qui peuvent ainsi s’improviser archéologues et essayer de traduire les inscriptions !

Les pratiques funéraires

Pour le premier Âge du Fer et la phase ancienne du second Âge du Fer, il existe encore très peu de données sur les nécropoles et le monde funéraire en général. En revanche, de nombreuses sépultures datant des IIe et Ier siècles avant notre ère ont été trouvées à Nîmes et dans sa proche région. Le « corpus » des sépultures de la période de transition entre l’Âge du Fer et l’époque romaine impériale (IIe et Ier siècles avant notre ère) s’est considérablement enrichi au cours des quinze dernières années, grâce à des opérations d’archéologie préventive suscitées par l’expansion de l’agglomération nîmoise.

La période romaine

Un peu d’histoire

À la fin de l’époque césarienne (44 avant notre ère), Nîmes devient une colonie à laquelle sont rattachées 24 agglomérations de second rang. Elle prend le nom de Colonia Augusta Nemausus.

L’époque augusto-tibérienne (-27 avant notre ère – 37 de notre ère) correspond à Nîmes, comme dans bon nombre d’autres villes de la Narbonnaise, à une transformation radicale du paysage urbain. Une nouvelle et vaste enceinte, longue de 6 kilomètres et enserrant près de 220 hectares, est édifiée et percée d’entrées monumentales telle la porte d’Auguste, par laquelle la voie domitienne pénètre en ville. Sous le principat d’Auguste, un atelier monétaire créé dans la cité de Nemausus émet les célèbres « as au crocodile » portant les abréviations « Col Nem » pour Colonia  Augusta Nemausus. Deux lieux voués au culte impérial sont fondés dès la période augustéenne : un sanctuaire dynastique (appelé Augusteum) sur le site de la Fontaine et un temple érigé au sud du forum, la Maison Carrée.

Au musée

Cet espace du musée, ouvert sur la place des Arènes, permet de confronter la cité d’aujourd’hui et les représentations historiques qui ont traversé les âges. Ce va-et-vient s’illustre aussi par un dispositif de réalité augmentée soulignant la proximité entre l’enceinte augustéenne et les Arènes à l’époque romaine. Des maquettes des monuments disparus, de ceux sauvegardés et de la ville romaine sont associées à des dispositifs multimédia interactifs qui donnent la possibilité de les découvrir dans leur forme et leur contexte originel et, pour certains, d’être comparés à d’autres édifices connus du monde romain. L’évocation des bâtiments publics et de l’architecture privée mettent les visiteurs en situation dans le monde romain.

L’architecture monumentale

Tout comme l’épigraphie (étude scientifique des inscriptions gravées), l’architecture monumentale constitue l’un des fils conducteurs de la visite. Elle est présente tout au long du parcours et des différentes périodes, mais une section plus spécifique lui est dédiée à ce stade, afin de bien comprendre son importance à la fois dans la ville, les équipements et l’habitat. Elle fait le lien entre Nîmes dans l’Empire et les fouilles de Villa Roma et du boulevard Jean Jaurès. Des maquettes des principaux monuments publics sont exposées, ainsi qu’un ensemble de frises, corniches et chapiteaux en calcaire ou en marbre. Le métier du carrier, évoqué grâce à ses outils, permet de comprendre les modes de construction.

Reconstitution de la domus Villa Roma

Une pièce à vivre est reconstituée, respectant le volume de l’époque, étroit et haut sous plafond. L’une des parois est ornée d’une peinture décorative significative, dont les éléments manquants sont restitués par projection.

Zoom civilisationnel : la peinture et la mosaïque

La visite se poursuit sur la mezzanine située à 2,70 m au-dessus du niveau courant de l’exposition. On y trouve un espace dédié à l’aménagement intérieur de l’habitat et son décor. Visible uniquement depuis le seuil d’entrée de cet espace afin de bien séparer les éléments existants des scénographies créées, un remarquable cubiculum – ou chambre à coucher – dit « de Brignon » est reconstitué.

Les mosaïques de petites dimensions, aux motifs souvent délicats ornés de détails (souvent les tableaux centraux de grandes mosaïques), sont présentées sur le sol de la mezzanine, tandis que certaines grandes mosaïques sont exposées sur la paroi en double hauteur de la façade jardin. Le recul depuis la mezzanine permet de les contempler dans leur globalité. On peut y admirer la magnifique mosaïque de Penthée, d’une surface de 35m2. Elle date du début du IIIe siècle de notre ère et a été découverte en 2006 au cours des travaux de réalisation d’un parking souterrain avenue Jean Jaurès.

Elle est impressionnante par ses dimensions, sa composition, ses couleurs, l’étonnante vivacité de la composition qui évoque cet épisode mythologique : Penthée, fils de la Ménade Agavé, est mis à mort par sa propre mère pour avoir méprisé Dionysos.

La superbe mosaïque sur le thème de Bellérophon fait l’objet d’un traitement particulier. Disposée sur le toit du tunnel d’une séquence suivante sur « le culte des divinités », elle est propice à une pause contemplative avant de poursuivre la visite en descendant de la mezzanine. Mise au jour en 1950 à l’occasion de travaux effectués boulevard Gambetta, cette mosaïque immortalise, sur son panneau central réalisé à partir de petits cubes de marbre, une célèbre scène de la mythologie : le combat de Bellérophon et de la Chimère. Sa taille – près de 14 m2 –, son décor, la technique utilisée et son état de conservation en font également une pièce exceptionnelle.

Zoom civilisationnel : la monnaie

On se trouve ici sous la mezzanine. Les monnaies sont mises en valeur de plusieurs manières : une série de grandes lames de verre matérialise la frise chronologique des empereurs romains et des monnaies qui leur sont associées ; en effet, comme les pièces étaient frappées à leur effigie, il est aisé de retracer leur succession au fil du temps.

Deux vitrines suspendues proposent un échantillonnage très dense du médaillier du musée. Des loupes autorisent une observation approfondie de certaines monnaies remarquables.

La fameuse monnaie appelée l’as de Nîmes bénéficie d’une vitrine spécifique. Un écran circulaire en vis-à-vis en raconte l’histoire et les anecdotes associées, jusqu’à son utilisation comme emblème de la ville.

La vie quotidienne

Cette section est traitée de manière thématique : éducation, loisirs, soins du corps, exploitation du territoire… Des dispositifs interactifs associés à des vitrines particulières montrent de façon ludique la parure, le jeu, l’alimentation, etc.

Le culte des divinités et le monde des morts

L’espace consacré à la fin de la période romaine est ponctué par une scénographie autour de la religion et du monde des morts. Les visiteurs sont invités à effectuer une sorte de parcours initiatique à travers un tunnel avant de ressortir et de découvrir les tombes encastrées dans le sol du musée.

Puis on rejoint l’escalier monumental du musée.

Transition du paléochrétien au Haut Moyen Âge

Située au niveau de l’entresol, cette transition est le trait d’union entre la période romaine et le Moyen Âge. Les visiteurs sont accueillis par le sarcophage de Valbonne, installé en majesté, un chapiteau aux décors mixtes, exemplaire d’un mélange de styles dû à des influences variées ou encore par des textes et gravures illustrant la légende de saint Baudile, un homme qui, cherchant à évangéliser Nîmes, a eu la tête coupée par les Romains. Celle-ci aurait rebondi trois fois, faisant surgir une source à chaque impact !

