Charlotte Salomon

Vie ? ou Théâtre ?

5 février au 24 mai 2016

Vernissage Charlotte SALOMON >> Jeudi 4 février 2016 à 19 heures

Musée Masséna

65, rue de France – Nice

En présence de Christian Estrosi, Président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, Maire de Nice & David Foenkinos, écrivain, auteur du roman Charlotte, Prix Renaudot 2014, Prix Goncourt des lycéens 2014

En 2016, la Ville de Nice commémorera les Années Noires 1940-1944 avec un riche programme de cérémonies, d’hommages, de rencontres avec David Foenkinos et Serge Klarsfeld notamment, un colloque, des projections et une exposition d’une grande force historique et d’une puissance artistique indéniable.

Cette exposition intitulée Charlotte Salomon Vie ? ou Théâtre ?, réalisée en collaboration avec le Jewish Historical Museum d’Amsterdam, propose de découvrir des originaux, gouaches, dessins, pastels et archives inédits de Charlotte Salomon. Présentée au Musée Masséna du 5 février au 24 mai 2016, elle sera inaugurée par Christian Estrosi, Président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur et Maire de Nice et David Foenkinos, écrivain, auteur du roman Charlotte, le jeudi 4 février 2016 à 19 heures.

Un rendez-vous tant attendu

L’œuvre de Charlotte Salomon est restée globalement méconnue en France, malgré deux expositions organisées à Paris, au Centre Georges Pompidou en 1992 et au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme en 2006. L’année 2014 a marqué un tournant avec la publication du roman Charlotte de David Foenkinos. 2015 a vu la première publication d’une édition intégrale de Vie ? ou Théâtre ? grâce à un éditeur français, Le Tripode.

L’exposition de Nice constitue l’occasion de présenter, pour la première fois dans la région où elles ont été créées, trois cents gouaches originales issues de l’œuvre Vie ? ou Théâtre ? de Charlotte, dans une scénographie qui non seulement en permet la compréhension, mais en souligne également la très grande qualité artistique.

Par ailleurs, une section spéciale est consacrée au contexte de création de l’œuvre et au séjour de Charlotte dans la région de Nice : documents d’archives, photographies, témoignages, mais aussi gouaches et dessins inédits représentant la villa de Villefranche-sur-Mer où elle demeura constituent autant de témoignages de la capacité d’émerveillement d’une jeune artiste et d’une jeune femme exceptionnelle en proie à un monde en perdition.

Le talent assassiné

Durant la première partie de la Seconde Guerre mondiale, Nice et sa région accueillirent de très nombreux réfugiés venus de toute l’Europe afin de fuir le nazisme. Parmi eux, une très jeune femme, Charlotte Salomon, et ses grandsparents, juifs et allemands, trouvèrent refuge en 1938 à Villefranche-sur-Mer, puis Nice et Saint-Jean-Cap-Ferrat.

La jeune femme, dont la grand-mère se suicide sous ses yeux en mars 1940, doit faire face à la fois à la guerre, aux persécutions et à une malédiction familiale qui lui est révélée à cette occasion : elle est la dernière d’une lignée familiale maternelle dont tous les membres se sont suicidés depuis trois générations. Ancienne étudiante aux Beaux-arts de Berlin, Charlotte Salomon choisit alors de transcender de toutes ses forces ce destin de mort qui se dessine pour elle en engageant la création d’une œuvre extraordinaire qu’elle intitule Vie ? ou Théâtre ?

Avec plus d’un millier de gouaches et de calques comportant des textes calligraphiés qui s’y superposent, en moins de deux ans, Charlotte Salomon réalise une œuvre unique, entre roman graphique, synopsis de film, livret d’opéra.

Images, textes mêlant le tragique à une ironie souvent mordante, indications musicales composent ce qu’elle désigne du terme de Singespiel, une opérette, celle de sa vie et de ses interrogations face à un monde plongé dans la barbarie et dont tous les fondements semblent disparaître.

