Exposition JACQUES CHIRAC ou le dialogue des cultures

Du 21 juin au 9 octobre 2016

Galerie Est

En 2016, le musée du quai Branly fête ses 10 ans.

A cette occasion, une grande exposition dresse le portrait de son fondateur, Jacques Chirac, passionné par les arts lointains et engagé en faveur d’une approche humaniste de la culture.

Le 23 juin 2006, le musée du quai Branly ouvrait ses portes. Pendant cette décennie, le musée a réussi à imposer un modèle singulier : celui d’un musée universel, d’une « cité culturelle » dédiée aux arts et civilisations d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

A l’occasion de ses 10 ans, le musée présente une grande exposition consacrée à son fondateur, Jacques Chirac, grand amoureux des cultures asiatiques et en particulier du Japon, à sa construction personnelle et politique, en résonance avec ses convictions culturelles.

A travers plus de 150 œuvres issues des collections publiques et privées, françaises et étrangères et une soixantaine de dates clés, l’exposition révèle comment les fils d’un destin personnel croisent ceux de l’histoire des civilisations extra-européennes.

« En montrant qu’il existe d’autres manières d’agir et de penser, d’autres relations entre les êtres, d’autres rapports au monde, le musée du quai Branly célèbre la luxuriante, fascinante et magnifique variété des œuvres de l’homme ». Jacques Chirac

* AVANT-PROPOS DE STÉPHANE MARTIN, PRÉSIDENT DU MUSÉE DU QUAI BRANLY

Imaginer « un lieu qui manifeste un autre regard sur le génie des peuples et des civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques 1  » telle fut l’ambition de Jacques Chirac.

Ce désir a germé il y a près de trente ans, à une époque où il paraissait inconcevable qu’en l’espace d’une décennie, plus de 15 millions de personnes viendraient admirer des œuvres longtemps oubliées.

Depuis maintenant 10 ans, le musée du quai Branly poursuit le rêve de son fondateur et propose de faire découvrir, à travers la richesse de ses collections et de sa programmation, l’infinie diversité des cultures.

Termes employés par Jacques Chirac dans son discours prononcé lors de l’inauguration du musée du quai Branly le 20 juin 2006.

* PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION PAR JEAN-JACQUES AILLAGON, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION

Pour son 10e anniversaire, le musée du quai Branly consacre une grande exposition à son fondateur : l’ancien Président de la République, Jacques Chirac.

L’exposition JACQUES CHIRAC ou le dialogue des cultures révèle la construction personnelle et politique d’un homme en résonance avec ses convictions culturelles.
Ce portrait permet, à la fois, de souligner combien les tropismes culturels de l’ancien Président de la République sont les témoins de cette immense révolution culturelle qui a conduit l’Europe du 20e siècle à se défaire, peu à peu, de son ethnocentrisme pour considérer les cultures lointaines avec plus d’intérêt, de respect et de compréhension mais aussi, à quel point « ces préférences culturelles » furent, à plusieurs reprises, les moteurs de cette spectaculaire mutation.

Jacques Chirac, passionné par les arts lointains s’est engagé en faveur d’une approche humaniste de la culture marquant ainsi l’histoire culturelle nationale et internationale. Cette ambition s’est concrétisée en 2006 avec l’ouverture du musée du quai Branly, musée universel du dialogue des cultures, si cher à Jacques Chirac.

L’organisation d’une Saison de Tokyo à Paris, en 1986, avait révélé à l’opinion l’intérêt averti porté par Jacques Chirac à la culture japonaise. En 1994, alors qu’il est toujours Maire de Paris, c’est la programmation d’une exposition sur les Taïnos qui, deux ans après la commémoration, par l’Espagne, du cinquième centenaire de la découverte de l’Amérique, dévoile, plus largement encore, son amour des cultures lointaines et plus particulièrement celle des « peuples premiers » opprimés.

Président de la République de 1995 à 2007, il donne à son engagement en faveur de la diversité des cultures et de leur dialogue, une expression politique forte. Auprès des instances internationales, il défend le respect de ces principes.

