SAISIE RECORD DE 82 MILLIONS DE FAUX MÉDICAMENTS EN AFRIQUE

L’opération Vice Grips 2, mise en œuvre par l’OMD avec le concours de l’IRACM a permis de saisir 82 millions de faux médicaments, d’une valeur de plus de 40 millions de dollars. La fondation Chirac soutient pleinement cette action qui se place dans la continuité des engagements et propositions formulés lors de l’Appel de Cotonou, le 12 octobre 2009.

La fondation Chirac continue la mobilisation contre les faux médicaments, afin que les responsables politiques prennent conscience de la nuisance terrible que constitue ce fléau, et de la nécessité de mettre en œuvre des opérations de terrain concrètes.

C’est dans cette optique que, le 25 octobre dernier, l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) et l’Institut de Recherche Anti Contrefaçon de Médicaments (IRACM) ont organisé une conférence de presse afin de présenter l’opération Vice Grips 2. Cette opération de saisie douanière de grande ampleur a été menée en juillet 2012 et tenue secrète jusque là. Organisée du 11 au 20 juillet dans 16 ports d’Afrique, dans des pays particulièrement touchés par le trafic des faux médicaments[1], son résultat final est alarmant car, sur 110 conteneurs maritimes inspectés, 84 s’avéraient contenir des faux médicaments. Ces cargaisons provenaient en grande majorité d’Asie de l’Est et du Sud, ainsi que du Moyen-Orient.

Parmi les médicaments trouvés dans les cargaisons se trouvaient des antipaludéens, des antiparasitaires, des antibiotiques, des contraceptifs et même des traitements contre la stérilité.

Pour Christophe Zimmermann, coordinateur de la lutte anti-contrefaçon au sein de l’OMD, et membre du Comité scientifique Santé de la fondation Chirac, l’Afrique est devenue ”le dépotoir mondial” du trafic international de faux médicaments, qui s’est lui-même hissé au rang de “véritable pandémie”.

Le problème majeur, selon le professeur Marc Gentilini, délégué général du Comité scientifique Santé de la fondation Chirac, est que le trafic de faux médicaments « tue surtout ceux qui sont les plus pauvres, qui n’ont pas les moyens d’acheter leurs médicaments dans le circuit contrôlé des officines”.

L’Organisation Mondiale des Douanes et la fondation Chirac ont signé en 2010, un protocole d’accord afin de travailler ensemble et en complémentarité sur la lutte contre le trafic des faux médicaments. Ils continueront leur partenariat dans le soutien d’autres opérations de terrain de ce type.

LA GUINÉE A SIGNÉ LA CONVENTION MÉDICRIME

Le 10 octobre dernier, la Guinée est devenue le premier pays Africain à signer officiellement la convention MEDICRIME.

Ouverte à signature il y a tout juste un an, le 28 octobre 2011, comptant aujourd’hui 20 signataires et une ratification, la convention MEDICRIME sort des frontières de l’Europe et confirme son ouverture aux pays tiers.

Cette signature est symboliquement très importante car elle montre pour la première fois l’engagement d’un pays Africain dans un continent particulièrement touché par le trafic des faux médicaments.

De plus, cette signature pourra, on l’espère, inciter d’autres pays de la région à s’intéresser à cette convention et sensibiliser les dirigeants Africains à l’importance de pénaliser ce trafic qui tue des centaines de milliers de personnes chaque année, principalement en Afrique Subsaharienne.

Par ailleurs, l’Espagne a elle aussi signé la convention et confirme que les dirigeants européens commencent enfin à prendre conscience de la réalité meurtrière de ce fléau.