Charlotte Salomon a été dénoncée, arrêtée et déportée à Auschwitz où elle a été assassinée, enceinte de cinq mois, à l’âge de 26 ans. Son œuvre a été sauvée, confiée par ses soins à son médecin de Villefranche-sur-Mer, le docteur Moridis, qui l’a transmise à Ottilie Moore, l’amie américaine, à qui elle était dédicacée, laquelle l’a à son tour remise aux parents de Charlotte. Ces derniers, conscients de la valeur de ce travail, ont donné en 1971 l’ensemble de Vie ? ou Théâtre ? au Jewish Historical Museum d’Amsterdam, qui en a engagé, depuis lors, inlassablement, la diffusion.

Vie ? ou Théâtre ?

Une œuvre complexe et originale

Introduction à l’œuvre de Charlotte Salomon

Vie ? ou Théâtre ? est divisée en actes et scènes prenant la forme d’une comédie musicale ou d’une pièce de théâtre avec un prologue, une section principale, un épilogue, et la distribution annoncée dans les premières gouaches.

Le prologue traite des premières années de Charlotte à Berlin, jusqu’en 1938.

La section principale concerne son grand amour, le professeur de chant Alfred Wolfsohn, et sa relation avec sa belle-mère, la chanteuse d’opéra Paula Salomon-Lindberg.

L’épilogue décrit la vie de Charlotte dans le Sud de la France où elle arrive en décembre 1938.

L’action

Elle se déroule de 1913 à 1940 en Allemagne, puis dans le Sud de la France.

Les parties principales dans Vie ? ou Théâtre ? sont jouées par des personnages importants dans la vie de Charlotte.

Elle leur donne à tous des pseudonymes.

Charlotte adopte successivement les points de vue de chacun de ses personnages principaux, tentant de cette manière de présenter l’essence de leur personnalité.

Personnages principaux

Charlotte Kann (Charlotte Salomon)

Une série de tableaux présente le développement de Charlotte, de l’état de bébé à celui de jeune femme.

Jeune femme très secrète, Charlotte expose sans pitié ses pensées et aventures dans son travail. Avec un regard tantôt presque clinique tantôt plein d’ironie, elle peint la relation complexe qu’elle entretient avec sa belle-mère, Paulinka Bimbam, et le professeur de chant, Daberlohn. Charlotte se réfère constamment à ellemême à la troisième personne – il n’y a pas de récit à la première personne, pas de « je ».

Albert Kann (Albert Salomon)

Albert Kann, le père de Charlotte, est un chirurgien. En 1915, il épouse Franziska Knarre. Il est nommé professeur en 1927, mais, parce qu’il est juif, ne peut plus travailler à l’université à partir de 1933. Il prend un poste de chirurgien à l’hôpital juif.

Grand-père et grand-mère Knarre (grand-père et grand-mère Grunwald)

Les grands-parents de Charlotte s’installent dans le sud de la France en 1934. La grand-mère Knarre est d’abord heureuse d’échapper à la contrainte et à la pression qui règnent dans Berlin. La grand-mère est un personnage clé dans l’éducation de Charlotte.

Les dernières gouaches, déchirantes, relatant la fin de vie de sa grand-mère montrent à quel point Charlotte la chérit.

En revanche, son grand-père comprend mal la jeune femme et les relations sont tendues.

Le pseudonyme Knarre, qui en allemand signifie l’irritation ou le grincement, se réfère à cette relation discordante entre Charlotte et son grand-père.

Paulinka Bimbam (Paula Salomon-Lindberg)

En 1930, le père de Charlotte épouse la chanteuse, appelée ici Paulinka Bimbam. Elle est une femme puissante, séduisante et extravertie, entourée de gens qui admirent son talent musical et sa voix. En tant que juive, Paulinka ne peut se produire en public après 1933. En tant que membre de la Société culturelle juive Jüdischer Kulturbund,, elle continue néanmoins à travailler et à aider d’autres artistes chômeurs.

Dans ses peintures, Charlotte donne à sa belle-mère le nom de famille Bimbam, à consonance musicale.

