L’article :L’article a trois formes simples :
Le pour le masculin singulier
La pour le féminin singulier
Les pour le pluriel des deux genres
Ex : Le bateau, la ferme , les habitants
Remarque historique:
L’article n’est en réalité qu’une sorte d’adjectif démonstratif (qui sert à montrer, à distinguer, à déterminer parmi d’autres; le bateau signifie proprement : le bateau que voici.
Modifications de l’article :
L’article peut être élidé ou contracté
1°Elision : devant un mot commençant par une voyelle ou par une h muette; le et la deviennent l’ :
Ex: L’âme (pour la âme); l’hiver (pour le hiver) ; l’incendie (pour le incendie)
2°Contraction: la forme le (non élidée) et la forme les se contractent avec les propositions de et a :
de le = du
de les = aux
à le = au
à les = aux
Ex: Le livre du maître. Aux armes !
On rencontre encore dans quelques expressions la contraction ès, de en les, qui était fréquemment usitée dans le vieux français :
Ex : Bachelier ès sciences; docteur ès lettres
Sens de l’article :
Le sens fait distinguer trois espèces d’articles :
1° L’article défini indique que le nom désigne un objet précis, déterminé :
Ex: la dame de ces biens .
2° L’article indéfini marque que l’objet désigné par le nom est vague, indéterminé :
Ex : J’ai lu dans un conteur de fables.
3° L’article partitif indique qu’on ne considère qu’une partie de l’objet désigné :
Ex : Donnez-moi de l’eau, du pain, de la soupe, des confitures.
Formes de l’article indéfini :
Ce sont : un, une , des
Formes de l’article partitif :
Ce sont de le, du, de la , des.L’adjectif :
1° L’adjectif qualificatif :
Accord: L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Formation du féminin:
Régle générale: Le féminin singulier d’un adjectif  se forme comme celui du nom
Ex : Grand, grande, fort, forte.
Remarque historique :
Un grand nombre d’adjectifs dérivés du latin avaient, dans cette langue, la même forme au masculin et au féminin.
Le français conserva d’abord cette similitude, dont on retrouve des traces dans les expressions:
Grand’mère, à grand’peine, grand’garde, grand’messe (écrites à tort avec une apostrophe) fonts baptismaux (où fonts est féminin) , lettres royaux (Racine : les Plaideurs) . Rochefort, pour roche forte).
La formation du féminin dans les adjectifs s’explique comme dans les noms.
Remarques:
I-Adjectifs terminés en gu, l’e du féminin prend un tréma :
Ex: Aigu, aiguë; contigu, contiguë.
II- Les adjectifs fou, mou, beau, nouveau, vieux, qui font au masculin devant une voyelle :
Fol , mol, bel, nouvel, vieil, font au féminin, folle, molle, belle, nouvelle, vieille, Jumeau fait jumelle.

III- Un certain nombre d’adjectifs terminés par une consonne redoublent la consonne finale :
Ex: Cruel, cruelle – pareil, pareille – nul, nulle- gentil,gentille – ancien, ancienne – bon, bonne – las, lasse – exprès, expresse – gros, grosse – épais,épaisse – muet, muette – sot, sotte –

IV- Les adjectifs en er et en ier prennent un accent grave sur l’e qui précède la consonne fianle , en passant au féminin :
Ex: Amer, amère – fier, fière.
De même huit adjectifs en et qui ont pour féminin : replète, complète, incomplète, concrète, discrète, indiscrète, secrète, inquiète.

V- Certains adjectifs en eur ou teur font leur féminin en euse, eresse ou trice.
Ce sont d’anciens noms :
Ex: trompeur, trompeuse – grondeur, grondeuse – enchanteur, enchanteresse – corrupteur, corruptrice.
Mais les adjectifs en eur, anciens comparatifs, suivent la règle générale: majeur, majeure; meilleur, meilleure.

VI- Si un adjectif se termine par un c au masculin, le féminin se fait en che ou que :
Ex: Sec, sèche – caduc, caduque – Le c subsiste dans le féminin de grec qui fait grecque.

VII- L’f final se change en v devant l’e muet du féminin;
Ex: veuf, veuve – neuf , neuve – captif, captive – chétif, chétive .

VIII- Le g final se change en gue:
Ex: long, longue.

IX- L’x final se change en se.
Ex: Soucieux, soucieuse.
Sauf dans roux, faux, doux, qui font rousse, fausse, douce.

X- Malin fait maligne : bénin fait bégnine.
Tiers fait tierce; frais fait fraîche .
Hébreu fait hébraïque.

Formation du pluriel :
Régle générale :
On ajoute un s au singulier comme pour le nom :
Ex: Grand, grands – grande, grandes.
De ce fait les adjectifs terminés par s, x, z, restent invariables : heureux.
Exceptions :
I- Les adjectifs en eau prennent un x au pluriel :
Ex: Beau, beaux- nouveau, nouveaux .