En France, il est à l’origine d’institutions qui se proposent de favoriser une meilleure connaissance des cultures lointaines, qu’elles soient illustres comme celle de la Chine ou, longtemps méprisées, comme celles de l’Afrique. C’est ainsi que naissent, au Louvre, le Pavillon des Sessions et le département des Arts de l’Islam et qu’ouvre le musée du quai Branly, dont est célébré cette année le 10e anniversaire.

S’ils tiennent à des traits profonds et précoces de sa personnalité et à la part de libre-arbitre dont dispose chaque individu pour façonner son existence, ces engagements de Jacques Chirac sont également l’expression des évolutions d’une époque, des évolutions intellectuelles de ce 20e siècle qui a appris à considérer les cultures éloignées de la culture européenne avec intérêt d’abord, respect ensuite et enfin admiration. Dans ce processus, les artistes, les poètes, les penseurs, les savants auront joué un rôle éminent. Beaucoup d’entre eux seront admirés par Jacques Chirac et en deviendront parfois les familiers voire les amis. Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, André Malraux, Claude Lévi-Strauss, Jean Malaurie, Pierre Seghers, Yves Coppens, Jean-François Jarrige et beaucoup d’autres sont de ceux-là.

C’est cependant Jacques Kerchache qui aura joué dans la maturation de la pensée et de la sensibilité de Jacques Chirac un rôle tout particulièrement important et l’aura persuadé de tout faire pour que « tous les chefs-d’oeuvre du monde entier naissent libres et égaux ».

Homme de son siècle, Jacques Chirac est aussi l’un de ceux qui a marqué l’histoire culturelle de son siècle et de son pays de façon forte. Si Georges Pompidou a voulu réconcilier la France avec la culture de son temps, Jacques Chirac aura contribué à la familiariser avec la culture des autres, enjeu crucial pour l’avenir paisible des sociétés occidentales.

L’objet de cette exposition est de mettre en valeur cette double dette. Dette de Jacques Chirac à l’égard de son siècle. Dette du 20e siècle finissant et du 21e siècle naissant à l’égard de celui qui aura dans diverses responsabilités publiques, dont la présidence de la République, joué, dans notre pays, un rôle politique si important. L’exposition est aussi l’esquisse d’un portrait culturel d’un homme qui a si longtemps voulu accréditer l’idée selon laquelle il était dépourvu de tout intérêt pour la culture alors qu’elle constituait son jardin secret et le ressort de son existence.

L’exposition dont le commissariat m’a été confié tente de dresser, de l’homme privé et public qu’est Jacques Chirac, un véritable portrait culturel. À travers plus de 150 œuvres issues des collections publiques et privées françaises et étrangères et une soixantaine de dates clés, correspondant à des événements majeurs de l’histoire générale, de l’histoire culturelle ou encore de la vie de Jacques Chirac, on peut, ainsi, progressivement et selon différents thèmes, croiser les fils du destin d’un homme et ceux de l’histoire des civilisations extra-européennes. Chacune de ces dates clés est évoquée par une ou plusieurs œuvres ainsi que par du matériel documentaire se rapportant tant à l’histoire, en général, qu’à celle du « héros » de cette aventure. Les œuvres sélectionnées puisent largement dans les collections des musées nationaux, tout en s’autorisant des prêts extérieurs pour soutenir la force et l’éclat du propos.

* PARCOURS DE L’EXPOSITION

I. JACQUES CHIRAC, UN HOMME DE SON SIÈCLE

1) LE REGARD OCCIDENTAL SUR LES CULTURES LOINTAINES : DU MÉPRIS À L’ADMIRATION

Convaincus de leur supériorité, les Européens ont longtemps porté un regard condescendant sur les cultures lointaines.

Les « exhibitions anthropologiques », ces « zoos humains » organisés à partir du 19e siècle, en constituent la manifestation la plus spectaculaire. Les villages d’indigènes connaissent un grand succès à l’occasion d’expositions coloniales par lesquelles les pays d’Europe célèbrent leurs empires.

Alors qu’en 1937, à Munich, les Nazis vont jusqu’à dénoncer l’art nègre et l’art moderne qui s’en inspire comme dégénérés, dès le début du 20e siècle, des artistes, des critiques et des collectionneurs, portent un œil neuf sur les peuples du Sud et leur culture.