ABDOU DIOUF APPELLE À SOUTENIR L’APPEL POUR TOMBOUCTOU – INTERVIEW

M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal et Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, a accordé une interview à Jeune Afrique le 9 octobre dernier à l’occasion du XIVe Sommet de la Francophonie, qui s’est déroulé les 13 et 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal et Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, a accordé une interview à Jeune Afrique le 9 octobre dernier à l’occasion du XIVe Sommet de la Francophonie, qui s’est déroulé les 13 et 14 octobre à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

Le Président Abdou Diouf est membre du Comité d’honneur de la fondation Chirac ; en juillet dernier, il a lancé, aux côtés du Président Jacques Chirac et des lauréats du Prix pour la prévention des conflits de la Fondation, l’Appel pour Tombouctou, destiné à mobiliser la communauté internationale autour de la crise sécuritaire, alimentaire et humanitaire que subit le Nord du Mali. Revenant sur cette tribune, Abdou Diouf affirme « privilégier toujours les voies pacifiques » mais concède qu’aujourd’hui le recours à la force militaire semble inévitable. « Lorsque les éventuels interlocuteurs s’attaquent au patrimoine culturel et religieux et qu’ils agressent les populations au nom de la charia, il n’y a pas de dialogue possible. »

DÉCLARATION DES FEMMES DU MALI, DU NIGER ET DU SÉNÉGAL SUR LA SITUATION AU MALI

Vendredi 19 octobre 2012 à Bamako s’est tenue une réunion de haut niveau international afin de définir une stratégie pour mener à bien la reconquête du Nord du Mali tenu sous coupe réglée par des groupes terroristes affiliés à Al Qaïda.

Réfugiés du Mali en Mauritanie, juillet 2012 – crédits : EU humanitarian Aid and Civil Protection

Cet événement a eu lieu tandis qu’affluent régulièrement des témoignages d’exactions commises dans la région au nom d’une l’application “stricte” de la Charia – amputations et tant d’autres violations des droits humains. Alors que pour la deuxième fois des extrémistes se sont rendus coupables de la destruction de Mausolées dans la ville de Tombouctou, le jeudi 18 octobre, et une semaine après l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’ONU, le 12 octobre, d’une résolution préparant le déploiement d’une force militaire étrangère de 3 000 hommes au Mali.

Les représentants de l’ONU, de l’Union Africaine (UA), de l’Union Européenne, de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et de pays voisins tels que l’Algérie et la Mauritanie ont lancé à l’issue de cette rencontre une Déclaration conjointe : ils en appellent aux autorités maliennes à prendre “des mesures immédiates pour faciliter les efforts” en vue d`une intervention armée.

A l’ouverture de cette réunion, des femmes issues de la société civile du Mali, du Niger et du Sénégal ont applaudi Mme Dlamani Zuma, première femme à avoir été élue à la tête de l’UA dont c’était ce 19 octobre la première mission à ce poste.

Elles-mêmes étaient réunies à l’occasion d’un atelier organisé du 16 au 18 octobre à Bamako sur l’implication des femmes dans le processus de gestion de la crise, et une Déclaration conjointe a été également produite suite à leurs travaux : déplorant notamment l’enrôlement des enfants par les groupes armés et “la privation des liberté des femmes dans leur parole, leurs activités quotidiennes, leur santé et leurs activités économiques”, elles exigent “la reconquête des zones occupées sans condition”.

NÉGOCIATIONS ENTRE LES FARC ET LE GOUVERNEMENT COLOMBIEN À OSLO SOUS LA MÉDIATION DE DIPLOMATES COLOMBIENS ET NORVÉGIENS

Des négociations se sont ouvertes à Oslo jeudi 18 octobre entre des représentants du gouvernement colombien et certains dirigeants des FARC dans l’espoir de trouver un accord qui mettrait fin à cinquante ans de violence en Colombie.

La Colombie connaît la guérilla depuis les années 1960, avec la création de mouvements pro-castristes à l’instar des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui apparaissent en 1964. L’arrivée au pouvoir en 2002 de Alvaro Uribe, déterminé à défaire militairement les FARC, relance les violences armées. Cependant, bien que les FARC aient connu plusieurs revers militaires, l’organisation est toujours active. La première victime de cette violence demeure la population civile délaissée aussi bien par les forces pro-gouvernementales que ces groupes paramilitaires.

Un demi-siècle de guerre a détruit le tissu social du pays et vingt ans d’échec de processus de paix ont engendré un profond scepticisme au sein de la population. C’est dans ce contexte que commencent les négociations à Oslo et si une solution politique émerge, mettant un terme au dernier grand conflit armé d’Amérique du Sud, il se posera la question de la participation des FARC dans la vie politique, encore rejetée dans son principe par une majorité de la population.