Période post-romaine : le Moyen Âge

Cette période se décompose en deux sous-périodes : l’époque romane et l’époque gothique.

L’époque romane

Un peu d’histoire

Parmi les ruines des constructions romaines se dressent encore la Tour Magne et la Maison Carrée. Abandonnés hors de la ville, les vestiges monumentaux de l’ancien sanctuaire de la Source, où l’on avait vénéré des divinités païennes et même l’empereur, ont été christianisés par la création, en 994, du monastère des religieuses de Saint-Sauveur, qui ont fait du Temple de Diane leur église. À l’est de la ville, des nécropoles, dont les parois des sarcophages sont souvent faites de remplois antiques, se sont établies sous la protection des martyrs saint Baudile et sainte Perpétue. De ces temps troublés peu favorables à la création artistique, les vestiges les plus élaborés qui nous sont parvenus sont des couvercles de sarcophages en pierre attribués à l’époque wisigothique.

À la fin du XIe siècle et dans le courant du XIIe, on assiste à Nîmes comme ailleurs à un renouveau lié à la consolidation du pouvoir féodal, au développement de la production agricole, de l’élevage et des échanges commerciaux. Nîmes connaît une période de prospérité et la construction de nombreux édifices, dont la plupart ont été détruits en partie au moment des guerres de religion. Entre 1786 et 1809, la démolition des bâtiments établis à l’intérieur des Arènes fait disparaître les tours médiévales du château, ainsi que les deux églises Saint-Pierre et Saint-Martin. De celles-ci, des pierres ont été recueillies sur lesquelles seront sculptées, à l’époque gothique, des scènes religieuses qui ont échappé à la mutilation.

De la cathédrale romane, il reste les premiers étages du clocher (l’étage supérieur est une adjonction gothique) et la partie gauche de la façade occidentale. Au-dessus de frises bien conservées, un chéneau décoré de mufles de lions et de feuilles d’acanthe est une imitation de celui de la Maison Carrée. Autre vestige à signaler, celui du château des Arènes, dont sont conservés des murs en petit appareil de moellons, inspirés par certaines parties du monument antique et sans doute réalisés à l’aide de matériaux empruntés à celui-ci.

Au musée

L’époque romane est mise en valeur par des sculptures en ronde bosse (fragment de statue masculine, peut-être Hérode, têtes humaines et animales), en relief (combat entre deux monstres, deux vieillards de l’Apocalypse…), ainsi que par la collection de chapiteaux et d’ornements que possède le musée. Ils sont posés sur des colonnes de différentes dimensions. En décor de fond, sur la paroi en double hauteur, on découvre les restitutions graphiques des façades d’une maison romane et d’une maison du XVe siècle.

L’époque gothique

Un peu d’histoire

La période de prospérité qui avait commencé au XIIe siècle continue à se développer au siècle suivant. L’emplacement de la ville, à proximité du débouché sur la Méditerranée qui est fourni au royaume par Saint-Gilles, puis par Aigues-Mortes, n’est pas étrangère à cette situation. L’intérêt porté par les rois de France à cette région est marqué notamment par la venue à Nîmes de

Saint Louis en 1248, 1254 et 1270, année au cours de laquelle il séjourne pendant deux mois en attendant son embarquement pour la Croisade. La ville, dont la population atteindra quelque 20 000 habitants vers 1320 (la moitié de celles de Toulouse et de Montpellier), est au XIIIe siècle une place financière florissante, avec ses Lombards, banquiers originaires de diverses villes d’Italie. Un certain déclin commence à la fin du siècle et au début du suivant avec le départ des marchands italiens et le départ d’Avignon de la cour pontificale en 1377. Il faut attendre le milieu du XVe siècle, après une longue période de troubles, pour que reprenne l’essor économique de la ville. Comme pour l’époque romane, les vestiges lapidaires sont arrivés jusqu’à nous souvent endommagés, mais ils sont essentiels comme témoins de l’existence d’une décoration monumentale à Nîmes.

Au musée

Les éléments illustrant cette période sont essentiellement des sculptures et des inscriptions. Le point d’orgue de cette section est un ensemble d’une dizaine de reliefs datant du XIVe siècle, provenant de l’église Saint-Martin-des-Arènes. Il s’agit de basreliefs récupérés en 1809 par un particulier, lorsque s’achevait la destruction des bâtiments qui s’élevaient dans l’amphithéâtre romain depuis le Moyen Âge. Ils sont entrés au musée en 1875.

À voir également un ensemble de fresques, des bustes, des fragments de décor architectural, des chapiteaux…

Le legs romain

Objets issus des collections, éléments iconographiques et dispositifs multimédia montrent le legs romain – c’est-à-dire l’intérêt porté, à travers les siècles, à la civilisation romaine – avec une place prépondérante aux grandes maquettes en liège réalisées par Auguste Pelet au XIXe siècle. Elles représentent différents monuments antiques de Nîmes, tels le Temple de Diane ou la Maison Carrée, mais aussi le Colisée à Rome, le Parthénon à Athènes… Outre le plaisir de contempler ces édifices à une échelle qui en souligne les détails, cet ensemble renseigne les historiens sur l’état de conservation de ces constructions au XIXe siècle. D’autres savants et collectionneurs sont évoqués et leurs collections visibles sous vitrines.

Dispositions muséographiques

Contempler, comprendre, apprécier

Le parcours est conçu pour une visite alternant apport de connaissances, observation des œuvres et objets, pauses dans la visite. Des assises et des espaces de repos sont installés à des endroits stratégiques ayant un véritable intérêt à la fois pédagogique et contemplatif.

Flexibilité du parcours muséographique

La densité des collections et la richesse du propos scientifique pouvant conduire à un temps de parcours conséquent (environ 2h), des coupes circuits ont été ménagés. Ils permettent aux visiteurs de fractionner leur visite ou de cibler les périodes et les thèmes qu’ils souhaitent approfondir.

Les personnes à mobilité réduite

L’ergonomie générale du parcours – des mobiliers muséographiques jusqu’à la signalétique – a été pensée pour répondre aux besoins des personnes à mobilité réduite, notamment en privilégiant les rampes et les ascenseurs. Les vitrines ont été dessinées pour optimiser l’appréhension des collections et l’utilisation des supports multimédia interactifs par les personnes porteuses d’un handicap moteur.

Fin de la visite

La visite du musée peut s’achever dans le jardin archéologique ou sur la terrasse végétalisée, véritable belvédère sur la ville, « balcon » offrant une vue d’une richesse exceptionnelle sur l’une des plus grandes civilisations de l’Antiquité. Le café et le restaurant sont également des espaces d’accueil idéaux pour échanger, bavarder en famille ou entre amis autour de plats préparés par le chef étoilé Franck Putelat. Les visiteurs peuvent ainsi s’imprégner de la romanité, avant d’aller se promener dans Nîmes pour découvrir les vestiges et monuments in situ.