Une révolution est en marche. En témoigne la galerie Devambez qui, en 1919, présente la « première exposition d’art nègre et d’art océanien ».

Quatre-vingts ans plus tard, dans le cadre des célébrations du Bicentenaire de la Révolution française, l’exposition « Les Magiciens de la Terre » célèbre l’universalité du génie créateur des Hommes. S’y côtoient des Européens, des Océaniens, des Asiatiques, des Américains et des Africains. Les préventions ont été bousculées. Les barrières sont tombées.

1887 : Les Achantis au Jardin d’acclimatation

1919 : « Première exposition d’art nègre et d’art océanien » à la galerie Devambez

1931 : Exposition coloniale internationale à Paris

1937 : Exposition d’Art dégénéré à Munich

1989 : Pour la première fois en France, Jean-Hubert Martin, commissaire de l’exposition Les Magiciens de la Terre, place les arts non occidentaux contemporains sur la scène internationale de l’art contemporain

2) LA FIERTÉ DE LA NÉGRITUDE

À rebours des préjugés raciaux de la société française de l’entre-deux-guerres, des jeunes gens de couleur ayant fait de brillantes études au sein de l’école républicaine refusent de tourner le dos à leur culture d’origine et décident de revendiquer leur négritude, c’est-à-dire leur fierté d’être noir. C’est le cas, parmi d’autres, de Léopold Sédar Senghor et d’Aimé Césaire.

Soit comme Maire de Paris, soit comme Président de la République, Jacques Chirac les honorera l’un et l’autre. À chaque fois, ce sera pour lui l’occasion de dénoncer vigoureusement le racisme. Cette conviction profonde est à l’origine de sa décision de transférer les cendres d’Alexandre Dumas au Panthéon en 2002 ou encore de rappeler à Cannes, en 2007, lors du 24e Sommet France-Afrique que ce continent est « le berceau de l’homme et de l’humanité ».

1939 : Parution de Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire

2002 : Transfert des cendres d’Alexandre Dumas au Panthéon

2007 : Discours de Jacques Chirac lors du 24e sommet France-Afrique de 2007 : « Afrique, berceau de l’Humanité »

3) L’AFFIRMATION D’UNE CONSCIENCE CULTURELLE UNIVERSELLE

Le 16 novembre 1945, était signée, à Londres, la Charte de l’Unesco dont le siège était fixé à Paris. La naissance de l’Organisation internationale pour l’éducation, les sciences et la culture manifestait la prise de conscience par une humanité meurtrie que l’avenir avait également besoin de la culture, de la diversité respectueuse des cultures et de leur incessant dialogue.

Le 16 novembre 1995, Jacques Chirac célébrait le 50e anniversaire de cette institution, rappelant qu’elle est « un pont jeté entre toutes les cultures, dans le respect de chacune d’entre elles ».

Par la suite, le Président de la République se fit, en 2001, à la même tribune, l’ardent défenseur de la diversité culturelle et, tout naturellement, celui du dialogue des cultures, notamment lors de l’inauguration, en 2002, de la nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie, insistant sur le rôle qu’avait joué dans l’Antiquité ce haut-lieu de la production et du partage des savoirs du monde.

1945 : Création de l’Unesco

2001 : Discours de Jacques Chirac à l’Unesco pour la diversité culturelle

2002 : Intervention de Jacques Chirac sur le dialogue des cultures lors de l’inauguration de la nouvelle Bibliothèque à Alexandrie.

4) DES LIVRES-PHARES

Entre 1947 et 1960, certains livres ou collections ont joué un rôle important dans l’avènement du dialogue des cultures. Le Musée imaginaire (1947) et La Métamorphose des dieux (1957) d’André Malraux invitent, par-delà les siècles et les civilisations, à confronter les œuvres d’art tandis que Race et culture (1952) de Claude Lévi-Strauss dénonce l’européocentrisme, cette fâcheuse prétention qu’ont les Européens à juger les autres cultures à l’aune de la leur.

À côté de ces ouvrages, deux collections ont marqué le paysage éditorial par l’ambition de leur programme.