L’un des thèmes qui seront abordés au cours de ces négociations est « le développement total des zones rurales ». Rappelons ici que le Père Francisco Pacho de Roux a créé en 1995 le Programme Magdalena Medio pour le développement et la paix qui vise au développement économique de cette région grâce à différents projets. En faisant participer les populations locales, ils contribuent à réduire les violences à leur égard en les rendant plus indépendantes des milices privées qui sévissent sur place. Le succès de sa méthode lui a valu le Prix pour la prévention des conflits de la fondation Chirac.

CÉRÉMONIE DE REMISE DU PRIX POUR LA PRÉVENTION DES CONFLITS

Le Père Francisco de Roux recevra son prix des mains de Monsieur Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal, Secrétaire général de la Francophonie, lors de la Cérémonie de remise du Prix le 22 novembre 2012 au musée du quai Branly.

REPRISE DU PROCÈS DE RADOVAN KARADZIC LE 16 OCTOBRE 2012 À LA HAYE

La réouverture du procès de Radovan Karadzic devant le Tribunal pénal international pour l’Ex-Yougoslavie rappelle l’importance fondamentale que revêt l’émergence d’un système judiciaire international.

Louise Arbour reçoit le Prix spécial du Jury des mains de Kofi Annan, lors de la cérémonie 2011 du Prix pour la prévention des conflits de la fondation Chirac – Crédits : Bernard Desjeux

Radovan Karadzic, ancien chef politique des Serbes de Bosnie, est accusé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors de la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995).

Une intervention des troupes de l’OTAN, suivie de la signature des accords de Dayton en décembre 1995, mit un terme à plusieurs années de conflits meurtriers. L’action du Président Jacques Chirac avait alors été décisive, notamment par la mise en place d’une Force de Réaction Rapide qui avait permis l’acheminement d’aide humanitaire en Bosnie-Herzégovine.

Les principaux commanditaires et responsables des atrocités qui avaient pris la fuite ont tous été capturés et seront jugés devant le Tribunal pénal international pour l’Ex-Yougoslavie (TPIY). Parmi eux, Radovan Karadzic, clame son innocence depuis son arrestation en juillet 2008. Il a expliqué aux juges qu’il n’avait fait que « défendre le peuple serbe » et agir en « homme de droit ».

Le Tribunal pénal international pour l’Ex-Yougoslavie (TPIY) a été créé par la résolution 808 de 1993 du Conseil de sécurité. Son rôle est de poursuivre et de juger les personnes coupables de violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire de l’Ex-Yougoslavie durant les guerres qui ont sévi durant les années 1990.

A ce titre, il convient de rappeler l’œuvre de Louise Arbour, premier Procureur en chef du TPIY et lauréate 2011 du Prix spécial du Jury du Prix pour la prévention des conflits de la fondation Chirac. En tant que premier Procureur elle a apporté des innovations majeures contribuant au développement du droit international criminel qui en était alors à sa genèse. Louise Arbour n’a pas hésité, par des actes d’accusation scellés, à inculper les plus hauts responsables politiques et militaires.

La création de la Cour pénale internationale, par le traité de Rome de 1998, marque une étape majeure de l’émergence d’une justice internationale crédible et dissuasive. L’instauration d’un système de droit pénal reconnu par tous est indispensable pour réduire le risque que surviennent d’autres crimes et génocides et prévenir durablement les conflits.

MADAME LOUISE ARBOUR DONNERA UNE CONFÉRENCE À SCIENCES PO LE 21 NOVEMBRE 2012

LE FORUM MONDIAL CONVERGENCES 2015

La fondation Chirac était présente au Forum mondial Convergences 2015, qui s’est déroulé du 19 au 21 septembre 2012 au Palais Brongniart et à l’Hôtel de Ville, à Paris.

La 5ème édition de ce rendez-vous majeur de la société civile dédié aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et aux partenariats innovants pour la réduction de la pauvreté s’est articulé autour de dix-sept grandes thématiques, notamment : l’entrepreneuriat social et solidaire, les enjeux du financement, l’urbanisation et la pauvreté, la souveraineté alimentaire, l’environnement et le développement, etc.