Identité visuelle du musée

La typographie

La police de caractères utilisée est propre au musée. Certaines lettres ont été dessinées en s’inspirant de l’épigraphie romaine.

Cette originalité illustre le face à face architectural entre le musée et les Arènes, le présent et le passé. Cette typographie se caractérise pour son aspect à la fois innovant, élégant et… lisible !

Le logo

Un logo spécifique a été créé en employant ce lettrage très contemporain, pourtant en référence à l’écriture romaine. Il adopte la forme d’un carré pour évoquer la forme du bâti, la mise en perspective d’une construction qui dessine des artères, mais aussi des strates.

Un choix de gestion à la hauteur des enjeux internationaux du musée

La Ville a confié la gestion du Musée de la Romanité à la SPL « Culture et Patrimoine », dont elle est actionnaire principal. Présidée par Franck Proust, premier adjoint au Maire, la SPL vise la venue de 160 000 visiteurs la première année. Elle sera en charge de la promotion, la médiation, l’accueil du public et l’exploitation commerciale du musée mais aura également pour mission de faire rayonner le Musée de la Romanité à l’international.

EXPOSITION TEMPORAIRE

Gladiateurs, héros du Colisée

Du 2 juin au 24 septembre 2018

Au parcours des collections permanentes s’ajoute un espace dédié aux expositions temporaires. La première présentée au Musée de la Romanité nous apprend (presque) tout sur la vie des gladiateurs !

De nombreuses découvertes à Nîmes attestent de l’organisation de combats de gladiateurs dans les Arènes, lesquelles avaient leur propre école. Afin d’explorer cette facette passionnante de l’histoire des amphithéâtres, le Musée de la Romanité s’ouvre cet été avec l’exposition « Gladiateurs, héros du Colisée ».

Après une tournée mondiale à travers l’Europe du Nord, les États-Unis et l’Australie, le Musée de la Romanité accueille cette exposition itinérante dont c’est la dernière halte… et donc l’ultime occasion de la visiter. Cette exposition spectaculaire, ayant pour commissaire d’exposition la conservatrice du Colisée de Rome,

Dr Rossella Rea, présentera les pièces d’une dizaine de musées italiens, dont les vestiges de Pompéi du Musée de Naples.

Immersion assurée dans le monde passionnant des gladiateurs et jeux d’arènes. Une documentation scientifique rigoureuse et une scénographie innovante séduiront le grand public comme les spécialistes. Des maquettes, des courts-métrages, des reconstitutions interactives élargissent le propos en « faisant image », et donnent vie aux pièces exceptionnelles venues d’Italie et de toute l’Europe – casques, genouillères, pierres tombales, fresques, instruments de musique…

L’exposition « Gladiateurs, héros du Colisée » se développe en quatre volets.

Les combats de gladiateurs dans l’histoire

L’origine de ces combats remonte au IVe siècle av. J.-C. On en trouve des traces chez les Étrusques, mais ils se sont réellement développés dans le sud de l’Italie, probablement dans le golfe de Naples. De sanglants duels étaient alors organisés lors de cérémonies funéraires, tandis que le mort brûlait sur un bûcher.

Ils avaient pour fonction d’apaiser les dieux et de garantir le voyage du défunt dans l’au-delà.

Si les premiers spectacles de jeux de gladiateurs ont été organisés en 264 av. J.-C., également à l’occasion d’une cérémonie funéraire, ils sont rapidement devenus des symboles des victoires militaires liées aux guerres puniques qui ont fait la grandeur de l’Empire romain.

L’introduction d’animaux sauvages dans les jeux ont une autre origine. En 202 av. J.-C., une campagne militaire conduit les soldats romains en Afrique du Nord. Le continent est peuplé d’animaux sauvages, que l’on chasse au cours de grandes fêtes.

Plus tard, sous le règne de l’empereur Auguste, les combats de gladiateurs, les chasses et les exécutions de condamnés constituent un spectacle complet dans l’arène. Des animaux tels que lions, hippopotames, crocodiles et même girafes importés d’Afrique ou de Syrie effraient ou amusent le public en liesse. Certains sont dressés pour réaliser des tours spectaculaires, comme dans les cirques modernes, d’autres sont simplement présentés, comme dans les zoos actuels, d’autres encore sont destinés aux combats.

Les gladiateurs affrontaient donc des hommes ou des animaux sauvages. Les spectacles d’arène ont connu un grand succès jusqu’en 300 ap. J.-C. environ, puis ils perdirent de leur popularité.

La vie quotidienne

Notre imaginaire est modelé par la vaste filmographie existant sur le thème des combats de gladiateurs. Mais qui étaient ces hommes prêts à affronter la mort dans une arène, entourés de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs qui les acclamaient ou les huaient ? Beaucoup étaient des prisonniers de guerre recrutés pour leurs qualités de force et de robustesse, vendus comme esclaves et achetés par le propriétaire d’une école de gladiateurs ; d’autres étaient des criminels ou encore des volontaires, venus chercher l’occasion, grâce à leur bravoure, d’obtenir leur liberté ou de s’enrichir.

L’Amphithéâtre des empereurs

Édifié entre 70 et 72 ap. J.-C. sous l’empereur Vespasien et achevé en 80 sous Titus, le Colisée à Rome était le lieu incontournable de ces spectacles particulièrement prisés du public, qui trépignait d’impatience à l’idée d’admirer et d’applaudir ses héros. Son ambitieuse construction a été entièrement dédiée au spectacle et ses dimensions colossales témoignent de son importance. Son sous-sol était équipé d’ingénieux systèmes, cages, ascenseurs, tunnels pour hisser hommes et animaux dans les arènes et assurer l’exceptionnelle mise en scène de ces divertissements.

Le spectacle commence : un jour dans l’arène

Longtemps à l’avance, des affiches à l’encre rouge apposées dans Rome informaient de la date des prochains jeux, du nombre de paires de gladiateurs, du prix d’entrée, des attractions, nourriture et boissons offerts. La veille, un banquet public était servi aux gladiateurs, un dernier repas où tous les excès étaient permis.

Dès le matin, la foule se rendait à l’amphithéâtre pour assister à la procession en musique des gladiateurs présentés à l’empereur et à toute une série de spectacles préliminaires : parodies de bataille par des clowns ou animaux dressés, puis des chasses aux animaux sauvages. À midi avaient lieu quelques exécutions publiques de criminels, souvent spectaculaires. Il fallait patienter jusqu’à l’après-midi pour assister aux combats de gladiateurs. Ils entraient dans l’arène en fanfare sous les vivats du public qui attendait le spectacle d’un combat sans merci mené selon des pratiques et des rituels établis.

Pour reconnaître la défaite, un gladiateur devait poser son bouclier à terre et lever son index pour demander pitié. La foule exprimait son jugement à travers des cris et des mouvements du pouce et c’est à l’empereur que revenait la décision de vie ou de mort. Si aucune clémence n’était accordée, le gladiateur devait accepter sa mort avec dignité de la main de son adversaire. Le vainqueur recevait alors ses prix, une branche de palme et la possibilité d’engager une prochaine fois un nouveau combat. S’il survivait assez longtemps, il pouvait gagner la liberté, la célébrité et parfois la fortune.

