BILAN 2013 DE LA NAVIGATION ET DU PORT DE LYON

EDOUARD HERRIOT : UNE ANNÉE CONTRASTÉE

En 2013, le trafic de marchandises sur le Rhône a progressé de 5,5% tandis que l’activité du Port de Lyon Edouard Herriot est en repli. L’année est contrastée avec de fortes disparités entre filières. Le Rhône conforte sa position dans l’activité conteneurs, soutenue par les nouvelles infrastructures développées par la CNR sur ses sites industriels et portuaires et sur la voie d’eau. Voie d’échange majeure entre le cœur de l’Europe et la Méditerranée, l’axe Rhône-Saône dépasse aujourd’hui la seule dimension logistique, avec le développement du tourisme fluvial. Pour accompagner ces développements, la CNR propose de nouveaux services aux navigants, notamment avec son Centre de Gestion de la Navigation.

Repli de l’activité du PLEH

Après les très bons résultats enregistrés en 2012, le trafic global au Port de Lyon

Edouard Herriot revient à son niveau de 2011, avec 10,8 millions de tonnes (-5%).

Le trafic par voie d’eau marque le pas (-3%), après 4 années de progression continue. Le trafic fluvio-maritime connaît une embellie notamment grâce à l’activité colis lourds (5 365 tonnes). Mais le trafic fluvial au Port est en recul, en raison des difficultés rencontrées par les activités céréales, produits métallurgiques et BTP. Le développement du trafic fluvial pour les produits chimiques (+45%), dont le tonnage est encore faible, ne compense pas cette baisse.

Le trafic ferroviaire est en nette baisse (-29%) en raison du transfert de l’activité fer de l’opérateur Combiwest vers la plate-forme de Vénissieux et une contraction générale de l’activité des autres opérateurs.

• Le trafic routier courte distance augmente fortement cette année en raison de l’activité soutenue de STEF (+7%) dans la logistique urbaine et celle de l’usine d’incinération.

Sur les 5,4 millions de tonnes de marchandises manutentionnées au Port, 83% ont été transportées via un mode alternatif à la route (fer, eau ou oléoduc) et 27% proviennent exclusivement du fleuve.

Avec 214 000 EVP manutentionnés, l’activité conteneurs tous modes de transports confondus marque un repli (-4%). En revanche, le trafic fluvial reste très dynamique : les conteneurs représentent désormais plus de la moitié du trafic fluvial du Port.

• Trafic fluvial : 72 500 EVP (+4%)

• Trafic ferroviaire : 36 500 EVP (-20%)

• Trafic routier : 213 963 EVP (-4%)

Trafic fluvial sur le Rhône : une progression qui cache des disparités entre filières

Le trafic sur le Rhône a connu une hausse de 5,5% en 2013 avec 5,38 millions de tonnes de marchandises transportées et un flux de 1,19 milliard de t x km (+2%) sans toutefois retrouver les niveaux atteints en 2006, 2010 ou encore 2011. Sur l’ensemble du bassin Rhône-Saône, le trafic accuse une baisse de 4,6%*.

Les 3 filières les plus importantes sont :

• Les conteneurs devenus la première activité de fret fluvial sur le Rhône concédé,

• Les produits agricoles qui comptent toujours pour 17,5% dans le trafic global, malgré la chute des exportations des céréales françaises vers les pays méditerranéens (-10% en volume transporté),

• Les matériaux de construction (+4% en volume transporté) qui représentent 14% des trafics du Rhône.

Le conteneur : une filière spécifique au Rhône, en pleine expansion

Le Rhône affiche une belle croissance de l’activité conteneur fluviale cette année avec 82 400 EVP transportés (+14%), qui le différencie des autres fleuves français.

87% du trafic de conteneurs trouve son origine au Port de Lyon Edouard Herriot.

Infrastructure multimodale majeure de la concession, la CNR l’a dotée dès 1993 d’une activité de manutention de conteneurs et colis lourds (Terminal T1), gérée par sa filiale Lyon Terminal. Partageant la volonté de la Région Rhône-Alpes, de l’État et de l’Europe de développer davantage le transport fluvial, la CNR a décidé de réinvestir dans les années 2000 au titre de ses Missions d’Intérêt Général et en partenariat avec eux, dans des projets d’avenir pour le Port : réalisation d’un second terminal à conteneurs, extension du faisceau ferré…

Cette stratégie de valorisation du transport par voie d’eau et de la multi-modalité au service du développement durable et économique des territoires s’est avérée gagnante : sur 6 ans, le trafic d’EVP a fait un bond de plus de 60% au Port.

Sur l’ensemble du fleuve, le trafic de conteneurs est en progression constante depuis 10 ans.

Des investissements pour le développement des ports fluviaux

La CNR investit en moyenne 7 millions d’euros par an dans l’optimisation de ses aménagements et équipements portuaires afin d’inciter l’implantation d’entreprises le long du Rhône pour leur logistique de transport massifié ou par conteneur. En 2013, dans le cadre de Valence Euro Rhône, elle a viabilisé l’ensemble de la zone économique située en proximité immédiate du Port de Commerce de Valence, deuxième site du bassin pour les conteneurs. 18 ha en bordure de voie d’eau seront prochainement commercialisés à des entreprises réalisant du trafic fluvial et ferroviaire. La CNR s’est également engagée aux côtés de la CCI du Pays d’Arles pour favoriser l’économie locale avec la création d’une plateforme multimodale capable d’accueillir des navires de 3 500 tonnes dans la partie Nord du port public. Elle a apporté 42 % du financement total au titre de ses Missions d’intérêt général et son ingénierie en tant que maître d’ouvrage.

Autre grand projet en cours : l’aménagement du site industriel et fluvial de Le Pouzin, premier port public ardéchois qui sera finalisé d’ici fin 2015.