II- Les adjectifs en al font aux ou als.
Les adjectifs récents ont semblé suivre la règle de la formation en als.
Touefois, notre époque semble réagir et préférer les pluriels en aux; on est allé jusqu’à dire pour le pluriel du mot idéal : idéaux.
Le plus prudent c’est d’éviter le pluriel ; au cas de nécessité, de s’en rapporter au dictionnaire de l’Académie .
Il exige fatals.
Place de l’adjectif:
L’adjectif épithète se place à côté du nom, l’adjectif attribut , après le verbe.
L’usage et l’euphonie déterminent en général la place de l’adjectif.
Mais l’adjectif placé avant le nom semble faire corps avec lui.
Aussi perd-il dans les expressions à sens figuré, sa valeur propre, et prend-il quelquefois un sens moral.
Ex: un grand homme, un brave homme, un méchant auteur, une triste personne, un faux air.
Degrés de signification :
Les adjectifs qualificatifs peuvent avoir trois degrés de significations, suivant que la qualité existe à un degré plus ou moins haut; ce sont :
1°Le positif  qui n’est autre que l’adjectif dans son acception pure et simple.
Ex: Une belle femme, un homme fort.
2° Le comparatif est le degré de signification d’un adjectif employé avec une idée de comparaison de la qualité avec une autre qualité, ou de la qualité d’un objet avec un autre objet.
La comparaison peut établir que les deux termes possèdent la qualité exprimée par l’adjectif.

I- Au même degré (comparatif d’égalité).

II- A un degré différent (comparatif d’infériorité ou de supériorité) :
Ex: Comparatif d’égalité : Berlin est aussi grand que Paris.
Comparatif d’infériorité : Lyon est moins grand que Paris.
Comparatif de supériorité : Londres est plus grand que Paris.
3° Le superlatif exprime la qualité d’un objet comparé avec tous les autres objets semblables ;
(on l’appelle superlatif relatif de supériorité ou d’infériorité) ; ou cette qualité à un trés haut degré, sans qu’il y ait comparaison; (on l’appelle superlatif absolu .)
Ex: Superlatif relatif: le chien est le plus fidèle des animaux domestiques.
Superlatif absolu: le chien est trés fidèle.
Les langues anciennes indiquaient généralement le comparatif et le superlatif   au moyen d’une terminaison spéciale de l’adjectif, ou même d’une forme tout à fait nouvelle :
Ex: Crudélis (cruel) , crudelior (plus cruel), crudelissimus (le plus cruel).
Le français se contente de faire précéder l’adjectif d’un adverbe qui en modifie le sens.
Cependant, un certain nombre de comparatifs latins sont passés en français; ce sont :
Ex: meilleur (de melior) comparatif de bon, pire (de pejor) comparatif de mauvais;
moindre (de minor), comparatif de petit.
Ces comparatifs servent à former le superlatif; on les fait simplement précéder de le, la, les:
Ex: le meilleur, le pire, le moindre.
Bon n’a pas d’autre forme de comparatif ni de superlatif relatif ; mais mauvais et petit ont aussi les comparatifs
plus mauvais, plus petit, dont le premier s’applique aux choses, le second aux objets qui se mesurent, et les superlatifs relatifs; le plus mauvais, le plus petit.
Les superlatifs absolus suivent la règle générale: trés bon, très mauvais, trés petit.
Les adjectifs suivants sont aussi dérivés de comparatifs latins.
Le sens du comparatif n’est plus trés net chez eux, mais il subiste suffisamment pour qu’on ne puisse les faire précéder du mot plus:
Majeur, mineur, antérieur, postérieur, citérieur, ultérieur, intérieur, extérieur, inférieur, supérieur, plusieurs.
Enfin le français applique quelquefois la terminaison issime (latin: issimus) pour former des superlatifs usités dans les formules de cérémonie ou dans le style plaisant :
Ex: Sérénissime, richissime, rarissime, etc…
Donc, à part quelques rares exceptions, la langue française n’a ni comparatifs, ni superlatifs, à proprement parler.
Adjectifs qu’il ne faut pas employer les uns pour les autres:
1°Capable, susceptible – Capable a toujours un sens actif, tandis que susceptible ne peut être employé que dans un sens passif.
Capable peut se dire des choses:
Ex: Un propos capable de nuire.
Dans le sens: prompt à s’offenser , susceptible ne se dit que des personnes:
Ex: Cet enfant est capable de faire mieux.
Le jus de raisin est susceptible de fermentation.
2° Conséquent, considérable:
Conséquent signifie: logique conforme aux principes, à la raison:
Ex: cette détermination est conséquente avec ses principes
Considérable signifie : qui doit être remarqué par son importance :
Ex: Paris est une ville considérable – Cette maison emploie un personnel considérable.
Ce serait une grosse faute que de dire : une fortune conséquente.
3° Eminent, imminent:
Eminent signifie: qui domine, trés élevé, trés grand :
Ex: C’est un Docteur éminent.
Imminent signifie : inévitable :
Ex : Une catastrophe est imminente
4° Officiel, officieux :
Officiel, qui émane des autorités, du gouvernement :
Ex: cette nouvelle est officielle – Le voyage officiel du Président.
Officieux: toujours prêt à rendre service
Ex: Cependant, je rends grâce au zèle officieux
Qui sur tous mes périls vous fait ouvrir les yeux (Racine).
Se dit aussi, par opposition à officiel, de ce qui a le caractère d’une simple communication.
Ex: Ce renseignement n’est pas officiel, il n’est qu’officieux .
5°Ombrageux, ombreux :
Ombrageux signifie littéralement; qui a peur de son ombre .
Au figuré : soupçonneux, défiant
Ex: Ce cheval est ombrageux – Cet homme a le caractère ombrageux.
Ombreux signifie : couvert d’ombre ou qui donne de l’ombre :
Ex: le château est entouré de vastes allées ombreuses.
6°Originaire, original, originel :
Originaire : qui tire son origine de tel ou tel lieu :
Ex: Cet homme est originaire de la Guadeloupe
Original, qui a un caractère d’origine ; s’emploie aussi dans le sens du singulier, bizarre:
Ex: C’est le tableau original
Cet homme a des allures bizarres, c’est un original.
Originel, qui remonte jusqu’à l’origine
Ex: Le péché originel – Il y a là dedans un vice originel .
7° Romanesque, romantique :
Romanesque se dit de tout ce qui peut figurer à bon droit dans un roman :
Ex: Cette jeune fille a des idées trés romanesques .
Romantique se dit du genre littéraire du XIX° siècle qui contraste avec la littérature classique de l’Antiquité et              du XVII °siècle.
Ex: Victor Hugo était le chef de l’école romantique.
9° Temporaire, temporel:
Temporaire qui n’existe que pour un temps:
Ex: On a décrété la fermeture temporaire de cet établissement.
Temporel: relatif à des biens , à un pouvoir matériel
Ex: Charlemagne, en leur constituant des Etats, avait établi pour les Papes un pouvoir temporel.
10° Vénéneux, venimeux :
Vénéneux se dit des plantes
Ex: Les champignons vénéneux sont trés dangereux
Venimeux se dit des animaux.
Ex: Le scorpion est venimeux.
Cette distinction est assez récente.