La réalisation en chiffres

• 22 siècles d’histoire

• 3 ans de travaux

• 9 200 m2 de surface

• 5 000 œuvres exposées, parmi une collection de près de 25 000 pièces

• 3 500 m2 d’exposition, pour un total de 4 800 m2 d’espaces dédiés au public

• 700 m2 de réserves

• Auditorium de 180 places avec foyer

• Librairie boutique de 140 m2

• 400 m2 d’espaces pédagogiques en 3 salles

• Centre de documentation de 250 m2

• Salon de réception de 200 m2 (dernier étage, terrasse avec vue sur les Arènes)

• 1 restaurant et 1 café / Chef : Franck Putelat (2 étoiles Michelin)

• 3 500 m2 de jardin

Coût du projet

59,5 M€ tdc (toutes dépenses confondues) conforme au budget annoncé

Coût total supporté par la Ville : 35 398 321 €

Subventions : 24 151 678 €

• Région Occitanie : 10 m€

• Département du Gard : 6 m€

• Nîmes métropole : 5 m€

• État : 2,5 m €

• DRAC : 463 339 € pour les restaurations et la mise en valeur des vestiges romains

• CCI : 150 000 €

• ADEME : 38 339 €

fiche technique

Adresse

16 boulevard des Arènes,

30 000 Nîmes

Programme

Musée / centre de documentation auditorium / bureaux / café / boutique / restaurant / jardin archéologique

Direction

SPL Culture et Patrimoine

Bernard Reilhac :

Directeur Général SPL

Isabelle Lécaux : responsable communication

Conservation

Dominique Darde :

Conservatrice en Chef du Patrimoine

Manuella Lambert :

conservatrice adjointe

Gérard Gory : responsable du département des collections

Jean-Pascal Marron : chef de projet audio-visuel et multimédia

Maîtrise d’ouvrage

Mairie de Nîmes

Maîtrise d’œuvre Agence 2P (Elizabeth et Christian de Portzamparc)

Architecte concepteur

Elizabeth de Portzamparc

Chefs de projets

Alexandre Belle : directeur de projets

Marcio Uehara : directeur de projets

Aldo Ancieta : directeur de travaux

Sarah Coriat : chargée de projets

Daniele Di Matteo : chargé de projets

Muséographie

EDP et associés – concepteur :

Elizabeth de Portzamparc

Architecte des Monuments historiques

Alain-Charles Perrot

Architectes associés

chargés de l’exécution

A+ architecture

Gilles Gal : architecte

Julie Couderc : directrice de projet

Nicolas Desmet : chef de projet

Chef de projet

Ville de Nîmes

Joël Saas : Directeur Général

Adjoint Culture et Grands Projets –

Ville de Nîmes

Thierry Cerda : chef de projet

Paysagisme – Conception du jardin archéologique

Méristème – Régis Guignard

Les Fontaines de Paris

Programme et AMO architectural et muséographique

AG Studio

Réalisation multimédia/ audiovisuel/audioguide On-situ / Opixido

Traductions

Galith Portal

Éclairagiste

Stéphanie Daniel

Multimédia

Studio K — Mardi 8

Graphisme

Jeformule

Signalétique

Locomotion

Bureaux d’études

Économiste : L’Écho

OPC : Arteba

BET HQE : Celsius Environnement

BET structure : Sarl André Verdier

BET façade : RFR

BET fluides : Louis Choulet

BET acoustique :

Gamba acoustique

BET synthèse : C&G

Conseil sécurité et accessibilité :

CSD Faces

Calendrier

Concours :

septembre 2011 / avril 2012

Délais travaux : 32 mois bâtiment +

9 mois muséographie

Livraison : bâtiment 31 août 2017 /

Ouverture au public le 2 juin 2018

CANDIDATURE DE LA VILLE DE NÎMES AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO

La Ville de Nîmes a entrepris une démarche d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco sur le thème de « l’Antiquité au présent ». Réponse attendue pour le mois de juillet 2018 !

Nîmes est un site à haute valeur patrimoniale, qui présente une empreinte forte de la civilisation romaine à travers les monuments antiques préservés, le réemploi de pierres et ornements dans les édifices depuis la fin du Moyen Âge, et les bâtiments s’inspirant au fil des siècles de l’architecture romaine.

Historique de la démarche

Depuis 2011, la Ville de Nîmes élabore son dossier de candidature au Patrimoine Mondial de l’Unesco ; les principales étapes de validation ont été franchies avec succès et le 30 janvier 2017, l’ambassadeur de France auprès de l’Unesco a déposé officiellement, et au nom de l’État français, la candidature de Nîmes à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

La Directrice du Centre du Patrimoine Mondial a acté la validité du dossier nîmois autorisant ainsi son traitement par l’Icomos (Conseil International des Monuments et des Sites). Celui-ci a procédé fin 2017 à l’évaluation du site nîmois, de son patrimoine et son histoire mettant en perspective des enjeux contemporains de développement qui dépassent les frontières de l’Hexagone.

Nîmes démontre en effet comment une ville, avec un héritage aussi riche, continue à se développer harmonieusement sur le plan démographique, économique et urbain. Cela dans la pleine reconnaissance du patrimoine et de sa valeur universelle exceptionnelle qu’elle se doit de transmettre aux générations futures et partager avec le monde entier. L’Icomos rendra ses conclusions à l’Unesco en mai pour un vote en séance plénière fin juin-début juillet.

Un patrimoine à reconnaître et préserver

Côté préservation des vestiges, la Ville a mis en œuvre, depuis plusieurs années, la restauration de la Maison Carrée, a démarré celle des Arènes et étendu son secteur sauvegardé. L’ouverture du musée de la Romanité accroît la légitimité de la Ville à être inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco sur le thème de « l’Antiquité au présent ».

Un patrimoine à partager

La candidature de Nîmes à l’inscription au Patrimoine Mondial de l’Unesco a créé des convergences remarquables entre la ville et d’autres cités françaises et européennes fortement imprégnées de romanité : Arles, Narbonne, Vienne / St Romainen-Gal, Trèves (Allemagne), Bath (Grande-Bretagne), Tarragone (Espagne), Mérida (Espagne).

Compte tenu de sa position géographique dans l’ancienne province romaine de la Narbonnaise (régions LanguedocRoussillon et PACA), Nîmes peut prétendre jouer un rôle de cité d’accueil et d’introduction qui prépare le visiteur à la découverte des autres villes romaines. Une ligne commune pour développer un tourisme culturel hautement qualitatif verrait ainsi le jour. Les combinés Rome-Pompéi-Herculanum-Naples pourraient trouver dans le sud de la France une équivalence avec un axe de visite de Lyon-Orange-Arles-Nîmes jusqu’à Narbonne, en menant une réflexion fondée sur la complémentarité et la valorisation de ces cités au passé antique.

À noter, Nîmes appartient déjà au réseau national des « Villes et Pays d’art et d’histoire ». Le Ministère de la Culture attribue cette appellation aux collectivités locales qui mettent en valeur leur patrimoine et garantissent la compétence des guidesconférenciers, ainsi que celle des animateurs du patrimoine.