La Cérémonie d’ouverture, qui a réuni les anciens Premiers ministres Michel Rocard et Alain Juppé, Jean-Michel Severino (ancien Directeur général de l’AFD et Président de Convergences 2015), Jean-Louis Bancel, Président du Groupe Crédit Coopératif, Frédéric Roussel, Co-fondateur d’ACTED et fondateur de Convergences 2015, Dov Zerah, Directeur général de l’Agence française de développement, et Christophe Caillaud-Joos, Directeur général du Palais Brongniart, a été l’occasion de faire un bilan des crises multiples que traverse notre planète. Les OMD, adoptés par les Nations Unies en l’an 2000, se voulaient une réponse à ces crises. Leur bilan aujourd’hui, à trois ans seulement de leur échéance, est contrasté dans un monde guidé, selon les mots de Michel Rocard, par « la cupidité permise par le capitalisme », et structuré par, selon Jean-Michel Severino « un choc des égoïsmes ».

L’environnement est l’une des grandes victimes de ces crises multiples, et de nombreux intervenants ont dénoncé tout au long des conférences le système économique et social actuel, appelant, comme Nicolas Hulot, à « déclarer la paix à la Nature » et à s’engager dans « le cercle vertueux du développement durable ». Les politiques ont un rôle central à jouer, mais chacun doit, au niveau individuel, en faire appel à sa propre conscience et transformer sa manière de vivre. Le paysan philosophe et écrivain Pierre Rabhi a mis en garde, dans une intervention remarquée, contre la pénurie alimentaire mondiale vers laquelle nous nous dirigeons, qui ne laissera personne à l’abri ; l’unique solution est la restauration d’une agriculture écologique respectueuse de la « terre nourricière ».

L’APRÈS-2015 : SEVERINO REJOINT LE GROUPE DE HAUT NIVEAU DES NATIONS UNIES

Jean-Michel Severino, ancien Directeur général de l’AFD, Gérant d’Investisseurs et Partenaires, Président de Convergences 2015, Membre du Conseil d’administration et du Comité scientifique du Programme Accès à l’eau et à l’assainissement de la fondation Chirac, a rejoint le Groupe de haut niveau sur l’agenda pour le développement post 2015.

Créé par M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies. Ce Groupe, composé de 26 personnalités, est chargé de réfléchir à la poursuite des efforts en faveur du développement durable et de la lutte contre la pauvreté dans le monde, alors que les Objectifs du Millénaire pour le Développement viennent à échéance.

Le bilan de cette initiative unique, lancée en l’an 2000 par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, est aujourd’hui contrasté. Si elle a permis de fédérer et guider les actions de la société civile et des organisations internationales autour de 8 enjeux clefs (voir encadré), les progrès sont inégaux.

« Les OMD ont déjà permis de sortir des millions de gens de la pauvreté, de sauver des vie et de scolariser des enfants », selon M. Ban Ki-Moon[1]. « Ils ont réduit le nombre de décès maternels, accru les possibilités pour les femmes, amélioré l’accès à l’eau potable et protégé beaucoup de gens de maladies mortelles ou handicapantes. Mais le rapport [sur les progrès des OMD de 2011] montre aussi que nous avons encore un long chemin à parcourir pour autonomiser les femmes et les filles, promouvoir le développement durable et protéger les plus vulnérables des effets dévastateurs de crises multiples, qu’il s’agisse de conflits, de catastrophes naturelles, ou de la volatilité des prix du carburant ou des denrées alimentaires. »

Le Groupe de haut niveau nouvellement formé a pour mission, en se basant sur les résultats positifs et les failles de l’initiative « OMD » de concevoir le renouvellement d’une action internationale coordonnée dans ce domaine. Beaucoup évoquent la possibilité d’adopter des « Objectifs pour le Développement Durable », intégrant de nouveaux thèmes désormais incontournables, tels que la lutte contre le changement climatique et ses conséquences ou l’utilisation raisonnée des ressources naturelles.