Amadeus Daberlohn (Alfred Wolfsohn)

Amadeus Daberlohn est le premier amour de Charlotte qui constitue le sujet principal de l’œuvre. Pendant la Première Guerre mondiale, il rejoint le front à dix-sept ans où il est grièvement blessé. Pendant un temps entre la vie et la mort, il développera plus tard ce thème dans l’une de ses théories exposées dans l’œuvre en plus de celle sur la psyché et le processus créatif. Intéressée par ses théories sur la production de la voix, Paulinka l’invite à devenir son professeur de chant.

Quand elle peint Vie ? ou Théâtre ? Charlotte lui donne le nom d’Amadeus Daberlohn, le prénom faisant évidemment référence à Mozart tandis que le nom, formé à partir des mots allemands daber et lohn (salaire ou traitement) se réfère au fait qu’il n’a pas de revenu.

Style pictural

L’ensemble du volume est peint à partir des trois couleurs primaires et de blanc que Charlotte mélangeait ellemême afin d’obtenir les tons souhaités.

Les gouaches peuvent revêtir des aspects assez différents, allant de scènes très composées à la technique picturale très couvrante, jusqu’à de véritables dessins au pinceau, laissant apparent le fond blanc du papier et mêlant figures à peine esquissées et textes calligraphiés en couleur de manière très expressive, comme dans l’ensemble évoquant le suicide de la grand-mère.

Autre contraste, celui qui distingue des peintures appliquées, très minutieuses et descriptives, comme celles décrivant l’appartement et les scènes de la petite enfance de Charlotte et d’autres à portée plus directement expressive, peintes à larges coups de brosse. Le mode de représentation, enfin, va de portraits plutôt réalistes à de véritables caricatures.

La mobilisation des textes est enfin partie intégrante du style pictural de Charlotte Salomon : souvent calligraphiés avec grand soin, parfois en un dégradé de couleurs, toujours en majuscules d’imprimerie, les textes tantôt s’inscrivent seuls en des pages entières, comme pour le prologue, tantôt prennent place sur des calques destinés, en se superposant aux gouaches, à en proposer une version enrichie (à la fois sur le plan graphique et sur le plan du sens : les textes de Charlotte sont souvent ironiques, en contraste avec l‘image).

Enfin, parfois le texte s’inscrit dans l’image même et participe souvent de sa puissance artistique et expressive par sa forme.

Influence cinématographique

Le travail de Charlotte semble être fortement influencé par les modes de narration et de cadrage cinématographiques, conformément à la mémoire visuelle presque parfaite qui semble avoir été la sienne.

Toujours en alerte, elle enregistrait tout ce qu’elle voyait. Charlotte a ainsi grandi à une époque où le cinéma a évolué des films muets en noir et blanc vers la couleur et les pistes sonores. Wolfsohn (Daberlohn), s’intéressait d’ailleurs beaucoup au cinéma. Une des gouaches présente Daberlohn disant : « Les gens doivent d’abord explorer leurs propres êtres intérieurs avant de pouvoir s’aventurer en dehors d’eux. Moi-même, je trouve dans le film un moyen très utile pour m’évader, il est une machine artificielle qui fabrique le propre ego d’une personne ». Le cinéma est ainsi présenté dans l’œuvre comme le moyen par lequel l’individu peut sonder et explorer ses propres profondeurs cachées, et ainsi gagner la compréhension et la guérison.

Vie ? ou Théâtre ? ressemble au niveau formel beaucoup à un storyboard pour film. On y trouve des éléments tels que plusieurs moments dans une seule image, avec de brusques gros plans et une succession de zooms avant et arrière. Souvent, une feuille présente plusieurs fois la tête d’un même personnage avec les mots qu’il est en train de prononcer séquencés aux côtés de chaque visage comme en un monologue cinématographique.

Ces procédés, largement issus du langage cinématographique, ont depuis été particulièrement repris dans le domaine de la bande dessinée que l’œuvre de Charlotte peut paraître anticiper à de nombreux points de vue et en particulier le lien entre dessin et texte.

La musique dans Vie ? ou Théâtre ?