2° Adjectifs déterminatifs :
Il y a cinq espèces d’adjectifs déterminatifs:
Ce sont :
1) Les adjectifs numéraux
2) Les adjectifs possessifs
3) Les adjetifs démonstratifs
4) Les adjectifs interrogatifs et conjonctifs
5) Les adjectifs indéfinis

I- Les adjectifs numéraux:
Les adjectifs numéraux sont ceux qui déterminent la signification du nom en y ajoutant une idée de nombre.
Les adjectifs numéraux cardinaux ajoutent une idée de nombre absolu, indépendamment de toute comparaison.
Ce sont:
Un, deux, trois, cent, mille, etc…
Remarques: Les adjectifs numéraux cardinaux sont en général invariables.
Cependant un prend le signe du féminin : Une
Vingt et cent prennent le signe du pluriel s’ils sont précédés d’un nombre qui les multiplie
et s’ils ne sont suivis d’aucun autre.
S’ils sont pris dans le sens de vingtième, centième, ils restent invariables
Ex: Quatre-vingts hommes; trois cents francs
Mais Quatre- vingt trois hommes; six cent treize soldats;
l’an huit cent; la page quatre-vingt.
Mille se remplace par mil pour désigner le millésime quand la date commence par ce mot.
Ex: L’an mil sept cent quatre-vingt treize.
Mais on dit: l’an mille
Les adjectifs numéraux ordinaux:
Ils ajoutent au substantif une idée de nombre relatif, c’est-à-dire une idée de rang, d’ordre.
Ce sont : Premier, deuxième, troisième, centième, millième, etc…
Régle: L’adjectif numéral ordinal se forme en ajoutant la terminaison ième à l’adjectif numéral cardinal correspondant:
Ex: treize, treizième; cent, centième; trente et un, trente et unième.
Cependant : un fait premier; et deux, outre deuxième, fait aussi second (dans le cas de deux seulement).
Cinq fait cinquième; neuf ou les adjectifs terminés par neuf font neuvième.
Accord: Les adjectifs numéraux ordinaux s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils déterminent.
Ex: La seconde fois; les premiers hommes; tous les cinquièmes jours.
Emploi des cardinaux à la place des ordinaux.
Les cardinaux remplacent les ordianaux pour désigner:
1° L’heure, l’année, les jours du mois :
Il est cinq heures, l’an un, le quatorze juillet
2° Le nuléro des souverains dans une dynastie : Louis onze
3°Les pages ou les chapitres dun livre : page six, chapitre deux.
Remarque: les adjectifs numéraux peuvent être pris substantivement ;
ils constituent alors les noms de nombre cardianux ou ordinaux ;
Ex: Trois et cinq font huit.
Il vaut mieux être le premier dans sa province que le dernier à Rome.
On peut leur rattacher les mots multiplicatifs :
Le double, le triple, etc…
Les partitifs : demi, tiers, quart;
Les collectifs: une dizaine, une centaine.

