23/11/2016 au 02/04/2017

Mezzanine Est

Après les expositions D’UN REGARD L’AUTRE (2006), CHARLES RATTON, L’invention des art primitifs (2013), et avant PICASSO PRIMITIF (2017) et FENEON (2018), le musée du quai Branly-Jacques Chirac propose de poursuivre, avec l’exposition ECLECTIQUE, une collection du 21è siècle, la réflexion sur l’histoire du collectionnisme, mais aussi sur la place des arts dits « primitifs » dans l’histoire des arts.

Les regards posés sur l’art non occidental et la manière de le collectionner n’ont cessé d’évoluer depuis la fin du 19è siècle.

En présentant les chefs-d’œuvre de la collection de Marc Ladreit de Lacharrière, le musée du quai Branly-Jacques Chirac souhaite illustrer les ressorts et les motivations qui animent aujourd’hui un collectionneur du 21è siècle, notamment vis-à-vis des arts d’Afrique et d’Océanie.

Emblématique de notre époque, où la reconnaissance des arts non-occidentaux égale depuis peu celle de l’art occidental, la collection du capitaine d’industrie et philanthrope Marc Ladreit de Lacharrière constitue une véritable « collection idéale » où se reflète la vision humaniste du monde de ce collectionneur atypique et sa quête d’harmonie universelle.

Au travers de soixante œuvres d’art antique, moderne, contemporain et non occidental- dont 25 des œuvres sont considérées comme des chefs-d’œuvre des arts d’Afrique et d’Océanie, l’exposition s’attache à restituer l’histoire de la constitution de la collection ainsi que la relation du collectionneur avec celle-ci. Echo d’une passion personnelle et privée, ECLECTIQUE, une collection du 21è siècle est aussi l’occasion rare pour le grand public d’accéder à un moment de l’histoire du collectionnisme au 21è siècle et de découvrir des trésors inédits que les collectionneurs ne dévoilent que rarement.

*La collection Ladreit de Lacharrière

Au fil des années, Marc Ladreit de Lacharrière a rassemblé un ensemble unique d’œuvres de référence dans la perspective de constituer une « collection idéale ».

D’abord dominé par les arts classiques et les arts antiques d’une part et par la peinture moderne et contemporain d’autre part, la collection s’ouvre en 2003, aux arts non occidentaux dont l’art d’Afrique Sub-saharienne, socle du développement de la collection ces dernières années.

La trajectoire qui l’a amené des arts classiques(Grèce et Rome) vers les arts primitifs s’est faite au gré des rencontres et de la fréquentation de grands connaisseurs dont le collectionneur Jean-Paul Barbier-Mueller, d’experts et de conseillers du monde des musées, du Conseil artistique des Musées nationaux et les actions de mécénat. Sa curiosité est aussi marquée par l’adhésion au principe du dialogue des cultures, cher au président Jacques Chirac, son ami, et porté par le musée du quai Branly-Jacques Chirac.

Il y a dans l’histoire de cette collection des enthousiasmes et des intérêts éclectiques issus d’influences proches, des fidélités anciennes, de changements de cap et d’intérêts , moins mis au premier plan dans l’exposition: le design contemporain, les livres et manuscrits anciens, les ivoires (14è/19è siècle), la peinture moderne et contemporaine, dont tous les aspects ne sont pas exhaustivement reproduits dans le portrait du collectionneur que compose l’exposition du musée du quai Branly-Jacques Chirac.

Curieux et sensible dans sa démarche de collectionneur, Marc Ladreit de la Lacharrière ne cherche pas à interpréter de manière savante les œuvres mais plutôt de s’inscrire dans un rapport affectif avec les œuvres qui l’entourent.

Il développe une vision humaniste du monde. Ses affinités électives artistiques et philanthropiques se transposent aujourd’hui dans la constitution d’une collection réunissant œuvres occidentales et non occidentales, porteuse d’un message de tolérance.

En effet, au fur et à mesure de sa fréquentation du monde, sa curiosité et son ouverture d’esprit lui ont permis de rejeter le « corset mental » d’Occidental, en faisant sienne l’université de l’expérience artistique humaine. Pour Marc Ladreit de Lacharrière les œuvres ne sont pas seulement faites pour ravir les yeux, leurs « charges humaines » doivent permettre de nous interroger sur nos certitudes.

La collection de Marc Ladreit de Lacharrière s’inscrit dans le sens de sa vie, de ses actions au service de la société, au service, de son adhésion aux valeurs de dialogue des cultures.

Marc Ladreit de Lacharrière aime dans son univers de travail l’entourage de symboles sans frontières qu’il s’est choisi et qui expriment sa philosophie et son engagement pour des valeurs de tolérance et de paix : une vision harmonieuse et atemporelle des cultures humaines où l’Afrique a pris une place prépondérante mais la sculpture africaine déambule d’un lieu à l’autre avec une liberté qui est celle de ce collectionneur atypique.

*PARCOURS DE L’EXPOSITION

Articulé en cinq parties, l’exposition met en regard une sélection d’œuvres principalement africaines et océaniennes avec des œuvres d’art occidental ancien et contemporain.

*L’Esprit de la collection

En ouverture de l’exposition, une Pileuse de mil dogon du Mali accueille le visiteur.