Dotée d’une mémoire remarquable, Charlotte avait une très solide culture musicale. Apparemment, elle fredonnait des mélodies alors qu’elle peignait ou écrivait. Son travail est chargé de références empruntées tant à des opéras qu’à des chansons et des airs populaires. Certaines mélodies sont récurrentes dans son travail.

Des extraits de Carmen de Bizet apparaissent comme musique de fond dans les scènes mettant en vedette Paulinka et Daberlohn, et l’histoire de Paulinka est toute accompagnée de la musique de Bach. Lorsque Charlotte et Daberlohn apparaissent sur la scène, ils sont accompagnés par Der du von dem Himmel bist de Franz Schubert. Charlotte utilise parfois la musique, tout comme dans les films, pour appuyer le sens premier d’une scène. Parfois, elle fait l’inverse : elle choisit une musique à l’opposé de l’atmosphère ambiante, donne ainsi à la scène une tournure ironique. Lorsque Daberlohn, petit et faible, se joint à la puissante Herr Singsang, nous entendons le chant de victoire de Carmen. Charlotte a été initiée à la musique par sa belle-mère, Paula Salomon-Lindberg (1897-2000) qui était célèbre pour ses rôles dans des opéras et pour chanter Bach. Paula a été formée comme alto entre 1926 et 1930 au conservatoire de musique de Berlin, dont un de ses professeurs était Siegfried Ochs (Dr Klingklang dans l’œuvre). Elle est apparue comme soliste dans de nombreux concerts sous la direction de chefs aussi célèbres que Furtwängler, Klemperer et Walter et a chanté avec le social-démocrate Volkschor. Avec la montée des nazis au pouvoir en 1933, cependant, les Juifs n’ont plus eu l’autorisation de jouer en public. Paula a alors travaillé pour la Jüdische Kulturbund, Société culturelle juive, à Berlin, avec Kurt Singer.

« C’est toute ma vie »

Pendant l’été 1942, à l’hôtel où elle séjournait à Saint-Jean-Cap-Ferrat, Charlotte Salomon a travaillé jour et nuit pour terminer son œuvre. Quand elle a eu terminé, elle a confié Vie ? ou Théâtre ? aux soins du docteur Moridis à Villefranche-sur-Mer, avec ces mots : « C’est toute ma vie ». Après la guerre, le médecin a remis les peintures à Ottilie Moore, à qui elles étaient dédicacées. Ottilie Moore, américaine, avait offert l’hospitalité à Charlotte et ses grands-parents dans sa villa à Villefranche ; en 1947, elle a rendu les gouaches aux parents de Charlotte, Albert et Paula Salomon, qui ignoraient l’existence de ce travail.

Pendant plus de dix ans Albert et Paula ont conservé les peintures dans les cinq boîte doublées de tissu qu’ils avaient fait réaliser spécialement. En 1959, ils ont attiré l’attention du Stedelijk Museum d’Amsterdam sur les gouaches, et en 1961 ce musée a monté la première exposition de l’œuvre.

Le 20 Novembre 1971, Albert et Paula Salomon ont offert Vie ? ou Théâtre ? comprenant environ 1300 gouaches et pages de textes calligraphiés au Jewish Historical Museum d’Amsterdam.

La Côte d’Azur comme refuge

Charlotte Salomon dans le Sud de la France (1938-1943)

L’exposition du musée Masséna présente une section historique inédite qui permet au visiteur de découvrir la Côte d’Azur comme lieu d’accueil de nombreux exilés pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est en effet à Villefranche-sur-Mer que Charlotte Salomon et ses grands-parents trouvent refuge. Ils sont pris en charge par Madame Ottilie Moore, propriétaire américaine de la villa L’Ermitage et par le médecin local, Monsieur George Moridis.

En 1939, lorsque la guerre est déclarée, de nombreux réfugiés juifs, adultes et enfants, trouvent asile dans la demeure de Madame Ottilie Moore. Charlotte a peint de ce lieu accueillant quelques gouaches présentées dans l’exposition.