On peut ainsi se plonger dans l’histoire de la cité romaine et découvrir l’essentiel du patrimoine nîmois dans une ambiance conviviale au rythme des nombreuses visites guidées, classiques ou thématiques, organisées tout au long de l’année.

Quelques critères de sélection au patrimoine mondial

En 1972 la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies institue la Convention du patrimoine mondial. Aujourd’hui ratifiée par 193 États parties, elle réunit dans un même document les notions de protection de la nature et de préservation des biens culturels.

Pour figurer sur la liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection en vigueur. En voici quelques-uns :

-représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain

-témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages

-apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue

-offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significatives de l’histoire humaine.

Les deux critères de l’Unesco justifiant de la Valeur Universelle Exceptionnelle de Nîmes

Critère (ii) : Par leur incidence sur l’organisation de l’espace urbain nîmois et la production de son écriture architecturale, les édifices antiques nîmois illustrent remarquablement l’influence que l’architecture et les arts de l’Antiquité ont exercés sur l’art occidental jusqu’à nos jours, tant par leur diversité typologique que par leur permanence dans le temps. A l’espace urbain actuel ainsi modelé par ses monuments romains, Nîmes juxtapose en outre les modèles antiques qui en sont la source.

Critère (iv) : Nîmes conserve un ensemble monumental antique particulièrement évocateur de la civilisation romaine aux premiers temps de l’Empire. L’Augusteum est l’exemple le mieux conservé dans l’ensemble de l’Occident romain et l’un des plus précoces. Le décor intérieur du Temple de Diane donne l’idée la plus précise de ce que pouvait être l’ordonnance et l’ornementation internes des temples romains de l’époque augustéenne. La Maison Carrée est le plus ancien et le mieux conservé parmi tous les temples consacrés au culte dynastique.

L’Amphithéâtre est l’un des plus complets et parfaitement conservé. Enfin, le Castellum Aquae, château d’eau autrefois alimenté par l’aqueduc de Nîmes dont fait partie le Pont du Gard, apparaît comme un précieux témoignage de l’hydraulique antique et ne connaît pas d’ouvrage analogue dans les provinces occidentales de l’Empire.

En outre, ces monuments et l’ensemble des vestiges urbains et domestiques ont eu une influence telle que Nîmes s’affirme comme une ville patrimoniale conçue avec ces édifices, sources de son développement urbain et de son identité.

Un peu d’histoire

Naissance et développement de Nîmes

Nîmes naît au VIe siècle avant notre ère. Au cours de ce premier Âge du Fer, les Volques Arécomiques, tribu celtique de la Gaule narbonnaise, s’installent autour d’une source présente à cet endroit (dans les actuels Jardins de la Fontaine). La source, rapidement considérée comme sacrée, attire de nombreux voyageurs. Un culte est bientôt rendu au dieu Nemausus, d’où le nom de Nemausa donné à la ville, qui deviendra Nîmes.

Au tout début des années 120 av. J.-C., la région méditerranéenne devient romaine sous l’appellation de Gaule transalpine. De grands travaux sont menés, dont la réalisation de la Via Domitia, sur la trajectoire d’une ancienne voie gauloise, faisant de Nemausa un passage obligé entre l’Italie et la péninsule ibérique. La situation géographique de la cité, établie sur un axe d’échanges commerciaux important, joue donc un rôle essentiel dans son épanouissement.

Après la conquête de Marseille par Jules César en 49 av. J.-C., la romanisation de Nîmes s’accélère, plusieurs bâtiments publics sont édifiés. La source ne suffisant plus à assurer les besoins en eau, un aqueduc d’une cinquantaine de kilomètres est édifié au Ier siècle de notre ère sous les règnes de Claude et de Néron. Le plus souvent souterrain, une partie de l’aqueduc émerge à ciel ouvert, notamment sur le spectaculaire pont du Gard. Le Castellum Aquae, point d’arrivée de l’aqueduc et château d’eau antique de Nîmes, est également un vestige rarissime. Avec le Castellum de Pompéi, c’est un des seuls ouvrages de ce type encore conservés.

Nîmes connaît son apogée sous l’empereur Auguste, qui règne de 27 av. J.-C. à sa mort le 19 août 14 ap. J.-C. On lui doit par exemple d’avoir fait ériger autour de la ville l’une des plus vastes enceintes de la Gaule romaine. C’est sur une partie de son tracé que l’on accède au Musée de la Romanité.

La période gallo-romaine est celle de la construction des monuments parmi les plus beaux et les mieux conservés de l’ancien empire, notamment l’Amphithéâtre (connu sous l’appellation les Arènes), la Maison Carrée, la Tour Magne, le Temple de Diane ou encore la porte Auguste et la porte de France.

Au fil de son histoire, Nîmes a su préserver son passé antique tout en étendant son tissu urbain

Ni les grandes invasions (Vandales, Wisigoths, Sarrasins…), ni les divers soulèvements qu’eut à subir Nîmes entre le Ve et le XI esiècle n’eurent raison des édifices romains. En 1181, la cité est  sous l’autorité directe des vicomtes de Toulouse, en 1229, Saint Louis la rattache à la couronne de France. La ville médiévale s’organise autour des Arènes transformées en forteresse, siège du pouvoir féodal, de la cathédrale, symbole du pouvoir de l’Église, et de la Maison Carrée, temple romain devenu maison noble. Le commerce se développe grâce à la vigne, l’olive et l’élevage. Au XVIe siècle, Nîmes devient un foyer actif du calvinisme, mais bientôt les guerres de religion font rage et séparent catholiques et protestants.

À partir de la Renaissance, l’industrie textile, implantée grâce à la fabrication de la soie, assure à la ville son essor économique, renforcé par la mise au point de la fameuse toile de Nîmes, prémices du jean « Denim » qui sera commercialisé plus tard par… Lévi Strauss.

Le Canal du Midi, construit sous Colbert à partir de 1666, et l’arrivée du chemin de fer en 1839 facilitent les échanges faisant de Nîmes une place commerciale incontournable. Son tissu urbain s’est étendu en prenant exemple sur le bâti ancien. Les emprunts à l’Antiquité se manifestent par exemple par le réemploi de linteaux et d’éléments en pierre provenant directement des monuments dans un but purement décoratif. C’est le cas du grand fragment de la frise des Aigles sur une façade du centre ancien. Nombre d’hôtels particuliers datant du siècle des Lumières et du XIXe offrent de telles relectures du passé, entre héritage et modernité. Celleci se lit clairement sur des édifices tels que la gare des voyageurs en 1842, qui offre une belle perspective sur la Fontaine Pradier, le palais de Justice, les églises, les cafés et les banques.

La visite de François Ier à Nîmes

À partir de la visite du roi à Nîmes vers 1533, il est désormais de bon goût de faire le voyage dans la cité romaine, comme une reconnaissance du passé antique et glorieux admiré par le souverain. Il se serait d’ailleurs agenouillé sur une pierre tombale qu’il aurait essuyée de son mouchoir en signe d’émerveillement et de respect. Dès lors, Nîmes devient une étape incontournable pour qui veut étudier la civilisation romaine. En même temps, se développe un esprit Renaissance qui marquera l’aménagement urbain municipal, par exemple la façade de l’hôtel de ville rue de la Trésorerie, comme privé (hôtels particuliers). Le peintre Alexandre Marie Colin (1798-1875) immortalise en 1836 l’épisode de la venue du roi sur un tableau titré Visite de François Ier à Nîmes.