Le Rhône : voie de commerce et de tourisme

Outre la gestion et l’optimisation de ses 18 sites industriels et portuaires, la CNR engage d’importants investissements pour faire émerger le tourisme fluvial. En partenariat avec les collectivités locales, elle réalise de nombreuses infrastructures adaptées aux besoins des croisiéristes et plaisanciers et nécessaires pour le développement touristique de la Vallée du Rhône : appontements pour paquebots à passagers à Tarascon et halte-fluviale à Aramon pour bateaux de plaisance et péniches-hôtel ont été inaugurés en 2013.

Les bateaux de croisière sont de plus en plus présents sur le Rhône : 24 bateaux à passagers circulent sur le bassin Rhône-Saône alors qu’ils n’étaient que 9 en 2005 et 90 000 passagers découvrent la vallée du Rhône au fil de l’eau chaque année.

Malgré les nombreux épisodes de restriction de la navigation due aux crues du Rhône dans le Sud du réseau, le trafic a augmenté en 2013 (+ 2,6% d’éclusage). Et les retombées économiques sont réelles : en 2008, elles représentent déjà 31 millions d’euros sur l’axe Rhône-Saône, dont la moitié revient au territoire*.

Être utile aux professionnels de la navigation

Pour la CNR, le développement du trafic fluvial passe aussi par l’écoute des besoins de ses partenaires, les acteurs de la voie navigable. Elle détermine quelles actions dépassent la nécessaire modernisation de l’infrastructure de la concession et dégage des moyens supplémentaires, au titre de ses Missions d’Intérêt Général, pour agir au bénéfice de l’ensemble de la profession.

Pour soutenir la formation des bateliers, le centre de formation installé au Port de Lyon proposera fin 2014 un nouvel outil pédagogique : le premier simulateur français de conduite spécifiquement conçu pour le Rhône destinés aux apprentis mais aussi aux pilotes plus avertis pour développer leur expérience au regard des spécificités du fleuve et s’entraîner à des situations extrêmes.

De nombreux services sont proposés aux navigants en matière d’information (site Inforhône), de sécurité (édification de la protection au vent sur le canal de Donzère ; fiabilisation des ouvrages de navigation…) mais aussi pour leur vie quotidienne (débarcadère à voitures, centre de vie au Port de Lyon).

Le Centre de Gestion de la Navigation (CGN) répond à ces trois enjeux essentiels: garantir une sécurité maximale sur le Rhône par une surveillance accrue des installations, améliorer l’information des usagers du Rhône et optimiser le niveau de service aux navigants sur les 330 kms de fleuve, à l’aval de Lyon, entre Pierre-Bénite et la Méditerranée.

En 2013, les équipes du CGN ont supervisé, depuis Chateauneuf-du-Rhône, 95 076 éclusages (+2,5%), de jour comme de nuit (+36% d’éclusages nocturnes) et assuré une veille permanente sur l’ensemble du linéaire navigable du Rhône.

Le CGN apporte aux usagers une information complète sur l’état de la navigation, trafic en temps réel…). Son focntionnement 24h/24 et 7 jours sur 7 permet une veille radio aux navigants.

Le CGN alerte et oriente les secours lors d’incident de navigation.

LA CNR EN BREF

La Compagnie Nationale du Rhône est le 1er producteur d’énergie exclusivement renouvelable. Son capital est majoritairement public : la Caisse des Dépôts ainsi que des collectivités locales détiennent plus de 50% des actions et GDF-SUEZ, actionnaire de référence, 49,97%.

Créée en 1933, elle a reçu de l’État en 1934 la concession du fleuve pour l’aménager et l’exploiter selon trois missions indissociables et solidaires financièrement : la production d’hydroélectricité, l’amélioration de la navigation, l’irrigation et autres usages agricoles. Elle a ainsi réalisé des centrales, barrages et écluses offrant 330 km de voie navigable à grand gabarit jalonnée de sites industriels et portuaires, ports de plaisance, haltes nautiques et zones de loisirs.

La Compagnie Nationale du Rhône mène une stratégie industrielle performante axée sur l’entretien de son patrimoine, développe un mix énergétique exclusivement renouvelable (hydraulique, éolien et photovoltaïque) et, depuis 2004, elle finance des programmes ambitieux et volontaires de Missions d’Intérêt Général élaborés en concertation avec les parties prenantes. Ce modèle d’entreprise, référent dans le domaine des concessions hydroélectriques, est basé sur la redistribution des fruits de la croissance et le développement durable des territoires dont est issue la production d’électricité.

Maitrisant en interne l’ensemble des activités liées à l’énergie, elle propose des prestations en gestion et commercialisation d’électricité renouvelable sur les marchés européens ainsi qu’en ingénierie fluviale et hydroélectrique en France et dans une trentaine de pays.

En 2012 la CNR a initié une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) pour mesurer les impacts sociaux et environnementaux de l’ensemble de ses actions ainsi que la pertinence et la solidité du modèle CNR.

Patrimoine fluvial et industriel

19 barrages

19 centrales hydroélectriques – 9 petites centrales hydroélectriques et 8 mini-centrales

(3022 MW)

27 parcs éoliens (301 MW)

6 parcs photovoltaïques (14,9 MWc)

14 écluses à grand gabarit et 3 écluses de plaisance

330 km de voies navigables à grand gabarit

400 km de digues ; 27 000 ha de domaine concédé dont et 14 000 ha de fleuve

18 plateformes industrielles multi modales dont le Port de Lyon Édouard Herriot ; 9 sites d’activité générant 4 500 emplois

Production

14,6 TWh en moyenne annuelle

La CNR fournit le ¼ de l’hydroélectricité nationale