Fondée par André Malraux, la collection « L’Univers des formes » se proposait d’offrir au lecteur un panorama de toutes les formes d’art, à travers toutes les civilisations.

Jean Malaurie, fondateur et directeur de la collection « Terre humaine » s’est assigné la mission de faire entendre « le cri de tant de peuples opprimés, de tant d’hommes et de femmes humiliés au Nord, au Sud, à l’Est, à l’Ouest de notre planète ». La sensibilité de Jacques Chirac s’est nourri de ces livres dont il a souvent côtoyé les auteurs, tant André Malraux que Claude Lévi-Strauss et Jean Malaurie.

1947 : Parution du Musée imaginaire d’André Malraux

1952 : Parution de Race et Histoire de Claude Lévi-Strauss

1955 : Lancement de la collection « Terre humaine »

1957 : Parution de la Métamorphose des dieux d’André Malraux

1960 : Parution du premier volume de la collection « L’Univers des formes » créée par André Malraux

5) OUVERTURE AUX CULTURES DU MONDE

Plusieurs événements témoignent, dans la France de la seconde moitié du 20e siècle, d’une véritable volonté d’ouverture aux cultures du monde.

En 1947, le musée de l’Homme présente des masques de Kodiak, rapportés d’Alaska au 19e siècle par Alphonse Pinart et donnés à la ville de Boulogne-sur-Mer.

Dans le contexte de la reconstruction qui suit les ravages de la Seconde Guerre mondiale, l’exposition de masques qui avaient échappé aux bombardements du Débarquement prend valeur de symbole.

Une décennie plus tard, signe d’un changement de regard, le musée des Colonies de la Porte Dorée devient le musée des Arts africains et océaniens.

En 1972, l’inauguration du musée des Arts et Traditions populaires rappelle aux Français l’existence d’un monde rural en train de disparaître.

La même année, est lancé à Paris le Festival d’Automne qui entend faire profiter le public tant de la création contemporaine dans le domaine du spectacle que de la vitalité des cultures du monde.

Vingt ans plus tard, c’est toujours le même esprit qui préside, à Marseille, à la décision de rassembler les collections municipales « d’arts premiers » au sein d’un musée des Arts africains, océaniens et amérindiens.

1947 : Les masques de Kodiak au musée de l’Homme

1960 : Le musée des Colonies de la Porte Dorée devient le Musée des Arts africains et océaniens

1972 : Inauguration du Musée des Arts et Traditions populaires

1972 : Création du Festival d’Automne

1992 : Ouverture du MAAOA de Marseille Masque de théâtre No Ko Omote.

II. JACQUES CHIRAC, DE LA PASSION À L’ACTION

1) L’ÉVEIL D’UNE PERSONNALITÉ

Certaines expériences faites par Jacques Chirac, adolescent ou jeune homme, ont eu une incidence sur sa personnalité qui s’est trouvée, en quelque sorte, préparée à ce dialogue des cultures qu’il allait promouvoir une fois président de la République.

En 1947, il découvre le musée Guimet où se forge sa passion pour les civilisations d’Asie. Cet événement connaît de multiples résonances. Il n’est que de citer son attachement pour ce musée dont il décidera et suivra attentivement la rénovation (2001).

En 1950, il signe l’appel de Stockholm, étant en cela fidèle aux enseignements du Mahatma Gandhi qu’il admire. 1950 est aussi l’année de la révélation de la Russie et de sa langue. Son pacifisme ne lui épargne pas l’expérience de la guerre. Après avoir découvert l’Algérie durant l’été 1950, il y revient, en 1956, comme officier dans le cadre de ce qu’on appelle alors les « opérations de maintien de l’ordre ». La guerre et ses violences sont l’une des explications de la fermeté de son refus de se joindre aux États-Unis et à leurs alliés dans une guerre contre l’Irak (2003).