Plus tôt,Hubert Robert (1733-1808) laisse plusieurs témoignages peints ou dessinés des monuments, notamment Intérieur du Temple de Diane à Nîmes et La Maison Carrée, les Arènes et la Tour Magne à Nîmes.

Emblématiques de la romanisation, voici quelques bâtiments visibles aujourd’hui, protégés au titre des Monuments historiques Ier siècle avant notre ère.

Le Temple de Diane : resté intact jusqu’au XVIe siècle, cet édifice est le seul monument conservé du sanctuaire antique. Il avait vraisemblablement deux fonctions : celle de bibliothèque et de salle liée aux célébrations du culte impérial.

Le rempart romain : la Tour Magne, la porte Auguste et la porte de France appartiennent à l’une des plus vastes enceintes de la Gaule romaine. Ce système défensif fut offert à la colonie de Nîmes par l’empereur Auguste. Sur son périmètre de 7 km, l’enceinte était jalonnée d’une dizaine de portes et d’environ 80 tours.

La porte Auguste est l’une des portes principales de la Nîmes antique sur la Via Domitia. L’architecture de la porte de France, porte secondaire au sud de la ville antique, est plus modeste que celle de la porte Auguste. La Tour Magne, construite sur un bâti antérieur, était la plus grande de l’enceinte. Située sur le sommet du mont Cavalier, dans les Jardins de la Fontaine, elle est visible de loin et permettait ainsi de signaler l’agglomération et le sanctuaire impérial au pied de la colline. Elle s’élève à 32,70 m.

Le sanctuaire et le bassin de la Source de la Fontaine : l’Augusteum – site de culte impérial de la Rome antique – a été aménagé par les Romains aux abords de la Source de la Fontaine à la fin du Ier siècle avant notre ère. Abandonné durant le Moyen Âge, le site a été redécouvert en 1739 lors des travaux entrepris pour améliorer l’alimentation en eau des lavoirs du bourg et des ateliers de teinture de l’industrie textile nîmoise. De cette époque datent les grands réaménagements effectués à la demande de Louis XV par Jacques-Philippe Mareschal, ingénieur du roi, directeur des fortifications des provinces du Languedoc. Le projet était de mettre en scène la source et les vestiges antiques dans une composition inspirée des jardins à la Française.

Au début du XIXe siècle, Augustin Cavalier, Maire de Nîmes, met en œuvre l’aménagement de la colline et lui donne son nom.

Des sentiers sont réalisés offrant l’occasion aux promeneurs de découvrir « la grotte » de style rocailleux ou encore « le jardin de rocaille ». Aujourd’hui labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture, ce berceau de la ville romaine est un havre de paix où il fait bon se promener.

Ier siècle de notre ère

La Maison Carrée : ce temple rectangulaire d’ordre corinthien mesure 26 m de long sur 15 de large pour une hauteur de 17 m.

On l’appelait Maison Carrée car le mot rectangle n’existait pas encore au moment de sa construction ! Les rectangles s’appelaient des « carrés longs »…

Parfait exemple d’architecture impériale en Gaule narbonnaise, la Maison Carrée est avec le Panthéon (à Rome) et le temple d’Auguste et Livie (à Vienne dans l’Isère) le seul bâtiment cultuel de l’Antiquité qui nous soit parvenu pratiquement intact. Ainsi que l’atteste une inscription sur son fronton, déchiffrée en 1758 par l’érudit nîmois Jean-François Séguier, il a été édifié en l’honneur des petits-fils adoptifs de l’empereur Auguste, Caïus et Lucius Caesar, « princes de la jeunesse ».

Lieu emblématique du cœur historique, la Maison Carrée, entourée de portiques et mise en valeur par une plateforme, faisait face à un autre édifice, probablement la curie. L’ensemble constituait le Forum, cœur économique et administratif de la cité antique.

La place actuelle a été conçue au XIXe siècle, lors du percement de la rue Auguste créant la perspective sur la façade principale du monument. Elle a été réaménagée en 1993 par l’architecte du Carré d‘Art, Norman Foster, afin de constituer une unité spatiale entre les deux édifices. C’est aujourd’hui encore un lieu de vie fréquenté et animé. La Maison Carrée doit son exceptionnel état de conservation à une utilisation continue depuis le XIe siècle : tour à tour demeure particulière, maison consulaire, écurie, couvent… Sur proposition de Colbert, elle a failli être démontée et rebâtie à Paris ! Après la Révolution française, elle devient le siège de la première préfecture du Gard puis des Archives départementales avant de devenir, dès 1823, un musée d’objets antiques. © Ville de Nîmes

Le Castellum Aquae

Le Castellum Aquae : ce château d’eau date du milieu du Ier siècle de notre ère. Il a été réalisé à l’arrivée de l’aqueduc qui conduisait l’eau de la fontaine d’Eure, près d’Uzès, jusqu’à Nîmes et dont le pont du Gard constitue aujourd’hui l’élément le plus spectaculaire. Les eaux arrivaient au Castellum et, à partir de ce réservoir circulaire (5,90 m de diamètre et 1,40 m de profondeur), creusé dans la pierre, des tuyaux amenaient l’eau jusqu’aux monuments, aux fontaines publiques et alimentaient les différents quartiers de la ville. Il est un exemple rare de bassin de distribution d’eau romain encore intact et, avec le Castellum de Pompéi, l’un des derniers exemples de ce type d’ouvrage.

L’Amphithéâtre : datant de la fin du Ier siècle de notre ère, l’Amphithéâtre compte parmi les plus grands du monde romain et est considéré comme le mieux conservé. Il fait partie des amphithéâtres à structure creuse, édifices de prestige de l’époque flavienne exploitant toutes les techniques de construction de voûte.

En forme d’ellipse, il mesure environ 133 m sur 101. La façade, haute de 21 m, est entièrement montée en grand appareil posé à sec. Elle est composée de deux niveaux de 60 arcades, décorée de pilastres et de colonnes d’ordre toscan, et d’un attique où l’on observe encore les consoles qui supportaient les mâts du velum.

Spectaculaire du génie des bâtisseurs romains, l’Amphithéâtre a été conçu pour répondre au besoin d’un lieu dédié aux combats de gladiateurs et d’animaux qui se déroulaient jusqu’alors sur le forum.

Leur succès a ainsi favorisé l’apparition d’un édifice, dont la vaste piste offrait aux spectateurs une excellente visibilité.

Son sous-sol était pourvu de trappes et de monte-charges permettant de faire apparaître sur la piste décors, combattants et animaux. De nos jours, subsistent deux galeries qui dessinent sous la piste un plan cruciforme.