Par ailleurs, grâce à des documents d’archives locales, nationales, privées ou publiques et des témoignages filmés, le visiteur découvre la vie de Charlotte dans le Sud de la France avant, pendant et après la création de Vie? ou Théâtre? jusqu’à son arrestation et sa déportation en 1943.

En effet, c’est dans cette région que Charlotte, après le suicide de sa grand-mère, fait le choix de lutter contre la double malédiction, familiale et politique, qui semble la condamner, et engage la création de cette œuvre extraordinaire, prolixe et atypique, qu’est Vie ? ou Théâtre ?

Dans un contexte particulièrement dramatique, Charlotte trouvera à Villefranche-sur-Mer, à Nice et à Saint-JeanCap-Ferrat, les conditions nécessaires à sa création, à la suite des plus grands artistes venus créer tout au long du XXe siècle dans cette région de lumière.

Les moments importants

En 1940, la grand-mère de Charlotte se suicide à Nice et, peu après, Charlotte et son grand-père sont internés dans le camp de Gurs dans les Pyrénées.

Après sa libération, Charlotte est sur le bord de la dépression nerveuse. Le docteur Moridis conseille de commencer à peindre à nouveau pour reprendre goût à la vie.

En 1941, Madame Ottilie Moore prend neuf enfants avec elle aux États-Unis alors qu’elle demande à un autre réfugié, Alexander Nagler, de prendre soin de la villa et des enfants abandonnés.

Charlotte loue une chambre dans une pension à St Jean Cap Ferrat et peint, nuit et jour, pour réaliser Vie? ou Théâtre ? C’est le moment où elle doit retourner à Nice pour prendre soin de son grand-père âgé de quatre-vingts ans. Après sa mort en février 1943, Charlotte revient à l’Ermitage, où elle vit avec Alexander Nagler.

En juin 1943, Charlotte et Alexander se marient à la mairie de Nice. Le docteur Moridis et sa femme sont parmi les témoins. C’est à eux que Charlotte donne Vie? ou Théâtre? afin de mettre cette œuvre à l’abri.

Le 23 septembre, Charlotte et Alexander sont arrêtés sur dénonciation. Ils sont envoyés le lendemain au camp de Drancy.

Le 7 octobre, ils sont déportés à Auschwitz où Charlotte, enceinte de cinq mois, est assassinée dès son arrivée.

Alexander Nagler meurt d’épuisement le 2 janvier 1944.

Charlotte Salomon – Repères biographiques

1913 Charlotte Grunwald, tante de l’artiste, se suicide.

1915 Les parents de Charlotte se rencontrent, tandis que sa mère sert en qualité d’infirmière et son père comme chirurgien, pendant la Première Guerre mondiale.

1916 Mariage des parents de Charlotte.

1917 16 avril : Charlotte Salomon, unique enfant d’Albert Salomon et Fränze Grunwald, naît à Berlin.

1926 La mère de Charlotte se suicide ; on dit à Charlotte que sa mère est morte de la grippe.

1927 Charlotte entre comme élève au Furstin-Bismarck-Gymnasium, Charlottenburg.

1930 Septembre : Albert Salomon épouse la chanteuse d’Opéra Paula Lindberg.

1933 Janvier : les nazis arrivent au pouvoir. Albert Salomon perd son poste de professeur et son droit d’exercer en tant que médecin ; Paula Salomon-Lindberg n’est plus autorisée à se produire en public.

En conséquence, Albert Salomon prend un poste de chirurgien à l’hôpital juif, tandis que Paula devient active dans l’Association culturelle des juifs allemands (plus tard Association culturelle juive).

Septembre : Charlotte quitte l’école.

Automne : les grands-parents maternels de Charlotte émigrent à Rome puis s’installent en 1934 à Villefranche-sur-Mer, sur la Côte d’Azur.

1935-36 Automne : Charlotte commence à fréquenter une école publique d’art.

1937 Alfred Wolfsohn, professeur de chant, est présenté à Paula sur recommandation de l’artiste Künstlerhilfe.

1937-38 Hiver : Charlotte quitte l’Académie des Beaux-Arts.