1947 : Jacques Chirac au musée Guimet

2001 : Inauguration du musée Guimet rénové

2006 : Jacques Chirac au mausolée de Gandhi

1950 : Jacques Chirac signe « L’appel de Stockholm pour la paix », pétition contre l’armement nucléaire lancée par le Mouvement mondial des partisans de la paix

1950 : Révélation de la Russie avec son professeur Vladimir Belanovich

1950 : Découverte de l’Algérie par Jacques Chirac

1957 : Jacques Chirac fait l’expérience de la guerre en Algérie, comme officier dans des « opérations de maintien de l’ordre »

2003 : Jacques Chirac refuse d’impliquer la France dans la guerre en Irak

2) LA POLITIQUE POUR AGIR

En 1962, jeune magistrat à la Cour des comptes, Jacques Chirac entre au cabinet de Georges Pompidou, alors Premier ministre. Il sera à plusieurs reprises son ministre. Avec le temps, des liens étroits unissent les deux hommes, liens qui dépassent la stricte action politique, Jacques Chirac partageant le goût de son aîné pour la poésie… ou son attachement pour le monde paysan. C’est la raison pour laquelle à une circonscription parisienne il préfère la Corrèze. Pendant près de 30 ans, il est élu de ce département d’où est originaire sa famille.

En 2000, il inaugurera, à Sarran, un musée présentant les cadeaux qu’il a reçus en qualité de Président de la République. Profondément touché par la mort de Georges Pompidou, Jacques Chirac assume l’héritage politique et culturel de l’ancien président, notamment en veillant à la réalisation du projet de Centre national d’art et de culture qui sera inauguré en 1977 et auquel sera donné le nom du président défunt.

3) L’ATTRAIT DES CIVILISATIONS LOINTAINES

Lors de sa première visite au musée Guimet, en 1947, Jacques Chirac avait été séduit par une tête khmère puis par des œuvres provenant du sous-continent indien. Sa curiosité le pousse à s’ouvrir, plus encore, à l’Asie. Ce sera d’abord la Chine qu’il visite, en 1978, comme Maire de Paris. Il manifestera, par la suite et à de nombreuses reprises, son goût pour la culture chinoise, notamment, en 1998, lors d’une exposition de bonzes chinois au musée Cernuschi, à Paris, et, surtout, en 2004, lors des années croisées France-Chine.

Tout autant sinon plus que vers la Chine, sa passion le portera vers le Japon. Après l’exposition sur les armes et armures japonaises organisée en 1979, elle aussi, au musée Cernuschi, la Ville de Paris organise en 1986 la Saison de Tokyo à Paris, avec son tournoi sumo, révélateur du vif intérêt de Jacques Chirac pour la culture japonaise.

1961 : Publication de l’Anthologie de la poésie française par Georges Pompidou

1962 : Georges Pompidou, Premier Ministre (1962-1968) puis Président de la République (1969-1974)

1974 : Mort de Georges Pompidou

1977 : Ouverture du Centre Pompidou

1967 : Jacques Chirac, élu de Corrèze

2000 : L’inauguration du musée de Sarran

L’Asie ne l’éloigne pourtant pas du Monde arabe qu’il aime et admire. En témoignent, à près de 15 ans d’écart, la création de l’Institut du monde arabe (1987) et l’ouverture au Louvre d’un département des Arts de l’Islam (2003).

4) LA CULTURE COMME HUMANISME

La fréquentation de Georges Pompidou ainsi que la conviction du nécessaire dialogue des cultures ont conforté, chez Jacques Chirac, une approche humaniste de la culture.

Dès 1989, il avait reçu à l’hôtel de ville de Paris, le chef Raoni. Cette rencontre marquait l’engagement de Jacques Chirac en faveur des « peuples premiers » dont ceux de l’Amérique. Dix ans plus tard, son voyage au Nunavut, territoire concédé par le gouvernement canadien aux Inuits, participe du même engagement tout comme l’exposition Taïno organisée en 1994 au Petit Palais visait à exhumer une des nombreuses cultures balayées par les Européens lors de la conquête du Nouveau Monde.

Son attention se porte aussi sur l’Afrique comme en témoigne l’accueil qu’il réserve, en 1996, à Nelson Mandela, Président de la République sud-africaine après avoir été, durant près de 30 ans, détenu pour opposition au régime d’Apartheid.