Tout comme dans le cas de la Maison Carrée, c’est une occupation permanente qui explique le remarquable état de conservation des Arènes. Au Moyen Âge, elles jouent le rôle de forteresse, siège du pouvoir féodal incarné par le vicomte de Nîmes et les chevaliers dits « des Arènes ». À partir du XIVe siècle, elles sont envahies de maisons, entrepôts, églises – et même d’un château ! – et deviennent un quartier d’habitation. Au début du XVIIIe, 700 personnes y vivaient encore. Débarrassées de ces constructions en 1812, les Arènes retrouvent leur vocation d’édifice de spectacles et les courses qui s’y donnent contribuent largement à l’art taurin. La première course camarguaise a lieu en 1839, la première corrida en 1853. Aujourd’hui, l’Amphithéâtre, monument le plus visité de la ville, est un cadre grandiose pour accueillir des spectacles en plein air : reconstitutions historiques, concerts, corridas, courses camarguaises… Un programme de restauration est actuellement en cours, afin de préserver l’édifice pour les siècles à venir.

Les armoiries de la ville

Les armoiries de la ville sont constituées d’un palmier et d’un crocodile. Étrange association dont voici l’histoire. Imaginez-vous en 31 av. J.-C, en Égypte. Marc-Octave vainc la flotte d’Antoine et de Cléopâtre à la bataille d’Actium et s’assure le contrôle de l’Empire. Une pièce de monnaie est frappée à Nîmes pour célébrer la victoire. Une face représente le profil de l’empereur et de son fils adoptif Agrippa et l’autre un crocodile attaché à une palme, symbolisant la conquête de l’Égypte. L’inscription « Col Nem »(abréviation de Colonia Augusta Nemausus, colonie de Nîmes) laissait penser que les légionnaires victorieux avaient reçu des terres près de Nîmes.

En tout cas, Nîmes était le lieu où les pièces étaient frappées. Au cours des siècles, les Nîmois s’attachèrent à cette monnaie et, en 1535, ils furent autorisés par François Ier à utiliser le palmier et le crocodile comme armoiries. Redessinées en 1986 par Philippe Starck, elles sont disséminées partout dans la ville, même sur les clous des pavés du centre historique.

À LA DÉCOUVERTE DE NÎMES

L’ouverture du Musée de la Romanité le 2 juin 2018 est l’occasion idéale de prévoir un court séjour à Nîmes. Si les vestiges antiques sont les incontournables nîmois, la ville réserve d’autres belles surprises : hôtels particuliers, art et architecture contemporains ou Jardins de la Fontaine expriment à la fois la constance de son histoire et le charme de la Méditerranée : rues piétonnes, halles gourmandes, places et terrasses ombragées…

À seulement 3h de Paris et moins d’1h30 de Lyon et Marseille, Nîmes est une destination festive qui rassemble chaque année de nombreux visiteurs attirés par les activités variées qui font battre le cœur de ville.

À voir et faire en 2018

Ouverture du Musée de la Romanité / 2 juin

Exposition « Gladiateurs, héros du Colisée »

2 juin au 24 septembre

Musée de la Romanité

Exposition Wolfgang Tillmans / Jusqu’au 16 septembre

Musée Carré d’Art Jean Bousquet

Dans le cadre des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles

Exposition Candida Höfer / Jusqu’au 16 septembre

Bibliothèque Carré d’Art

Dans le cadre des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles

Exposition Picasso/Dominguin, une amitié / Jusqu’au 30 septembre

Musée des Cultures Taurines Henriette et Claude Viallat

Dans le cadre de Picasso-Méditerranée

Festival de Nîmes / 17 juin au 22 juillet

Arènes de Nîmes

Concerts : Texas + Simple Minds, Marilyn Manson, Calogero, Ennio Morricone, Orelsan, Julien Clerc & Véronique Sanson, Kids United, IAM, Vianney + Cats on trees, Lenny Kravitz, Jamiroquai, Indochine, Sting, Massive Attacks + Young Fathers, Bigflo & Oli, Shaka Ponk

Le Festival de Nîmes

Le Sud de la France accueille de longue date le plus grand nombre de festivals culturels, dans toutes les disciplines : théâtre, musique, danse, arts de la rue… Dans ce paysage incroyablement dense, le Festival de Nîmes a pris une place singulière et aujourd’hui incontournable : il propose à des publics très diversifiés le rendez-vous de l’été en réunissant les grands noms de la musique vivante dans tous ses genres avec les conditions d’un cadre exceptionnel et unique.

Dans un mélange singulier d’artistes de renom et de stars de demain, il propose le plaisir de l’actualité, de la découverte, mais aussi de la redécouverte de musiciens mythiques pour une expérience unique en son genre. S’installer dans les Arènes en fin d’après-midi, attendre que les musiciens entrent en scène, que la nuit tombe… Le Festival de Nîmes commence.

Un Réalisateur dans la Ville / 27 au 31 juillet

Jardins de la Fontaine

Cinéma gratuit en plein air

Les Jeudis de Nîmes / en juillet et août à partir de 18h

Installation de marchés à thème et de concerts sur les places du centre-ville

Feria des Vendanges / 14 au 16 septembre

Journées du Patrimoine / 14 au 16 septembre

Exposition Picasso, Le temps des conflits / 19 octobre au 24 février (dates à confirmer)

Musée Carré d’Art Jean Bousquet

Dans le cadre de Picasso-Méditerranée

Les Féeries de Noël / décembre

Immersion dans l’ambiance de Noël avec des projections d’images sur les monuments de la ville, spectacles féériques, forêt enchantée, déambulation festives et chalets gourmands

Circuits de visite

Les immanquables

-les Arènes : amphithéâtre romain le mieux conservé au monde, il accueillait dès la fin du Ier siècle de notre ère des combats de gladiateurs et des chasses de bêtes sauvages.

-la Maison Carrée : édifiée au Ier siècle ap. J.-C., la Maison Carrée est le seul temple du monde antique complètement conservé.

Dédiée aux princes de la jeunesse, elle faisait partie du Forum, cœur économique et administratif de la cité.

-les Jardins de la Fontaine : installés autour de la Source Nemausa, berceau de la ville romaine, les Jardins de la Fontaine, parmi les premiers jardins publics d’Europe, furent aménagés au XVIIIe siècle, sous Louis XV, sur l’ancien site antique.

La Feria

S’amuser à Nîmes est une seconde nature ! L’un des principaux événements, la Feria, fait s’exacerber toutes sortes d’émotions et conduit à une sorte de douce folie collective.

Réputé dans toute l’Europe, c’est l’événement populaire le plus en vue.

Deux fois par an, des dizaines de milliers de personnes envahissent les rues de la ville. De nombreuses bodegas (bars improvisés) jaillissent à travers la ville et les gens s’y rassemblent pour y faire la fête.

La Feria, c’est six jours à Pentecôte et trois jours en septembre. Les festivités s’enchaînent pour satisfaire tous les publics et tous les goûts !

On peut assister à des corridas dans les Arènes, à des abrivados et des bandidos (lâchers de taureaux dans les rues), voir déambuler les peñas (fanfares), danser la sévillane jusque tard dans la nuit, manger une paëlla sur les boulevards, participer aux animations, assister à des concerts, regarder les joutes sur le canal de la Fontaine…

-le Temple de Diane : monument le plus romantique mais aussi le plus énigmatique de Nîmes. Certainement associé au culte impérial, on ne connaît pas sa fonction exacte. Sans doute édifice culturel, il fut conservé intact jusqu’au XVIe siècle.