1938 Eté : l’inscription de Charlotte à l’école d’art est annulée.

9 novembre : peu de temps après la Nuit de Cristal, Albert Salomon est arrêté et interné temporairement dans le camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin.

Décembre : Charlotte rejoint ses grands-parents à Villefranche-sur-Mer, près de Nice.

1939 Albert et Paula quittent Berlin pour Amsterdam.

Septembre : la Seconde Guerre mondiale commence. La grand-mère de Charlotte tente de se suicider en l’apprenant.

1940 Début de l’année : Charlotte quitte Villefranche-sur-Mer avec ses grands-parents pour Nice.

Mars : la grand-mère de Charlotte se suicide.

Juin : les immigrants étrangers sont recherchés dans le sud de la France. Charlotte et son grand-père sont internés dans le camp français de Gurs dans les Pyrénées.

L’armistice franco-allemand est signé ; il stipule entre autres que tous les ressortissants allemands en France seront remis aux Allemands.

L’Allemagne occupe le nord de la France.

10 juin : l’Italie entre en guerre du côté allemand.

Juillet : le régime de Vichy est établi dans le sud de la France.

Après leur libération du camp de Gurs, Charlotte et son grand-père reviennent à Nice.

Quelques temps après, Charlotte commence à travailler sur Vie ? ou Théâtre ?

1941 Octobre : Ottilie Moore, propriétaire américaine de la villa l’Ermitage de Villefranche-sur-Mer où vivaient Charlotte et ses grands parents et à qui l’œuvre Vie ? ou Théâtre ? est dédicacée, retourne en Amérique.

Vers la fin de l’année, Charlotte quitte seule Nice pour Saint-Jean-Cap-Ferrat, où elle demeure à la Pension La Belle Aurore. Elle y poursuit la création de Vie ? ou Théâtre ?

1942 Automne : la côte méditerranéenne française est occupée par les troupes italiennes ; la police secrète italienne coopère étroitement avec la Gestapo.

Vers la fin de l’année, Charlotte revient chez son grand-père à Nice.

1943 Février : son grand-père meurt et Charlotte revient à Villefranche-sur-Mer à la villa l’Ermitage.

Elle y cohabite avec Alexander Nagler, réfugié juif roumain venu d’Autriche à qui Ottilie Moore a confié la villa en son absence.

17 juin : Charlotte épouse Alexander Nagler.

8 septembre : après l’armistice de l’Italie avec les Alliés, les troupes allemandes occupent la côte française.

23 septembre : Charlotte et son mari sont arrêtés sur dénonciation par la Gestapo et transférés dès le lendemain au camp de transit de Drancy, près de Paris.

7 octobre : Charlotte et Alexander Nagler sont déportés de Drancy.

10 octobre : ils arrivent à Auschwitz.

Charlotte, enceinte de cinq mois, est probablement assassinée dès son arrivée ; Nagler survit, jusqu’au 2 janvier 1944, où il meurt d’épuisement.

1946 Ottilie Moore revient à Villefranche-sur-Mer. Le docteur Moridis, le médecin à qui Charlotte avait confié Vie? ou Théâtre ? le lui remet en main propre.

1947 Les parents de Charlotte se rendent pour la première fois à Villefranche-sur-Mer. Ottilie Moore leur remet Vie? ou Théâtre?

1961 Première exposition de Vie? ou Théâtre ? au Musée Fodor d’Amsterdam.

1963 Publication du premier livre sur Charlotte Salomon.

1971 Vie? ou Théâtre? est donné par Albert et Paula Salomon au Jewish Historical Museum d’Amsterdam.

Sélection d’ouvrages récents

Livres

Edward VanVoolen (Auteur),

Collectif (Auteur), Joël Cahen (Préface),

Laurence Sigal (Préface)

Charlotte Salomon Leben oder Theater ?

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris, 2005

Richard Millet

Charlotte Salomon

Editions Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2014

David Foenkinos

Charlotte

Gallimard, Paris, 2014

Prix Renaudot et Goncourt des lycéens 2014

David Foenkinos

Charlotte

Gallimard, Paris, 2015

Charlotte Salomon Vie ? Ou théâtre ?