Statue de taille exceptionnelle (100,5 cm), chef-d’œuvre de l’art dogon, cette statue résume le parti-pris d’excellence de la collection et le goût du collectionneur pour les figures féminines puissantes et raffinées. Avec la multiplicité des détails sculptés, la stylisation de ses volumes, la légère asymétrie de son attitude, elle exprime l’essence des qualités les plus hautes de l’art africain.

*Des origines du goût au dialogue des œuvres

Cette séquence dialoguée confronte des œuvres majeures d’Afrique et d’Océanie et des œuvres issues d’autres champs de référence, jouant de convergences formelles ou de complémentarités thématiques. Des échanges subtils se tissent ainsi entre une œuvre africaine et une sculpture archaïque ou classique : une plaque du Benin représentant l’Oba Ohen (Roi du 18è siècle) côtoie un buste d’Hadrien du début du 2è siècle.

Un masque dan de Côte d’Ivoire, ayant appartenu à Paul Guillaume, dialogue avec une idole cycladique.

*Les univers du collectionneur

Ce second chapitre de l’exposition restitue partiellement les arrangements des œuvres dans l’univers public et privé de Marc Ladreit de Lacharrière, la façon dont il les a associés et sa manière d’interagir avec elles. Les œuvres sont présentées dans un univers décoratif minimaliste et moderne en termes de couleur et de mobilier.

L’éclectisme de la collection et les configurations rappellent les intérieurs de collectionneurs parisiens des premières heures du 20è siècle.

*Des visages et des corps, synthèses de l’humain

Cette séquence se concentre sur la collection africaine qui constitue le cœur de l’exposition, selon deux axes fondamentaux de la représentation humaine pour le collectionneur : les visages (masques) et les corps (statuaire) qui rejoignent la notion d’archétype de l’art africain, tel qu’il a été apprécié et construit par les amateurs tout au long du 20è siècle.

Cette séquence se caractérise par la liberté du choix du collectionneur qui ne cherche ni l’exhaustivité, ni la représentativité dans la constitution de sa collection.

*L’esprit de la collection -Fin

La conclusion de l’exposition est portée par une statue Luluwa (République Démocratique du Congo) et un porte-flèche Luba (République Démocratique du Congo).

Ces chefs-d’œuvre font écho à la Pileuse de mil dongon, œuvre introductive de l’exposition et achèvent le parcours.

*Marc Ladreit de Lacharrière

Marc Ladreit de Lacharrière est un dirigeant d’entreprise français. Economiste de formation, Marc Ladreit de Lacharrière est un ancien élève de l’ENA (promotion Robespierre). Ardéchois, il occupe divers postes de direction générale dans la finance et l’industrie- Banque Indosuez, L’Oréal-avant de créer en 1991 la Financière Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac)

Président de la Revue des deux Mondes depuis 1990, il crée en 2006 la Fondation Culture &Diversité, fondation qui est devenue la référence pour favoriser l’accès aux arts et à la culture des jeunes issus des collèges d’éducation prioritaire.

Elu à l’Académie des Beaux-arts en 2006 (section membre libre), Marc Ladreit de Lacharrière se distingue aussi par ses nombreuses actions de philanthropie et sa proximité avec le monde des musées. Grand mécène du musée du Louvre, il est membre du Conseil artistique des musées nationaux depuis 1997, de la Société des Amis du Louvre depuis 2004, et préside l’Agence France-Museums depuis son origine en 2007, en charge de la réalisation du musée du Louvre Abu Dhabi. Ambassadeur en charge de la diversité culturelle auprès de l’UNESCO depuis 2008, il crée en 2010, au lendemain du « Printemps Arabe » , l’Association des Musées Méconnus de la Méditerranée (AMMe) qui a pour but de mettre en valeur des musées et lieux de culture peu connus du grand public afin de promouvoir le dialogue et le rapprochement des peuples entre les deux rives de la méditerranée. Il préside l’Association pour la mise en valeur de la grotte ornée du pont d’Arc ite Grotte Chauvet depuis son origine en 2010.

*Commissariat de l’exposition

Hélène Joubert, conservateur en chef du patrimoine, responsable des collections Afrique du musée du quai Branly-Jacques Chirac.

Hélène Joubert est diplômée de l’Ecole du Louvre, de l’Université de Paris I, de l’Institut National des Langues et Civilisations orientales et de l’Ecole nationale du Patrimoine.

Elle était Conservateur responsable de la section Afrique au Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie (Paris) avant de devenir Responsable des collections Afrique au musée du quai Branly-Jacques Chirac en 2005. Hélène Joubert enseigne l’histoire des arts africains à l’Ecole du Louvre depuis 1996.

*INFORMATIONS PRATIQUES

ECLECTIQUE Une collection du 21èsiècle

Mezzanine Est

Du 23 novembre 2016 au 02 avril 2017

#ExpoEclectique

Les 10 ans du musée

#quaiBranly10ans

L’exposition est accompagnée d’un catalogue : ECLECTIQUE, Une collection du 21è siècle 192 pages, 120 illustrations, 49€

Musée du Quai Branly-Jacques Chirac

www.quaibranly.fr