-la Tour Magne : visible à des kilomètres, elle signalait la présence de la ville et du temple impérial situé au pied de la colline, autour de la source. Seule tour subsistante de l’enceinte romaine, c’était la tour la plus haute et la plus belle de la cité antique.

-le Castellum Aquae : vestige rarissime (le second se trouve à Pompéi) du point d’arrivée de l’aqueduc de Nîmes qui passait par le Pont du Gard, son édifice le plus grandiose.

-la Porte Auguste et la Porte de France : l’empereur Auguste a offert à Nîmes l’une des plus vastes enceintes de la Gaule Romaine. La Porte Auguste, où passait la via Domitia, ainsi que la Porte de France en sont les seules portes encore visibles.

-la Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor : consacrée en 1096 par le Pape Urbain II, la Cathédrale Notre-Dame-et-SaintCastor fut très endommagée pendant les guerres de religions.

En 1882 l’architecte diocésain Henri Revoil réaménage entièrement l’intérieur de l’église, rebâtie en grande partie au XVIIe siècle. Les motifs du fronton et de la corniche, feuilles d’acanthe ou têtes de lion, sont inspirés de la Maison Carrée

Nîmes contemporaine

-le Carré d’Art Jean Bousquet : bâtiment en transparences conçu par Norman Foster pour abriter une bibliothèque, une médiathèque et un musée d’art contemporain face à la Maison Carrée.

-le passage place d’Assas : conçu en 1989 par le plasticien Martial Raysse, ce bel espace dédié aux symboles nîmois est traversé de bout en bout par une circulation d’eau.

-le Colisée : un ensemble de bureaux, commerces et logements, construit en 1991 à l’entrée de la ville. L’architecte Japonais Kisho Kurokawa a choisi de lui donner une forme hémisphérique inspirée de l’amphithéâtre romain.

-Nemausus : en réalisant cet ensemble en 1987, Jean Nouvel a voulu redéfinir le logement social. Ce bâtiment a reçu en 2008 le label « Patrimoine du 20e siècle ».

-l’Abribus : cet abribus version moderne a été créé par Philippe Stark en 1987. Réalisé en marbre sombre, il trône au début de l’avenue Carnot et représente l’emblème de la Ville de Nîmes, un crocodile et un palmier, le crocodile étant symbolisé par une série de cubes alignés

-les allées Jean Jaurès : mesurant plus de 60 m de large sur une longueur d’1,5 km, les allées Jaurès sont l’œuvre de l’architecte et urbaniste Jean-Michel Wilmotte. Inaugurées en avril 2013, elles sont considérées par certains comme les Champs-Elysées nîmois et constituent une formidable entrée de ville.

-les Arènes Esplanade Feuchères (AEF) : inaugurée en 2012, l’esplanade intègre un véritable jardin urbain de près d’1 ha au cœur de la ville où se croisent Nîmois, touristes et voyageurs.

Ce jardin public historique a vu fleurir terrasses de café, bancs et larges pelouses. Y ont été plantées plus de 24 000 essences de plantes, 70 arbres, des arbustes et des graminées fidèles aux végétaux de la campagne nîmoise et près de 3 000 pieds de cannes de bambou ont été disposés sur les pergolas et les parois de kiosques.

Mais encore…

-la Place du Marché : célèbre pour son palmier et sa fontaine au crocodile, créée en 1987 par le plasticien Martial Raysse qui a ainsi mis en scène les armoiries de la ville (la conquête de l’Égypte par les troupes de César en 31 av. J.-C., lors de la bataille d’Actium), cette jolie place a vu fleurir restaurants et cafés et les terrasses y sont nombreuses pour s’imprégner de l’art de vivre à la Nîmoise.

-le Musée du Vieux Nîmes : établi dans l’ancien palais Épiscopal du XVIIe siècle, ce musée raconte, à travers objets quotidiens et intérieurs bourgeois, la vie à Nîmes depuis la fin du Moyen Age.

-la Place du Chapitre : en plein coeur du centre historique, blottie contre l’ancien Évêché, la Prévôté et l’École des Beaux-Arts, à deux pas de la Cathédrale, la Place du Chapitre s’organise autour d’une fontaine monumentale en escalier. Sur le bas de la place dallée, de grands arbres ont été conservés tandis qu’un éclairage intégré au sol donne la nuit une couleur particulière à ce décor.

-le Musée des Beaux-Arts : seconde collection du LanguedocRoussillon, le Musée des Beaux-Arts présente des peintures françaises, flamandes, hollandaises et italiennes dans un superbe cadre revu par Jean-Michel Wilmotte.

-les halles de Nîmes : habillées en 1988 par Jean-Michel Wilmotte, elles sont le lieu de référence pour une dégustation des produits du terroir tels que brandade, tapenade, petits pâtés nîmois ou pélardons des Cévennes.

-le Musée des Cultures Taurines Henriette et Claude Viallat : installé à deux pas des Arènes, ce musée est unique en France. Œuvres d’art et objets du quotidien évoquent ici la tauromachie et la course camarguaise, des traditions tauromachiques régionales comme internationales.

Les hôtels particuliers

Le centre ancien de Nîmes cache de nombreuses demeures de prestige, témoins d’une bourgeoisie florissante aux XVIe , XVIIe et XVIIIe siècles, constituée de négociants, juristes, fabricants et intellectuels. Au cœur des rues et ruelles anciennes, les hôtels particuliers dévoilent cours intérieures charmantes, puits, escaliers spectaculaires et détails empruntés à l’architecture romaine. Les façades de nombreux hôtels particuliers ont conservé les piliers romains et les chapiteaux corinthiens, ainsi que les frontons triangulaires et circulaires inspirés par le Temple de Diane. Il suffit de lever les yeux pour remarquer dans le centre ville les gargouilles et les têtes de monstres qui semblent venir d’une autre époque.

Informations Pratiques

Musée de la Romanité

04 48 21 02 10

www.museedelaromanite.fr

16 boulevard des Arènes

30000 Nîmes

Dès le 2 juin 2018

Vivez l’expérience historique !

Du 2 juin au 24 septembre : exposition « Gladiateurs, héros du Colisée »

Ouverture

Ouvert tous les jours

Du 2 au 30 juin et du 1er septembre au 4 novembre : 10h-19h

Du 1er juillet au 31 août : 10h-20h

Ouvert tous les jours sauf mardi :

Du 5 novembre au 31 mars : 10h-18h

Tarifs

Tarif plein : 8 €

Réduit : 6€

Enfants de 7 à 17 ans : 3€

Gratuit jusqu’à 7 ans

Forfait famille : 19€

(2 adultes – 2 enfants)

Visioguide en 4 langues : 2€

Le musée a adhéré à la charte Mom’Art qui l’engage à remplir une mission d’accueil et de service auprès des enfants et des familles.

Dès l’ouverture, deux outils seront déjà développés : un livret aventure destiné aux 7-12 ans et un parcours

Visio guide adapté.

Par ailleurs, l’offre jardin et toit terrasse permet une visite complémentaire avec des lieux de détente très adaptés aux familles.