1978 : Le maire de Paris en Chine

1979 : La passion pour le Japon

1986 : Saison de Tokyo à Paris

1994 : Retraite pré-électorale au Japon

1987 : Inauguration de l’Institut du monde arabe

2003 : Création du département des Arts de l’Islam du Louvre

2004 : Années croisées France-Chine

Cet humanisme marque aussi nombre de ses engagements politiques. En 1981, Il fait partie des rares députés de l’opposition à voter pour l’abolition de la peine de mort, projet de loi voulu par le nouveau Président de la République, François Mitterrand.

14 ans plus tard, le discours qu’il prononce à l’occasion du 50e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’ est porté par les mêmes valeurs qui le conduisent à reconnaître le rôle de la France dans l’arrestation et la déportation de juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Enfin, attentif à la dégradation, par l’être humain, de son environnement, il s’engage pour le développement durable, notamment, en 2002, lors du Sommet de la Terre, à Johannesburg.

1981 : Abolition de la peine de mort

1989 : Première rencontre de Jacques Chirac et du chef Raoni

1994 : Les Taïnos au Petit-Palais

1995 : « Discours du Vél d’Hiv’ »

1996 : Nelson Mandela à l’Élysée

1999 : Voyage de Jacques Chirac au Nunavut

2002 : Discours de Jacques Chirac lors du Sommet de la Terre à Johannesburg « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »

2002 : Annonce de la création de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration

5) AU QUAI BRANLY, UN MUSÉE POUR LE DIALOGUE DES CULTURES

Considéré à l’aune du parcours public et personnel de Jacques Chirac, parcours placé sous le signe du dialogue des cultures, le musée du quai Branly apparaît comme un projet nécessaire pour ne pas dire annoncé.

Afin d’en mesurer, à la fois, la richesse et l’ambition, il convient d’en rappeler les grandes étapes, du rôle précurseur joué par Jacques Kerchache dans sa conception à son ouverture, en 2006, en passant par l’inauguration du Pavillon des Sessions, en 2000.

Après avoir quitté l’Élysée, en 2007, l’ancien Président de la République entend poursuivre son engagement. Ainsi il crée en 2008, au musée du quai Branly, une fondation qui porte son nom et qui agit pour la prévention des conflits et le dialogue des cultures, gage de la paix dans le monde.

1990 : Publication par Jacques Kerchache dans le journal Libération d’un manifeste « Pour que les chefs-d’Oeuvre du monde entier naissent libres et égaux »

1995 : Annonce de la création d’un « musée des Arts et des Civilisations »

2000 : Inauguration du Pavillon des Sessions au Louvre

2002 : Création de la société des Amis du musée du quai Branly

2003 : Jacques Chirac au Sommet France-Océanie, à Papeete

2006 : Inauguration du musée du quai Branly le mardi 20 Juin 2006

2008 : Une fondation pour le dialogue des cultures

La Chupicuaro, emblème du musée du quai Branly

Cette rare statuette féminine était probablement en rapport avec des rites d’initiation ou des cultes funéraires associés à la fertilité et à son cycle annuel de mort et de renaissance. La culture Chupicuaro est localisée près d’un village comptant d’anciens cimetières mais qui sont actuellement totalement engloutis sous les eaux d’un barrage.

La petite statuette Chupicuaro est la première oeuvre à être entrée dans les collections du musée du quai Branly.

Exposée au Pavillon des Sessions du musée du Louvre elle sera exceptionnellement visible au musée du quai Branly à l’occasion de l’exposition JACQUES CHIRAC ou le dialogue des cultures.

Les restaurations d’Oeuvres autour de l’exposition JACQUES CHIRAC ou le dialogue des cultures

La campagne de restauration mise en oeuvre par le musée du quai Branly a permis à quatre œuvres majeures dont deux coiffes de plumes, un tambour en bois et une statue en céramique, de retrouver toute leur splendeur grâce au savoir-faire des restaurateurs du musée.

Un exemple : la restauration de la sculpture mi-femme mimonstre de Seni Camara

Déjà présentée en 1989 au sein de l’exposition « Magiciens de la terre » au centre Pompidou, la statue mi femme – mi monstre, est une sculpture de Seni Camara, artiste sénégalaise née en 1945 dont le travail reste atypique et original en Casamance.