II- Adjectifs possessifs:
Les adjectifs possessifs déterminent le nom en indiquant la personne qui possède l’objet dont on parle.
De là deux series de formes qui correspondent aux personnes du singulier et aux personnes du pluriel.
singulier                         pluriel
masculin   féminin       des deux genres
1ère personne du singulier         mon            ma                      mes
2°     personne du singulier          ton              ta                        tes
3°     personne du singulier          son              sa                        ses
1ère personne du pluriel                     notre                               nos
2°     personne du pluriel                      votre                               vos
3°     personne du pluriel                      leur                                  leurs

Remarque: On emploie mon, ton, son au lieu de ma, ta, sa devant un nom ou un adjectif féminins commençant par une voyelle ou une ou une h muette :
Ex: mon épée; mon âme; mon heureuse fortune.

III- Adjectifs démonstratifs:
Les adjectifs démonstratifs déterminent le nom en y ajoutant une idée d’indication, et montrent en quelque sorte l’objet dont on parle. Ce sont:
Singulier                         pluriel
Masculin Féminin        des deux genres
ce, cet        cette                       ces

Ce précède :es noms ou les adjectifs commençant par une consonne.
Cet précède ceux qui commencent par une voyelle ou une h muette :
Ex: Ce cheval; ce héros; cet âne; cet heureux jour.
N.B: – Ne pas confondre ses adjectifs possessif, avec ses adjectifs démonstratifs
Ex: Ce chien perd ses poils. Donnez-moi ces pommes qui sont tombées de l’arbre.

IV- Adjectifs interrogatifs et conjonctifs :
L’adjectif interrogatif est celui qui détermine le nom en indiquant qu’il est l’objet d’une interrogation, qui porte :
Sur l’identité, sur la qualité, sur la quantité.
Cet adjectif peut être exclamatif et exprimer l’étonnement, l’admiration :
Ex: Quelle admiration poésie ! Quel malheur !

L’adjectif conjonctif  est celui qui détermine le nom en indiquant que l’idée exprimée par ce nom établit une liaison, une jonction, entre deux propositions.
Ces deux adjectifs s’expriment par un même mot : quel , dont les formes sont :
Masculin                      Féminin
Singulier : quel                  quelle
Pluriel: quels                     quelles
Ex: 1° interrogatif : Quelle heure est-il ?
A quelle distance de la ville sommes -nous ?
2° conjonctif : je sais bien quelle route je dois prendre.

V- Adjectifs indéfinis:
Les adjectifs indéfinis déterminent encore le nom, mais d’une manière plus vague que les autres adjectifs déterminatifs; ils lui ajoutent une idée accessoire d’espèce, de quantité, ou d’identité.
Ce sont:
un, une, des
aucun, aucune, aucuns, aucunes
autre, autres.
certain, certaine, certains, certaines
chaque
maint, mainte, maints, maintes
même, mêmes,
nul, nulle, nuls, nulles
plusieurs,
quelque, quelques.
quelconque, quelconques.
tel, telle, tels, telles.
tout, toute, tous, toutes
Ex: J’ai reçu une visite aujourd’hui.
Je n’ai fait aucun projet
Certaines personnes prétendent …tous les hommes sont mortels.
Remarque:
Il ne faut pas confondre un adjectif indéfini, pluriel : des, avec un adjectif numéral cardinal:
Ex: adjectif indéfini : un roi, si grand qu’il soit, n’est qu’un homme.
Adjectif numéral: il y avait là deux empereurs et un roi. Cet objet vaut un franc
Il ne faut pas confondre des , pluriel de un, avec des , article contracté , mis pour de les :
Ex: pluriel de un: j’ai vu des corbeaux .
Des loups rôdent autour de la maison.
Article contracté : j’ai peur des loups
Les cris des corbeaux nous assourdissent.

Géraldregina@pressealpesmaritimes.com