Du 14 au 20 Mai 2012, c’est la 17ème édition de la Fête du Pain…

Cette année, la Fête du Pain met à l’honneur les femmes avec une thématique dans l’air du temps : « la boulangerie au féminin ».

L’expression « La femme du boulanger », titre du film de Marcel Pagnol, n’illustre plus la place réservée aux femmes en boulangerie.

Autrefois réservée aux hommes, la boulangerie regroupe aujourd’hui de nombreux métiers que les femmes exercent de plus en plus avec passion et détermination. Depuis les années 90, une évolution constante de la part des femmes dans les métiers de la boulangerie marque une tendance forte et ancrée dans la modernité. Boulangères, vendeuses ou encore dirigeantes, les femmes, depuis 2002, représentent plus de la moitié des effectifs exerçant les métiers de la boulangerie, avec aujourd’hui près de 65 000 salariées femmes pour 62 000 salariés hommes.

C’est donc tout naturellement que, cette année, la Fête du Pain est dédiée à toutes les femmes de la profession.

La Fête du Pain est l’occasion incontournable de découvrir le métier de boulanger : être boulanger, c’est être tourné vers l’avenir en combinant des usages traditionnels et des méthodes à la pointe de la technologie. La boulangerie c’est aussi un secteur qui recrute et ne connait pas le chômage grâce à un produit fort dont tout le monde est friand. Le pain, produit de partage et de convivialité, est pour les Français bien plus qu’une habitude alimentaire : c’est un véritable patrimoine, une institution, un produit bon et accessible, chargé de symboles et surtout indispensable pour parfaire toutes les tables. Que l’on soit gourmet ou gourmand, le pain est garant d’une grande diversité de goûts, allant des plus simples au plus travaillés, satisfaisant ainsi les habitués de la baguette traditionnelle comme les amateurs de sensations inédites, au travers de centaines de variétés.

La Fête du Pain est le moyen idéal d’apprendre à la fois une histoire ancestrale et toutes les histoires des femmes et des hommes qui vivent ce beau métier avec passion. Leur savoir-faire, mondialement connu, est mis quotidiennement au service des consommateurs : travailler en boulangerie, c’est avoir un grand sens de la générosité, des valeurs et des convictions, pour que chaque jour, toutes les générations profitent à juste titre de leurs « pains quotidiens ».

Tout au long de la Fête du Pain, de nombreux évènements et animations sont prévus dans toute la France : un programme complet pour faire plaisir aux petits comme aux grands, à retrouver sur le site internet www.fetedupain.com

Pour cette 17ème édition, c’est la ville de Vals-les-Bains, en Ardèche, qui inaugurera la Fête du Pain les 15 et 16 mai 2012.

Des animations ludiques et pédagogiques autour du pain sont prévues : fournil, ateliers de décoration d’arbres pour les enfants, pain géant offert à la dégustation, interventions d’artistes et de comédiens…tous les éléments sont réunis pour que chacun passe un moment convivial dans une ambiance festive.

La boulangerie se diversifie et affirme sa mixité !

Selon Jean-Pierre CROUZET, Président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française, « la boulangerie au féminin » est un sujet qui me tient à cœur : c’est l’occasion de montrer que l’univers de la Boulangerie est un exemple de mixité.
De la boulangère à la dirigeante en passant par la vendeuse, la profession se féminise. Et cette tendance est loin d’être un « épi »-phénomène : aujourd’hui, force est de constater que les femmes en boulangerie occupent une place primordiale et y exercent tous les métiers.

Bien sûr, la modernisation et les nouvelles technologies appliquées à la boulangerie ont rendu  les métiers du secteur davantage ouverts à une main-d’œuvre féminine.
Mais c’est aussi la nouvelle configuration de la boulangerie, en termes d’aménagement des espaces, qui joue un rôle important dans la féminisation de  la profession.

En effet, par le passé, une boulangerie comportait deux espaces bien distincts : le premier, « le fournil », où l’on confectionnait le pain et, le second, « la boutique », où les vendeuses disposaient et vendaient le pain. En réalité, le boulanger et le personnel de vente étaient peu en contact, et surtout, n’avaient pas les mêmes horaires de travail.

Aujourd’hui, les choses ont évolué : les espaces de la boulangerie sont moins cloisonnés. Nombreuses sont les boulangeries modernes où l’on peut voir le fournil pour notre plus grand plaisir ! Ainsi, ceux qui fabriquent et ceux qui vendent le pain sont en contact permanent.
En deux mots, ce décloisonnement « physique » de la boulangerie en a fait un lieu de vie ouvert à tous et à toutes.

Et si les femmes investissent aujourd’hui les métiers de la boulangerie, c’est une excellente nouvelle !

Le pain est devenu un aliment « plaisir », alors qu’auparavant il s’agissait plutôt d’une denrée certes bonne, mais surtout indispensable pour s’alimenter.
Face à ce changement, il a fallu diversifier l’offre pour satisfaire une clientèle qui n’a plus un seul besoin mais plusieurs envies. Avec cette nouvelle ambition, les idées des femmes, principales cuisinières des foyers, sont essentielles, apportant créativité et innovations.

Que les « dames de la boulangerie » soient à la fabrication, à la vente ou à la direction, elles contribuent activement à la pérennité de la profession : la 17ème édition de la Fête du Pain célèbre avec beaucoup d’espoirs et une grande fierté, la boulangerie au féminin.