Réalisée en céramique chamotée à gros grains, dont la pâte est rouge et friable, la sculpture est brisée à la jonction entre la jambe et le corps. Tout l’enjeu, pour les équipes de restauration du musée a consisté en un traitement de consolidation de la pâte et un collage de la jambe désolidarisée. Une ultime retouche par micro-comblement de la ligne de collage a également été réalisée afin de rendre l’opération quasi insoupçonnable. Enfin, la technique de soclage de l’Åuvre présentée verticalement évite désormais de faire peser le poids important de la pièce sur la zone de cassure.

*COMMISSARIAT D’EXPOSITION

Jean-Jacques Aillagon, commissaire de l’exposition

Jean-Jacques Aillagon, né en 1946, a exercé sa première activité professionnelle en Corrèze en qualité de professeur d’histoire-géographie, d’abord au collège Albert-Thomas d’Égletons puis au lycée Edmon-Perrier de Tulle.

En 1976, il est détaché du ministère de l’Éducation nationale au ministère de la Culture. À partir de cette date, il développe sa carrière dans l’administration des affaires culturelles, notamment dans les responsabilités suivantes : sous-directeur de l’École nationale des beaux-arts, administrateur du Musée national d’art moderne, adjoint au directeur des Affaires culturelles de la Ville de Paris, directeur du Forum des images, directeur des Affaires culturelles de la Ville de Paris, président du Centre Pompidou, président de TV5 Monde, président de l’Établissement public du château de Versailles, président des Arts décoratifs et, bien sûr, de 2002 à 2004, ministre de la Culture et de la Communication.

Son engagement en faveur de l’action culturelle publique a notamment été marqué par le soutien qu’il a apporté à la décentralisation culturelle puisqu’il est à l’origine des projets du Centre Pompidou-Metz et du Louvre-Lens ainsi qu’à la promotion du mécénat à travers la loi du 1er août 2003 sur le mécénat et les fondations dont il est l’auteur.

Il a par ailleurs dirigé les activités de la Fondation Pinault à Venise, à Palazzo Grassi et à la Pointe de la Douane. Depuis 2011, il exerce une activité de conseil en développement de projets culturels. Il préside, à la demande du maire de Nice, la mission pour l’inscription de la Ville d’hiver de Nice et sa promenade des Anglais sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Né en 1974, Guillaume Picon a été d’abord professeur d’histoire-géographie, puis éditeur et auteur. Il a dirigé le Larousse des rois de France, paru en 2008. Par la suite, il a écrit le Petit livre des rois de France (2009), Versailles Invitation privée (2011), les Cent tableaux à clef de l’histoire de France (2012) et Un jour à Fontainebleau (2015). Il a par ailleurs conçu l’anthologie Poèmes de poilus (2014) et collaboré aux Arts sous l’Occupation (2012) et à Écrivains et artistes face à la Grande Guerre (2014).

Depuis 2012, il organise des expositions. Il a ainsi participé au commissariat à l’Art à l’épreuve du monde (Dunkerque, 2013), Un été pour Matisse (Nice, 2013), le Festin de l’art et Mangez des yeux (Dinard, 2014), la Résistance des images (Bruxelles, 2015).

*SCÉNOGRAPHIE

David Lebreton et Benjamin Tovo forment un duo de scénographes, entourés d’Emmanuel Labard pour la conception graphique et de Sarah Scouarnec pour la mise en lumière de l’espace et des œuvres.

*MÉCÈNES

Mise en accessibilité réalisée grâce au mécénat de The Conny-Maeva Charitable Foundation

*PARTENAIRES MÉDIAS

*INFORMATIONS PRATIQUES

JACQUES CHIRAC ou le dialogue des cultures

Du 21 juin au 9 octobre 2016

Galerie Est

#ExpoJacquesChirac

Les 10 ans du musée : #quaiBranly10ans

L’exposition est accompagnée d’un catalogue :

JACQUES CHIRAC ou le dialogue des cultures.

192 pages, 35 € sous réserve, coédition musée du quai Branly/Flammarion.

*CONTACTS

Musée du quai Branly

www.quaibranly.fr