Le Tripode, Paris, 2015

Films

Life? or Theatre?, Frans Weisz, Quintus Films, Amsterdam, 2011, 85 min.

Die Liebe, mein Schatz, ist bodenlos, Sabine Willmann, Filmakademie Baden-Württemberg, Ludwigsburg, 1998, 68 min.

Paula Paulinka, Christine Fischer-Defoy, Caroline Goldie and Daniela Schmidt, Goldie Film und Musik, Berlin, 1995, 60 min.

C’est toute ma vie, Richard Dindo (reg.), Paris 1992, 52 min.

Die eigene Geschichte: Heben Sie es gut auf, es ist mein ganzes Leben, Hannelore Schaefer, Nord Deutsche Rundfunk, 1987, 55 min.

May you never forget my faith in you: scenes form the musical play ‘Leben oder Theater’, Kees Hin (reg.), Jewish Historical Museum; IKON Television, 1986, 53 min.

Charlotte, Frans Weisz (reg.), 1980, 120 min.

Charlotte: a documentary film, Curt Linda, München 1972

Films and documentaries about Charlotte Salomon, available on DVD or VHS

Charlotte

A film by Frans Weisz; script Judith Herzberg and Frans Weisz.

Based on life and work of Charlotte Salomon. With Birgit Dol and Derek Jacobi.

1981, DVD, 93 min., color, English spoken.

Paula Paulinka

A film by Christine Fischer-Defoy, Caroline Goldie and Daniela Schmidt.

1995, 60 min., color, German spoken. Also available with English subtitles.

This film is about Charlotte Salomons stepmother Paula Salomon-Lindberg.

Can be ordered at Christine Fischer-Defoy

C’est toute ma vie

Documentary by Richard Dindo, Paris, 1992, 60 min

Order at Esther Hoffenberg, LAPSUS, 29, rue Lucien Sampaix, 75010 Paris

33 (0)1 42 49 14 76 ; 33 (0)6 73 51 68 01

Renseignements pratiques

MUSEE MASSÉNA

65, rue de France. 06000 Nice

Tel: 04.93.911.926 (public) / 04.93.911.910 (bureaux) / Fax: 04.93.911.916

Email : musee.massena@ville-nice.fr/ Site web : www.musee-massena-nice.org

HORAIRES

Ouvert de 10 h à 18 h toute l’année. Dernière entrée à 17 h 30

Fermeture hebdomadaire le mardi et certains jours fériés : 1er janvier, dimanche de Pâques, 1er mai, 25 décembre.

TARIFS

– Ticket individuel – 10 €

Gratuité : moins de 18 ans, étudiants, résidents Nice et Métropole Nice Côte d’Azur, demandeurs d’emplois, personnes en situation de handicap, conservateurs de musées, journalistes, sur présentation de justificatifs en cours de validité.

– Ticket 7 jours – 20 €

Accès à tous les musées et galeries municipaux pendant 7 jours

VISITES COMMENTÉES

Individuels : de 1 à 13 personnes (en français uniquement)

6 € par personne + entrée au musée

Sur réservation.

Groupes : de 14 à 20 personnes (en français uniquement)

Groupes scolaires : 20 € par classe / Groupes adultes : 82 € + entrée au musée

Réservation obligatoire, même pour une visite libre : fax : +33 (0)4 93.911.910 courriel : musee.massena@ville-nice.fr

Renseignements au +33 (0)4 93.911.926

ACCÈS

Voiture : stationnement parking Palais Masséna.

Bus : dans le sens Est-Ouest : Arrêt « NICE – Rivoli (NICE)»

Dans le sens Ouest-Est : Arrêt « NICE – Gambetta / Promenade (NICE)

Accès aux piétons : 35, Promenade des Anglais ou 65, rue de France.

L’ensemble du musée est accessible aux personnes à mobilité réduite (assistance sur demande à l’accueil ).

MOYENS DE PAIEMENT ACCEPTÉS

Chèque, espèces, carte bancaire.

Plus d’information sur le site du musée : www.musee-massena-nice.org