Une histoire de cœur qui se transmet !

Selon Joseph NICOT, Président de l’Association Nationale de la Meunerie Française, « la boulangerie au féminin » est un thème auquel je suis particulièrement sensible et qui me touche personnellement car ma mère était fille de boulanger. Il y a pour moi un lien que je dirai de « filiation », entre les femmes et le pain. Cette thématique est donc à mon sens une évidence qu’il est bon d’aborder, et qui a toujours été une grande histoire de cœur dans ma vie.

Jadis, ce sont les femmes qui confectionnaient la pâte  à pain dans leur maison avant d’aller la faire cuire dans les fours publics. Cette pratique existe d’ailleurs encore dans certains pays du pourtour méditerranéen. Puis, au fil du temps, la boulangerie est devenue un important secteur d’activité, regroupant la fabrication du pain et sa vente, le travail au fournil étant presque exclusivement masculin.
Dans un  passé récent, on fabriquait encore des pains de 4 livres; une tendance qui a bien sûr évolué vers des produits plus légers, plus gourmands et plus variés, impliquant moins d’efforts physiques dans les différentes étapes de fabrication.
La modernité des machines a également contribué à rendre le travail bien moins pénible et donc plus abordable pour les femmes.

En ce qui concerne mes farines par exemple, il a été installé dans les fournils des silos qui permettent de recevoir la farine en vrac et de la  délivrer directement dans le pétrin, sans nécessité de soulever les sacs. Je regrette à ce titre que le manque de place dans certaines boulangeries, notamment en région parisienne, pousse les boulangers à revenir à des méthodes manuelles pour le transport de la farine.
Pour aller dans le sens de cette féminisation de la boulangerie, il faudrait davantage utiliser la technologie afin de diminuer les manipulations de charges trop lourdes.
Mais si aujourd’hui les femmes exercent la profession de boulangère principalement dans les magasins, il faut souligner le fait qu’en parallèle, les métiers de la vente sont maintenant occupés par les hommes, obtenant eux aussi de très bons résultats ! La mixité va dans les deux sens et c’est , de mon point de vue, un véritable progrès, une preuve que les métiers de la boulangerie sont en constante évolution.

Par définition, le pain est un aliment qui rassemble : il réunit toutes les couches sociales, toutes les générations et tous les amateurs d’authenticité autour des plaisirs de la table. Cependant, les femmes, en tant que consommatrices, sont de plus en plus attirées par la variété des produits comme par exemple les pains riches en fibres, les pains aux céréales etc,…La boulangerie fait face aujourd’hui à une demande nouvelle et différemment positionnée : les produits boulangers évoluent aussi avec cette demande féminine.

« La boulangerie au féminin » est un thème riche de sens , une source de progrès et surtout une belle occasion de fêter le pain en 2012 !

Excellente Fête du Pain !

Un emblème symbolique et culturel

Selon Frédéric LEFEBVRE Secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions Libérales et de la Consommation, « plus qu’un emblème de notre culture et de notre identité culinaires, le pain, sous toutes ses formes et ses déclinaisons, raconte à chacun d’entre nous une histoire personnelle, où se mêlent des saveurs, le souvenir d’une rencontre ou encore l’éveil d’un imaginaire.
Souvenons-nous du célèbre poète, Francis PONGE, qui écrivait dans le parti-pris des choses : « la surface du pain est merveilleuse d’abord à cause de cette impression quasi panoramique qu’elle donne : comme si l’on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes ».

Quant à moi, je me souviens de cette boulangère installée à Lamothe, en Auvergne, récompensée durant le Prix du Conseil européen des Femmes. Au cœur de ce rude et beau pays de montagne, cette femme fait la tournée des villages et des fermes les plus reculés, dès l’aube pour approvisionner les habitants comme à Alleyras, en Haute-Loire berceau de ma belle famille.
Dans tous ces villages, la camionnette de la boulangère est synonyme de rencontre, de convivialité, de partage, et au fond de vie. Si je me rappelle des boulangères, c’est qu’elles font partie, comme dans nombres de nos territoires, de l’âme de la France. Voilà une belle illustration de « la boulangerie au féminin » que vous mettez à l’honneur durant cette 17ème édition de la Fête du Pain.

Mais le pain, c’est également le symbole d’une gastronomie, entre tradition et création, qui réunit les Français autour des valeurs de convivialité, de générosité et de partage. Au cours de la 1er édition de la Fête de la Gastronomie, que j’ai organisée le 23 septembre dernier, j’ai d’ailleurs souhaité faire redécouvrir à tous nos concitoyens des recettes et des saveurs oubliées, comme le « pain gallu » et le « pain plié » dans nos boulangeries. Je souhaite que les boulangers s’investissent avec le même enthousiasme lors de la 2ème édition, le 22 septembre prochain.

Au nombre de 35 000 en France, nos boulangeries-pâtisseries accueillent chaque jour 12 millions de clients dans leurs boutiques et réalisent un chiffre d’affaires annuel de 8,5 milliards d’€ TTC; A cet égard, ils sont aussi bien des acteurs essentiels de l’économie française que des défenseurs du lien social au sein de tous nos territoires. Ils sont aussi les porte-drapeaux de la France, au-delà de l’Hexagone.

Bonne fête à tous !